🇨🇱 Chili: fin de la campagne pour l’élection des conseillers constitutionnels (Naïla Derroisné / RFI)


Au Chili, c’est ce jeudi 4 mai que se termine la campagne pour l’élection des conseillers constitutionnels. Pour la deuxième fois en trois ans, le pays rédige une nouvelle Constitution, après le rejet il y a 8 mois de celle écrite par une Convention constituante. Plus de 15 millions de personnes sont appelées aux urnes le dimanche 7 mai et vont devoir élire 50 conseillers qui seront chargés de poursuivre la rédaction du nouveau texte. 

Des étudiants manifestent pour réclamer un nouveau processus d’Assemblée constituante, dans les environs du palais présidentiel de La Moneda à Santiago, le 14 septembre 2022. AFP – MARTIN BERNETTI

Traditionnellement, lors d’élections, les rues de la capitale se remplissent de pancartes promotionnelles affichant le visage des candidats. Cette fois-ci c’est à peine si on en trouve. L’ambiance électorale n’a jamais vraiment décollé.

Mais certains candidats se rendent tout même sur le terrain pour tenter d’informer et de convaincre. C’est le cas de Yerko Ljubetic, à gauche sur l’échiquier politique. Il distribue des flyers sur un marché dans une commune populaire du nord de Santiago.

« Avoir une Constitution écrite en démocratie, c’est le minimum de la dignité nationale. J’ai honte que l’actuelle ait été écrite sous la dictature. Et il faut que la nouvelle Constitution tienne compte également de ce qui s’est passé pendant la crise sociale, c’est-à-dire les revendications pour plus de droits sociaux. Nous avons la possibilité de résoudre cette crise de façon politique. Et ça, très peu de pays ont pu le faire », explique Yerko Ljubetic.

Ce sont aujourd’hui les partis politiques qui mènent la barque, contrairement au précédent processus où de nombreux constituants venaient de la société civile. Et selon Yerko cette nouvelle dynamique ne plaît pas à tout le monde. « Les gens voient ce processus comme un accord entre les partis politiques, où tout se fait à la va-vite et cuisiné en interne. Et cette idée s’est répandue dans la population. »

Un processus compliqué

Sans grand enthousiasme, le candidat discute et serre quelques mains, il salue également une jeune fille et lui tend un flyer. Sur son stand, Paula, 24 ans, vend des statuettes de bouddha et de l’encens.

« Le Chili a la possibilité d’écrire une constitution qui répond aux nécessités de notre temps. Nous pouvons écrire des normes pour avoir un bon système de santé, pour que l’eau ne puisse plus être privatisée. C’est très important, car il y a beaucoup de lois, de projets, qui n’ont jamais pu voir le jour parce qu’ils étaient anticonstitutionnels », comment la jeune femme. 

Même si elle est emballée par l’idée d’une nouvelle constitution, Paula reconnaît que ce second processus n’est pas simple à comprendre : « La propagande de campagne à la télévision dure plusieurs minutes, mais c’est confus. Ils n’expliquent pas qu’il y a cinq alliances, ni combien de candidats se présentent. Pour moi, ce n’est pas clair, alors j’imagine que ça l’est encore moins pour ceux qui ont du mal à saisir ce genre de choses. » (…)

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