🇨🇱 Chili: sept ex-militaires condamnés pour le meurtre du chanteur Victor Jara sous la dictature (RFI / Libération / France 24)


La Cour suprême vient de condamner définitivement sept anciens militaires pour le meurtre du chanteur populaire Victor Jara. Six d’entre eux écopent de 25 années de prison pour enlèvement et homicide. L’artiste, connu à l’international, avait été arrêté au lendemain du coup d’État mené par le général Augusto Pinochet en 1973 contre le président socialiste Salvador Allende. Au lendemain de sa condamnation définitive, l’ancien général Hernán Chacón, s’est donné la mort mardi, juste avant son incarcération.

Des proches du chanteur chilien Victor Jara, assassiné en 1973, et leur avocate devant le tribunal floridien à Orlando, le 27 juin 2016. Les Neuhaus / AFP


Avec la correspondante de RFI à Santiago, Naila Derroisné

Le verdict de la justice chilienne tombe quelques jours avant les commémorations des 50 ans du coup d’État et marque la fin de plusieurs décennies d’impunité pour la famille du chanteur. C’est en 1978, en pleine dictature, que la veuve de Victor Jara dépose plainte pour la première fois. Mais à cette époque, aucune enquête n’est ouverte… 24 ans plus tard, l’avocat de la famille reprend le dossier et mène l’affaire devant les tribunaux.

Les accusés feront appel à plusieurs reprises mais ce n’est qu’hier, 50 après l’assassinat du chanteur, que les sept anciens militaires ont définitivement été condamnés.

Le 12 septembre 1973, un jour après le coup d’État, Victor Jara, membre du Parti communiste chilien et soutien du président Salvador Allende, avait été arrêté, puis torturé, avant d’être tué. Son corps sera retrouvé le long d’une voie ferrée, criblé de 44 balles et avec 56 fractures. 

Les juges de la Cour suprême ont considéré que le traitement qui lui avait été réservé était « étroitement lié à son activité artistique, culturelle et politique. Les coups les plus sévères qu’il avait alors reçus se situaient au niveau du visage et des mains. »

Son avocat Nelson Caucoto salue une décision quasi inespérée, après tant d’années :

Au sein de la société chilienne, les avis sont partagés au sujet de ces condamnations. Mais je pense que personne ne pensait que nous arriverions à un tel résultat. Personne ne croyait que la justice ne parviendrait à ces condamnations exemplaires, même si, à mesure que les années passaient, on voyait bien que les différents tribunaux en appelaient fondamentalement au droit international. Ils ont fini par trouver le chemin pour arriver à cette issue et aujourd’hui, on ne pouvait pas espérer mieux, après tous les obstacles qu’ont rencontré les enquêtes pour la résolution de ces crimes auxquels l’État a lui-même participé. Et l’on peut considérer qu’en étant lui aussi coupable de ces crimes, l’État a pu se sentir contraint de ne pas participer à leur résolution. On a pu le constater dans d’autres affaires à l’échelle nationale ou internationale.

Nous assistons aujourd’hui à la réalisation du destin de tous les procès concernant les droits humains avec ces peines très lourdes, à la hauteur de la gravité des faits commis, condamnation de l’homicide mais aussi des enlèvements. Et de ce point de vue, les familles sont satisfaites.” (…)

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Au Chili, 50 ans pour condamner les assassins du chanteur Victor Jara ( François- Xavier Gomez / Libération)

Un long marathon judiciaire a pris fin lundi 28 août au Chili, avec la confirmation par la Cour suprême des condamnations prononcées en 2018 à l’encontre de sept anciens soldats jugés coupables de l’assassinat, en 1973, du chanteur Victor Jara, au lendemain du coup d’Etat militaire du général Pinochet.

Un drapeau représentant Victor Jara lors d’une manifestation à Santiago, en janvier 2020. (Martin Bernetti/AFP)

Ces militaires à la retraite, aujourd’hui âgés de 73 ans à 85 ans, purgeront des peines de huit à vingt-cinq années de détention. Libres jusqu’à présent, ils devront entrer en prison. Trois autres accusés sont morts avant la fin de la procédure, et le dernier, réfugié aux États-Unis, est suspendu à une demande d’extradition.

Chanteur engagé proche du Parti communiste, Victor Jara était un symbole de l’Unité populaire, la coalition de gauche qui avait porté au pouvoir en 1970 le socialiste Salvador Allende. Il fut arrêté à Santiago après le putsch du 11 septembre 1973, et transféré comme 5 000 autres suspects de sympathies de gauche à l’Estadio Chile, une salle de sport couverte transformée en centre de détention. Le corps supplicié de l’artiste, les doigts broyés à coups de crosse de fusil, a été retrouvé quelques jours plus tard. Il avait alors 40 ans.

Victor Jara avait été enterré clandestinement par sa femme, Joan Turner-Jara, une chorégraphe britannique installée au Chili. En 2009, ses restes avaient quitté la niche où ils reposaient pour une sépulture du même cimetière de Santiago. À la cérémonie avait participé la présidente de gauche Michelle Bachelet, dont le père, militaire arrêté près le coup d’Etat, était mort en 1974 des suites des mauvais traitements subis en prison. (…)

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Au Chili l’un des officiers de Pinochet meurtriers de Victor Jara se suicide avant la prison (France 24)

Coup de théâtre au Chili. Un général à la retraite, condamné avec d’autres officiers pour le meurtre en 1973 du chanteur populaire Victor Jara au lendemain du coup d’État militaire d’Augusto Pinochet, s’est suicidé mardi 29 août peu avant son incarcération, a annoncé le ministère public.

Lorsque la police s’est rendue chez lui pour le conduire en prison, le général Hernan Chacon, 85 ans, “a pris une arme à feu qu’il a retourné contre lui ce qui a provoqué sa mort”, a expliqué à la presse le procureur Claudio Suazo. 

La veille, la Cour suprême avait confirmé les peines d’emprisonnement, allant de 8 à 25 ans, prononcées à l’encontre du général Chacon et de six autres anciens militaires pour le meurtre du chanteur. Les sept anciens officiers, âgés de 73 à 85 ans, étaient libres jusqu’à cet arrêt définitif.

Selon celui-ci, le général à la retraite a participé à la sélection et à l’interrogatoire des 5 000 prisonniers politiques transférés dans le stade de Santiago après le coup d’État sanglant contre le président socialiste Salvador Allende, élu en 1970.Victor Jara, membre du parti communiste chilien et fervent partisan du président Allende, se trouvait parmi les prisonniers transférés dans le stade qui porte aujourd’hui son nom. Il y a été interrogé, torturé et tué. Son corps a été retrouvé criblé de 44 balles. Il avait 40 ans. (…)

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