🇨🇴 Colombie : reprise du dialogue de paix avec la dissidence des FARC (revue de presse)


La principale organisation dissidente de l’ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a confirmé, dimanche 16 avril, qu’elle acceptait la main tendue par le gouvernement colombien. Les négociations de paix devraient démarrer le 16 mai.

« Nous annonçons au monde entier que nos délégués à la table du dialogue avec le gouvernement sont prêts pour le 16 mai », a déclaré une porte-parole de l’état-major central des FARC (EMC-FARC), principale dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui avait refusé de signer l’accord de paix historique de 2016 entre le gouvernement et la guérilla marxiste.

Le commandant en chef de la dissidence des FARC-EP Iván Mordisco assiste à une réunion avec les communautés locales à San Vicente del Caguán, département de Caquetá, Colombie, le 16 avril 2023. (Joaquín Sarmiento / AFP)

La dissidence des FARC «prête» à négocier la paix avec le gouvernement colombien dès le 16 mai (Le Temps)

L’EMC-FARC, la principale dissidence des FARC, avait refusé de signer l’accord de paix historique de 2016. Elle veut revenir à la table des négociations, espérant qu’elle «inaugurera une nouvelle culture politique»

Photo © Ernesto Guzman / keystone-sda.ch

Dans la plus pure tradition des anciennes guérillas marxistes d’Amérique latine, la dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a annoncé dimanche, au cours d’un grand rassemblement, être «prête» à négocier la paix à compter du 16 mai avec le gouvernement de gauche du président Gustavo Petro. Ce rassemblement «populaire» inédit est organisé en plein territoire de la guérilla, dans la savane de la région de San Vicente del Caguán, dans le département de Caquetá(sud de la Colombie). Une délégation du Haut-Commissariat à la paix gouvernemental était présente en toute discrétion.

L’EMC-FARC «espère que l’installation officielle de la table de négociations pourra avoir lieu», a déclaré une porte-parole de l’état-major central des FARC (EMC-FARC), principale dissidence des FARC, qui avait refusé de signer l’accord de paix historique de 2016 entre le gouvernement et la guérilla marxiste.

L’EMC-FARC a d’ores et déjà proposé que ce dialogue se déroule en Norvège. «Mais cela reste une proposition», a précisé un commandant de l’EMC-FARC, Danilo Alvizu, jugeant les «conditions d’un dialogue réunies et le moment propice» avec le «gouvernement démocratique» de Gustavo Petro.

«La table de dialogue inaugurera une nouvelle culture politique»

«Nous venons avec la pleine conviction et espérance que depuis ce point de départ, nous pouvons commencer à construire la feuille de route qui permettra à la Colombie d’éradiquer les causes du conflit», a déclaré à la tribune le numéro un de la dissidence, «Ivan Mordisco». Il était donné pour mort en 2022 par le gouvernement conservateur sortant. «La table de dialogue inaugurera une nouvelle culture politique, dont le peuple sera le principal protagoniste, et dont les FARC seront les garants.»

Sous son commandement, les dissidents, qui se considèrent comme les vrais héritiers des FARC – longtemps la plus puissante guérilla marxiste d’Amérique latine -, ont fédéré ces derniers mois plusieurs autres «Fronts» de la dissidence opérant dans diverses régions de la Colombie. Ils sont estimés à près de 3000 hommes et opèrent principalement en Amazonie, sur la côte pacifique et à la frontière vénézuélienne. (…)

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Les dissidents des FARC acceptent de négocier : un pas vers la “paix totale” ? ( Louise Bodet / France Info)

Les rebelles dissidents des FARC qui ont rejeté un accord de paix historique en 2016 se sont dits prêts dimanche 16 avril 2023 à nouer un dialogue avec le gouvernement pour entamer des négociations afin de sortir leur groupe du conflit armé.

Des membres de la dissidence des FARC hissent leur drapeau en préparation d’un meeting, à San Vicente del Caguán, en Colombie, le 15 avril 2023. (Joaquín Sarmiento / AFP)

C’est un motif d’espoir dans un pays rongé par soixante ans de lutte armée et de narcotrafic : la dissidence des FARC, longtemps plus puissante guérilla marxiste d’Amérique latine, se dit prête, dimanche 16 avril, à négocier la paix. Résultat des efforts de l’actuel président colombien Gustavo Petro, qui a fait d’une “paix totale” la priorité de son action lors de son accession au pouvoir à l’été 2022.

La “dissidence des FARC”, ce sont 2 000 à 3 000 combattants qui ont refusé de signer l’accord de paix validé en 2016 par les Forces armées révolutionnaires colombiennes, accord historique qui n’a pas mis fin aux exactions, bien au contraire. Le président colombien Gustavo Petro a annoncé le 31 décembre une trêve avec cinq groupes armés, dont cet État-major central des FARC qui s’est dit prêt dimanche 16 avril à entrer dans le processus de paix. 

Donné pour mort, le numéro 1 de la dissidence réapparaît

Pour cela, l’EMC-FARC a organisé une grand-messe dans la pure tradition des guérillas marxistes de la seconde moitié du XXème siècle, réunissant des milliers de personnes, essentiellement des paysans, dans la savane du Yari, au sud du pays. Sono festive, drapeaux, portraits des leaders défunts du groupe marxiste et, sur le podium, Ivan Mordisco, numéro 1 de la dissidence, donné pour mort l’an dernier. Il s’est engagé à “accompagner le processus de dialogue” avec le gouvernement.

Un pas vers la paix ? C’est ce qu’espère Gustavo Petro, premier président de gauche de la Colombie, lui-même ancien guérillero, arrivé au pouvoir le 7 août 2022. Il a fait de la “paix totale” la grande ambition de son mandat. Dans cet objectif, il ambitionne de désarmer à la fois les guérillas et les cartels de la drogue, tout en s’attaquant aux inégalités et à la misère qui alimentent la violence. Le 20 septembre 2022, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Gustavo Petro déclare que “l’heure de la paix est venue […] Il n’y a pas de paix totale sans justice sociale, économique et environnementale”. (…)

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Colombie: les négociations de paix avec l’EMC, dissidence des Farc, débuteront le 16 mai (Marie-Eve Detoeuf – RFI)

Les négociations entre le gouvernement colombien et les dissidents de l’ancienne guérilla des Farc démarreront officiellement le 16 mai prochain. Les chefs de l’organisation armée qui se fait appeler État-major central, EMC-Farc l’ont confirmé dimanche, à l’occasion d’une rencontre organisée dans le sud du pays. L’EMC regroupe les anciens guérilleros qui avaient refuser de signer la paix en 2016.

Que faire face à un gouvernement qui parle de paix totale ? Depuis plusieurs jours, les chefs de l’EMC étaient réunis dans la région de San Vicente del Caguán, un de leurs fiefs, pour définir une stratégie commune. Les paysans et les organisations locales avaient été invités à la rencontre, car l’EMC se veut l’armée du peuple, rapporte notre correspondante à Bogotá, Marie-Ève Detoeuf. « Nous annonçons au monde entier que nos négociateurs sont prêts » , a déclaré dimanche après-midi une porte-parole de l’EMC devant la foule et les quelques caméras présentes. (…)

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Colombie : les dissidents des FARC, après avoir refusé l’accord de paix de 2016, acceptent de négocier (Marie Delcas / Le Monde)
Colombie. Une branche des Farc dissidente fait un pas vers la paix (Nadjib Touaibia / L’Humanité)