Communiqué : Libérez les prisonniers politiques Mapuche / Por la libertad de los presos políticos Mapuche (AFEP)

Le vendredi 8 mai, Alicia Lira, présidente de l’Association des proches des dirigeants politiques (AFEP), a remis à La Moneda (siège de la présidence du Chili) une lettre réclamant la libération des prisonniers politiques Mapuche. France Amérique Latine soutient cette initiative.

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Alicia Lira, présidente de l’Association des proches des dirigeants politiques (AFEP), devant La Moneda pour la libération des prisonniers politiques mapuche.

Communiqué

À M. Sebastián Piñera Echenique, Président de la République du Chili,

Nous, signataires, vous informons, ainsi qu’aux autorités compétentes, aux citoyens et à la communauté internationale, que les prisonniers politiques Mapuche des prisons d’Angol et de Temuco ont entamé une grève de la faim illimitée avec les objectifs suivants:

1º Obtenir l’amélioration des conditions de vie à l’intérieur des prisons.

2º Bénéficier du droit de purger leur peine sur leur territoire, conformément à la Convention 169 de l’OIT et à d’autres traités du droit international.

3º Les prisonniers politiques mapuche de la prison d’Angol demandent leur libération en raison de la pandémie de Covid-19 et du manque de conditions sanitaires adéquates à l’intérieur de la prison.

Dans la prison d’Angol (province de Malleco), les prisonniers politiques mapuches en grève de la faim sont : Sergio Levinao Levinao, Juan Calbucoi Montanares, Víctor Llanquileo Pilquimán, Juan Queipul Millanao, Sinecio Huenchullán Queipul, Freddy Marileo Marileo, Danilo Nahuelpi Millanao et Reinaldo Penchulaf Sepúlveda. Dans la prison de Temuco, le machi Celestino Córdova est en grève de la faim illimitée, jusqu’à l’obtention du changement de son régime de détention ainsi que celui des autres prisonniers politiques mapuche.

Il est établi dans la législation internationale sur les droits humains que la Convention 169 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) relative aux Peuples Indigènes et Tribaux doit être respectée dans les pays indépendants, lorsque des sanctions pénales prévues par la législation nationale sont imposées, en tenant compte des caractéristiques économiques, sociales et culturelles des personnes accusées de délits, ainsi que la préférence pour des types de sanctions distinctes de l’emprisonnement. Cette convention a été ratifiée par l’État du Chili le 15 septembre 2008. La Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, approuvée le 13 septembre 2007 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, doit également être prise en compte. Ceci, en vertu du principe de normes minimales pour l’exercice des droits humains des peuples susmentionnés et conformément à la convention n°107 de 1957 sur la Protection et l’Intégration des Populations Autochtones dans la perspective de leur assimilation aux sociétés occidentales.

En ce qui concerne les demandes spécifiques des prisonniers politiques mapuche, il faut expliciter le fait que la conscience identitaire des peuples autochtones constitue un critère fondamental pour déterminer l’application des dispositions de la Convention 169. Cela implique le droit à l’autodétermination fait en autonomie et qui est la demande substantielle du peuple mapuche, dans un contexte de “conflit mapuche” qui est une dénomination trompeuse.

S’ajoute à ce qui précède le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (DESC) de 1966, qui, à l’article premier, stipule que «Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel ».

Il est également nécessaire de rappeler à l’État chilien qu’il est politiquement et éthiquement condamnable de maintenir en prison des dirigeants mapuche qui cherchent très légitimement à surmonter les conditions de discrimination, d’oppression et d’exploitation subies, du fait de leur appartenance à ce peuple. Cette affirmation est ratifiée par la Sous-Commission de lutte contre la discrimination et la protection des minorités du Conseil économique et social des Nations Unies, sur le problème de la discrimination à l’égard des populations autochtones (1971), en déclarant que « peuples et nations qui présentent une continuité historique avec les sociétés précédant la conquête et la colonisation de leurs territoires, qui se considèrent comme distincts des autres secteurs de la société dominant aujourd’hui ces territoires ou qui en sont partie. Ils constituent aujourd’hui, des secteurs non dominants de la société et sont déterminés à préserver, développer et transmettre aux générations futures leurs territoires ancestraux et leur identité ethnique, sur la base de leur existence continue en tant que peuple, en accord avec leurs propres systèmes culturels, leurs systèmes légaux et leurs institutions sociales» .

L’histoire du Chili a insisté sur le fait que ce pays a une unité culturelle et est ethniquement homogène. La transmission de cet enracinement dans l’hispanité, renvoie à l’omission de l’existence même de l’indigène, comme s’il n’avait jamais existé. C’est pourquoi les exigences des Mapuche sont considérées par l’État et les classes dirigeantes chiliennes comme des atteintes à l’intégrité nationale, restant dans l’isolement théorique et intellectuel, comme si la conscience de l’humanité ne s’était pas développée.

Sur la base de ces considérations, nous exigeons que les demandes des prisonniers politiques mapuche en grève de la faim soient prises en compte.

Cordialement

Signataires

Alicia Lira, Presidente de la Agrupación de Familiares de Ejecutados Políticos (AFEP)

Giovanna Tabilo Jara, Red de Apoyo al Machi Celestino Córdova

Cristina Romo, Red de Apoyo al Machi Celestino Córdova

Isolina Paillal Ferrada, Organización Mapuche Meli Wixan Mapu

Flor Calfunao, Comisión Mapuche de Derechos Humanos MHRC, Ginebra Suiza

Emilia Nuyado Ancapichun, Diputada Mapuche Huilliche, Distrito 25

Roberto Márquez, (ILLAPU)

Luis Le-Bert, músico chileno

Gustavo Arias, Legua York

Patricio Vejar, Comunidad Ecuménica Martin Luther King

Hervi Lara, Comité Oscar Romero, SICSAL-Chile

Carlos González, Corporación 3 y 4 Álamos: Un Parque por la Paz, la Memoria y la Justicia

Vivian Murúa Arroyo, Secretaria Ejecutiva Fundación PIDEE

Alberto Espinoza Pino, Abogado de Derechos Humanos

Alejandra Arriaza Donoso, Abogada de Derechos Humanos

Cristhopher Hidalgo Cornejo, Ex Vicepresidente Federación de Estudiantes USACH

Hector Pujols, Presidente de la Coordinadora Nacional de Inmigrantes en Chile

Lucio Cuenca Berger, Ecologista

José Miguel Guzmán, Director Ejecutivo de CINTRAS

Lucía Sepúlveda Ruiz, periodista

Mireya García, Defensora de Derechos Humanos

Dafne Concha Ferrando, Presidenta de CORPADE

Olga Pinheiro, Observatorio por el Cierre de la Escuela de las Américas (Chile)

Pablo Ruiz, Observatorio por el Cierre de la Escuela de las Américas (Chile)

Patricia Parga-Vega y Fernanda Poblete Cofré Coordinadoras Organización internacional de DDHH 18.10 Bruselas, Bélgica

Carmen Diniz, Capítulo Brasil do Comitê Internacional Paz Justiça e Dignidade aos Povos

Graciela Ramírez, Comité Internacional Paz, Justicia y Dignidad a los Pueblos

Franck Gaudichaud, Presidente de la agrupación France Amérique Latine (Paris)

Mario Venegas Jara, Solidaridad Chile-Chicago, USA

Boris Barrera Moreno, Diputado de La República, Bancada PC de Chile

Marta Valdes, Coordinadora de Familiares Víctimas de Trauma Ocular

Agrupación de Familiares de Ejecutados Políticos (AFEP)

Abya Yala – Asociación de Estudiantes Latinoamericanos – España

AC la Reina

Agrupación Cultural Violeta Parra de Villa la Reina

Agrupación de Amigos Fundación Delia del Carril

Agrupación de Ejecutados Políticos

Agrupación de Ex Presos Políticos “Enrique Pérez Rubilar”

Agrupación de Ex Presos Políticos (ANEXPP)

Agrupación de Familiares de Detenidos Desaparecidos y Ejecutados Políticos de La Araucanía

Agrupación de Familiares de Detenidos Desaparecidos, Concepción

Agrupación de Familiares de Ejecutados Políticos y Detenidos Desaparecidos de Valparaíso

Agrupación Memorial Aeródromo Tobalaba

Agrupación por la Memoria Histórica Providencia Antofagasta

Agrupación de Familiares de Ejecutados y Detenidos Desaparecidos Políticos Calama

Agrupación de Mujeres Democráticas 

AMAP

Asamblea Autoconvocada de Jóvenes, La Reina

Asamblea de Mujeres Revolucionarias María Galindo

Asamblea de Mujeres y Disidencias de Quinta Normal, Santiago

Asamblea Feminista Bíobio

Asamblea Popular La Marina – PAC

Asamblea Popular Pedro Aguirre Cerda en Lucha (APPEL)

Asamblea Territorial Destituyente, La Reina

Asociación AlpiAndes, Milán, Italia

Asociación de ex presos políticos chilenos residentes en Francia

Asociación Derechos Humanos Parral

Asociación Tierra y Libertad para Arauco, Francia

Association Jacques Damiani (Chiliens de Fontenay sous Bois), Francia

Association Orly – Chili Solidarité, Francia

Association Relmu-Paris, Francia

Campaña Mundial por la Libertad de las y los Presos Políticos

CECT – Comisión Ética Contra la Tortura

Central Clasista de Trabajadoras y Trabajadores

Centro cultural Simón Bolívar la Reina

Centro Cultural Suyay, Ñuñoa

Centro de Memoria La Monche

Centro Juvenil Barón

CINTRAS, Centro de Salud Mental y Derechos Humanos

Colectiva Feminista La Marea.

Colectivo informativo Mapuche Mapuexpress

Collectif Droits de l’Homme au Chili, Francia

COMABE (Comité de Solidarité Mapuche-Bruxelles), Bélgica

Comisión Ética Contra la Tortura de Temuco

Comisión FUNA

Comité Berta Vive, Milán, Italia

Comité Derechos Humanos Pepe Vila

Comité Oscar Romero de Valparaíso

Comité por la Libertad de lxs Presxs Politicxs Mar del Plata, Argentina{

Comité Socioambiental de la Coordinadora Feminista 8M

Confederación de Trabajadores del Cobre

Conjunto Imaginación

Coordinadora 8 de Marzo, Quilpué

Coordinadora de Ex Presos Políticos de la Dictadura Militar Bio Bio

Coordinadora de Organizaciones de Derechos Humanos y Memoria – Provincia de Concepción

Coordinadora de Padres y Apoderados por el Derecho a la Educación – CORPADE

Coordinadora Latinoamericana, Bélgica

Coordinadora Nacional de Organizaciones de Derechos Humanos y Sociales

Coordinadora Nacional Indianista -CONACIN

Coordinadora No + Zonas de Sacrificio

Coordinadora Vecinal de La Reina

Corporación 3 y 4 Álamos: Un Parque por la Paz, la Memoria y la Justicia

Corporación de Derechos Humanos Sebastián Acevedo

Corporación La Serena Dieciséis de Octubre

Corporación Memoria Borgoño

Corporación Mutualista Van Schouwen Vasey

Corporación Regional por la Memoria y los Derechos Humanos.

Desclasificación Popular

Escuela Metropolitana Permanente PRAIS

Federación Nacional de Sindicatos Trabajadores Hípicos de Chile

Fédération d’Associations Chiliennes (FEDACH), Francia

Felipe Sologuren Gutiérrez

FUNDALATIN, Venezuela

IDHES – Instituto de Desarrollo Humano, Economico y Social, Venezuela

Izquierda Unida Federal de España

Junta de Vecinos N° 8 de La Reina

Junta Vecinal N° 13 de Villa la Reina

Legatarias – Organización Feminista por la liberación de la Región del Bío Bío

Londres 38, espacio de memorias

Memorias Colectivas del Bio Bio

Mesa de Derechos Humanos de Providencia

Movimiento Contra La Tortura Sebastián Acevedo

Movimiento de Mujeres Palestinas Alkarama

Movimiento Pedagógico y Gremial Manuel Guerrero

Movimiento por el Agua y los Territorios

Mujeres Autoconvocadas 18 – O

Mujeres Combativas Wallpen

Museo de las Mujeres Chile

Observatorio Adulto Mayor de La Reina

Observatorio Latinoamericano de Conflictos Ambientales OLCA

Organización Mapuche de Estudiantes “Trawün UChile”

Partido Comunista de Chile, Comunal Mario Zamorano – Peñalolén

Pobladoras Feministas de Pedro Aguirre Cerda

Proyecto Músicos y No Músicos –  MdP –

Radio Tamara Frecuencia Liberada

Sitio de memoria Simón Bolívar

SOAWatch, Estados Unidos

Somos Cerro Blanco

Trawunche Madrid (Coordinación de Apoyo al Pueblo Mapuche), España

Urdiendo Memoria

Usuarios PRAIS Concepción

Villa Cariño – grupo musical

Women Defend Rojava Madrid