Communiqué: France Amérique Latine proteste contre l’extradition de Cesare Battisti

L’écrivain italien Cesare Battisti vient d’être arrêté en Bolivie et, dans la foulée, extradé vers l’Italie.

Battisti avait d’abord trouvé asile en France, bénéficiant d’une règle non écrite accordant aux anciens activistes italiens la protection de l’État français à condition qu’ils renoncent à la lutte armée. Puis, après la volte-face de la France, il s’était réfugié au Brésil où le président Lula de Silva lui avait accordé l’asile politique. Lorsque le président Michel Temer a signé l’ordre de son extradition en décembre dernier, Cesare Battisti s’est réfugié en Bolivie.


Cesare Battisti entouré de policiers italiens, à la descente de de l’avion qui l’a ramené de Bolivie, à Rome le 14 janvier 2019 afp.com/Alberto Pizzoli

Les gouvernements Berlusconi et, aujourd’hui, celui de Matteo Salvini s’acharnent depuis plus de vingt ans sur Cesare Battisti. La loi italienne n’ouvre à ce dernier aucun droit à un nouveau procès contradictoire en sa présence. Il est donc d’office condamné à perpétuité.

L’internationale d’extrême-droite qui se dessine derrière cette collaboration entre le Brésil et l’Italie inquiète profondément notre association.

France Amérique Latine tient à manifester son incompréhension face à la décision prise par le gouvernement bolivien. En effet, la Bolivie, multiculturelle et pluri-nationale, reste l’un des derniers gouvernements progressistes face à la vague conservatrice qui submerge la région. La présence du président Morales, au début du mois de janvier, à la prise de fonctions du nouveau président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, avait déjà surpris.

Il semble aujourd’hui indispensable, pour tous ceux qui sont solidaires du peuple bolivien, que soient connues les raisons d’une aussi inique décision.

FAL demande au gouvernement français de ne pas céder aux éventuelles pressions que pourrait exercer le gouvernement de Matteo Salvini pour obtenir d’autres extraditions de réfugiés italiens.