COP27 : Lula propose une conférence sur le climat en Amazonie (Le Monde – AFP / Radio France / Libération)


Lula, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, a promis une « déforestation zéro ». Le président élu du géant latino-américain, dont l’arrivée à la COP 27 était très attendue, a proposé mercredi 16 novembre d’organiser la conférence mondiale pour le climat en 2025 en Amazonie, poumon vert indispensable à l’équilibre du climat et de la biodiversité mondiale.

Lula à la COP27. (Joseph Eid/AFP)

COP27 : Lula appelle à la création « urgente »
d’un fonds destiné à couvrir les dégâts climatiques
(Le Monde / AFP)

Le futur président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a appelé mercredi 16 novembre à la création « urgente » d’un fonds destiné à couvrir les dégâts déjà causés par le changement climatique.

Le futur président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, lors d’une réunion consacrée à la forêt amazonienne, le 16 novembre 2022, dans le cadre de la COP27 qui se déroule à Charm El-Cheikh, en Egypte. Joseph Eid / AFP

« Nous avons un besoin urgent de mécanismes financiers pour remédier aux pertes et dommages causés par le changement climatique, nous ne pouvons plus reporter ce débat », a-t-il déclaré dans un discours à la conférence de l’ONU sur le climat qui se tient à Charm El-Cheikh en Egypte. « Il n’y aura pas de sécurité climatique dans le monde sans une Amazonie protégée », a-t-il ajouté.

Avant sa prise de parole à la COP27, il a proposé d’organiser la conférence mondiale pour le climat en 2025 « en Amazonie », dont la forêt est indispensable à l’équilibre du climat et à la préservation de la biodiversité. « Nous allons parler au secrétaire général de l’ONU et lui demander que la COP30 se déroule en Amazonie », a déclaré Lula, qui effectue à la COP27 de Charm El-Cheikh, en Egypte, son premier déplacement à l’étranger depuis son élection, fin octobre. « Le Brésil ne doit pas être isolé » sur la scène internationale, a-t-il souligné, évoquant le mandat de son prédécesseur d’extrême droite, Jair Bolsonaro, mis au ban de la communauté internationale, notamment en raison d’une augmentation massive de la déforestation.

Lula, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, a au contraire promis une « déforestation zéro ». Il doit prononcer en fin d’après-midi un discours très attendu à Charm El-Cheikh. Il a rencontré mardi soir John Kerry, émissaire spécial des États-Unis pour le climat, qui a promis d’œuvrer « assidûment afin d’atteindre cet objectif (de préservation de l’Amazonie) ensemble ». Il s’est également entretenu avec l’émissaire chinois pour le climat.

« Priorité stratégique »

Les tensions entre la Chine et les États-Unis, qui sont dans cet ordre les deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre (GES), faisaient craindre un échec des négociations sur le climat, mais les délégués présents à la COP27, dont les divergences sont profondes, notamment sur les questions financières, ont été rassurés par les conclusions du sommet du G20, qui vient de s’achever à Bali. (…)

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Lula ne va pas sauver la COP27
(Jean-Marc Four / Le monde d’après / Radio France)

C’est l’événement de la 2ème semaine de la COP 27 en Egypte : la venue, à partir d’aujourd’hui du nouveau président brésilien Lula. Le successeur de Jair Bolsonaro est un peu présenté comme le sauveur du sommet sur le climat car il promet d’arrêter la déforestation en Amazonie mais ce n’est pas gagné !

L’homme que la COP accueille comme un chef d’État n’est pas encore en fonction : il ne succèdera officiellement à Bolsonaro qu’en janvier. L’actuel président d’extrême droite reste lui reclus dans son palais, au Brésil, depuis sa défaite électorale. Lula, pour son premier déplacement à l’étranger, choisit donc le sujet du climat. Et il arrive en Égypte avec une promesse forte dans ses cartons : un objectif de déforestation zéro en Amazonie. « Le Brésil est prêt à reprendre le leadership de la lutte contre le réchauffement climatique » affirme Lula.

Le contraste entre l’ancien et le nouveau président brésilien est saisissant. Vu que le bilan de Bolsonaro sur l’environnement est catastrophique :
– une déforestation record, repartie en flèche depuis 4 ans, + 75% : encore près de 10.000 km2 de végétation rayés de la carte le mois dernier.
– des coupes claires dans les budgets des agences de défense de l’environnement.
– et une carte blanche laissée aux entreprises de l’agrobusiness et aux orpailleurs illégaux.

On ne peut pas faire pire. Donc forcément, les promesses de Lula redonnent de l’espoir pour l’Amazonie.

Le bilan mitigé de Lula sur ses deux premiers mandats

Seulement voilà, il y a de loin de la coupe aux lèvres entre les promesses de Lula et les actes. D’abord, le nouveau président brésilien aura du mal à mettre sa politique en œuvre. Son parti ne contrôle que deux des États situés en Amazonie : Para et le Maranhao. À l’inverse, plusieurs États amazoniens sont dirigés par des gouverneurs acquis à Bolsonaro : par exemple les régions d’Acre, du Roraima, du Mato Grosso. Au niveau national, les bolsonaristes sont désormais le premier parti. Et les milieux financiers critiquent déjà les projets de dépenses de Lula.

Deuxième embûche, les politiques publiques sont très lentes à mettre en œuvre : des mois, voire des années. Autrement dit, la déforestation, dans un premier temps, va de toute façon continuer au Brésil. Et ce qui est fait est fait : les zones devenues agricoles depuis quatre ans vont sans doute le rester. (…)

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Candidat à l’organisation de la COP 30, le Brésil veut redevenir une «force positive» pour le climat (Margaux Lacroux / Libération)

Le président brésilien Lula veut rompre avec la politique climaticide de son prédécesseur Jair Bolsonaro. Il est ce mercredi à la COP 27 pour afficher sa volonté d’agir pour le climat et contre la déforestation.

Le président élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, à son arrivée à la COP 27 à Charm el-Cheikh en Egypte, mercredi 16 novembre 2022. (Peter Dejong/AP)

La COP 27 signe le retour d’un Brésil fréquentable dans les négociations internationales sur le climat. Sous l’ère d’un Bolsonaro pro-agroindustrie et secteur minier, le pays faisait figure de cancre : il freinait les avancées et revoyait ses engagements à la baisse. A deux mois de sa prise officielle de fonction, Lula, élu président en octobre, était attendu avec espoir à Charm el-Cheikh.

La venue de Luiz Inácio Lula da Silva ce mercredi à la COP 27 est sûrement celle qui a le plus enthousiasmé les foules depuis le début du sommet climat. Accueilli telle une rock star par des applaudissements et des chants lors d’un événement avec les gouverneurs d’Amazonie, le Brésilien a annoncé qu’il souhaitait que la COP 30, en 2025, se déroule dans son pays. «En Amazonie, nous avons deux Etats prêts à accueillir ce genre d’événement international, l’Amazonas et le Para», a-t-il précisé. Après avoir été isolé sur la scène de la diplomatie climat, le pays veut restaurer son image.

Restaurer l’Amazonie

Le président de 77 ans a précisé ses intentions dans un discours l’après-midi. «Je suis ici aujourd’hui pour dire que le Brésil est prêt à renouer avec les efforts pour construire une planète plus saine, un monde plus juste», a-t-il débuté, avant d’ajouter : «Il n’y a pas de sécurité climatique pour le monde sans Amazonie protégée». L’occasion de critiquer la gestion du gouvernement Bolsonaro : «Au cours des trois premières années du gouvernement actuel, la déforestation en Amazonie a augmenté de 73 %. Rien qu’en 2021, 13 000 kilomètres carrés ont été déboisés. Cette dévastation restera dans le passé», a assuré Lula en ce jour dédié à la biodiversité à la COP 27. «La production agricole sans équilibre environnemental doit être considérée comme une action du passé. Nous n’avons pas besoin de déboiser ne serait-ce qu’un mètre de forêt pour continuer à être l’un des plus grands producteurs alimentaires au monde», a-t-il ajouté.

La forêt tropicale amazonienne, dont le Brésil abrite 60 % de la surface totale, est un réservoir de biodiversité et le plus grand puits de carbone au monde, primordial pour lutter contre le changement climatique. En plus de la déforestation, ses arbres dépérissent à cause du réchauffement de la planète. Une étude publiée en mars souligne qu’elle s’approche rapidement d’un «point de bascule» qui pourrait la transformer en savane. (…)

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Voir également : Avec Lula, la Cop27 attend un vrai virage du Brésil sur l’Amazonie (Le Télégramme)