🇧🇷 COP28 : le Brésil propose la création d’un fonds visant à protéger les forêts tropicales (Le Monde / AFP)


Le président brésilien, Lula, présentera les détails du dispositif, supposé couvrir quatre-vingts pays, lors de la 28ᵉ conférence des Nations unies sur le climat, qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.

Vue aérienne de la rivière Manicoré, au cœur de la forêt amazonienne, dans l’État d’Amazonas, au Brésil, le 7 juin 2022. Mauro Pimentel / AFP

Le président brésilien, Lula, proposera la création d’un fonds destiné à préserver les forêts tropicales dans quelque quatre-vingts pays lors de la COP28 qui doit se tenir la semaine prochaine à Dubaï, a annoncé jeudi 23 novembre la ministre de l’environnement brésilienne.

L’initiative consiste en « un mécanisme de paiement par forêt sur pied, par hectare, pour aider à protéger les forêts tropicales des quatre-vingts pays » qui en possèdent sur leur territoire, a précisé Marina Silva lors d’un séminaire à propos de l’évaluation et de l’amélioration des dépenses publiques à Brasilia.

Le gouvernement brésilien a présenté cette semaine l’idée aux autres membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (ACTO), un bloc socio-environnemental qu’il partage avec sept autres pays où s’étend la plus grande forêt tropicale du monde. Le fonds constitue « une architecture simple (…), innovante et efficace » a souligné Mme Silva. Luiz Inacio Lula da Silva devrait livrer les détails de cette proposition lors de la 28e conférence des Nations unies sur le climat, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre aux Émirats arabes unis.

Le leader de gauche a répété que les pays industrialisés devaient assumer la responsabilité de leur pollution et déforestation en contribuant financièrement à la conservation des forêts et des jungles.

Le mécanisme diffère du Fonds Amazonie déjà mis en œuvre, administré par la Banque publique de développement (BNDES). Le nouveau fonds international serait géré par « une institution financière multilatérale », a suggéré Mme Silva, selon des propos cités par les médias locaux.

Roberto Perosa, secrétaire chargé du commerce et des relations internationales au sein du ministère de l’agriculture, a déclaré lors d’une autre conférence de presse que le Brésil présentera à la COP28 un plan visant à augmenter la surface agricole du pays sans déforestation, par la conversion de terres de pâturage.

« Nous avons réalisé une étude et avons comptabilisé près de 160 millions d’hectares de zones de pâturage. Sur ce total, environ 40 millions d’hectares se situent sur des zones de pâturage dégradées, mais très propices aux cultures. Alors, moyennant un certain investissement dans le sol, cette terre peut être convertie en zone cultivable », a expliqué M. Perosa, au cours d’une conférence de presse en ligne avec des médias internationaux.

En dix ans, le gouvernement compte investir 120 milliards de dollars et étendre les zones de culture du Brésil, qui passeraient de 65 millions à 105 millions d’hectares, sans déforestation. « Nous allons faire l’expansion sans abattre aucun arbre », a mis en avant le responsable, évoquant une « grande révolution ». Selon lui, l’initiative privée permet actuellement de convertir près d’un million et demi d’hectares chaque année.

Le président Lula, revenu au pouvoir en janvier, a fait de la défense de l’environnement, et en particulier de l’Amazonie, un axe fort de son action, notamment internationale. Mais il veut aussi permettre l’essor du puissant secteur de l’agronégoce, alors que le Brésil est devenu un géant agricole. (…)

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