Costa Rica : le conservateur Rodrigo Chaves remporte la présidentielle (France 24 / AFP)


Le candidat conservateur Rodrigo Chaves a remporté, dimanche [3 avril], l’élection présidentielle au Costa Rica, devançant le centriste José María Figueres, d’après le Tribunal suprême électoral. L’économiste a promis, une fois au pouvoir, de combattre la pauvreté, le chômage et les scandales de corruption dans le secteur public.

Rodrigo Chaves à San José. © EFE/ Bienvenido Velasco

Les Costaricains ont élu, dimanche 3 avril, le candidat conservateur Rodrigo Chaves à la présidence pour un mandat de quatre ans, à la tête d’un pays en proie à une crise économique et sociale.

Le centriste José María Figueres a reconnu la victoire de Rodrigo Chaves, qui a recueilli 52,9 % des suffrages, contre 47,1 % pour son adversaire, a annoncé le Tribunal Suprême électoral (TSE) après dépouillement de 89 % des bulletins de vote.

Quelque 3,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans le petit pays d’Amérique centrale, depuis longtemps considéré comme le plus stable d’Amérique latine.

“Le Costa Rica a voté et le peuple a parlé. En notre qualité de démocrates, nous respecterons toujours cette décision (…) Je félicite Rodrigo Chaves et je lui souhaite le meilleur”, a déclaré José María Figueres devant une foule de partisans.

“Je reçois avec la plus profonde humilité cette décision sacrée du peuple costaricien (…) Ce résultat n’est pour moi ni une médaille, ni un trophée, mais une énorme responsabilité”, a déclaré, de son côté, Rodrigo Chaves.

Outsider

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, seulement troublé par le décès d’un électeur septuagénaire après avoir voté dans la capitale, sans doute “d’un infarctus”, a assuré un responsable du TSE.

Rodrigo Chaves, 60 ans, promet d’apporter des solutions aux problèmes qu’affronte le Costa Rica : la dette extérieure, équivalente à 70 % du PIB, le taux de pauvreté de 23 % de la population, le chômage à 14 %, et les scandales de corruption dans le secteur public.

Rodrigo Chaves, un économiste qui a claqué la porte du ministère des Finances du gouvernement sortant au bout de seulement 180 jours, a suivi une trajectoire fulgurante durant la campagne électorale. Il s’était qualifié en outsider lors du premier tour le 6 février à la tête du tout nouveau Parti progrès social démocratique (PPSD) et a grimpé très vite dans les sondages durant les deux mois de l’entre-deux tours. 

Il a ainsi surmonté auprès des électeurs le handicap d’avoir été sanctionné pour harcèlement sexuel de deux collaboratrices entre 2008 et 2013, alors qu’il travaillait pour la Banque mondiale.

Face à lui, José María Figueres avait déjà gouverné le pays de 1994 à 1998. Sans que cela n’aille jusqu’au procès, une enquête avait été ouverte contre l’ancien président, soupçonné d’avoir reçu 900 000 dollars en 2004 de la part de l’entreprise française Alcatel pour remporter des marchés publics. Exilé en Europe, José María Figueres avait refusé de répondre aux convocations de la justice et n’est rentré dans son pays qu’en 2011, une fois l’affaire prescrite. (…)

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