🇺🇾 Crise de l’eau en Uruguay (revue de presse)
La population uruguayenne souffre, depuis trois ans, d’une grande sécheresse. Ces derniers mois, la situation s’est aggravée, forçant les habitants de la région métropolitaine de Montevideo à boire une eau chargée en sel. Pour cette nation qui définit depuis longtemps l’accès à l’eau comme un droit humain, cette situation est un signe avant-coureur de la vulnérabilité des pays face à la sécheresse. Un phénomène qui devrait s’accroître et s’intensifier, en raison du changement climatique.
En Uruguay, la moitié de la population n’a plus d’eau potable et reproche à Google de vouloir piller les dernières gouttes (Pauline Brault / Huffpost)
Alors que les habitants de Montevideo se contentent depuis des semaines d’une eau salée et nauséabonde, la multinationale souhaite installer un centre de données qui nécessiterait des millions de litres d’eau par jour.
Plus de la moitié des 3,5 millions d’habitants de l’Uruguay n’ont plus accès à de l’eau potable depuis des mois. Sous l’effet du changement climatique, le pays connaît actuellement sa plus grave sécheresse depuis 74 ans, et le principal réservoir d’eau de Paso Severino, situé à 80 km de la capitale Montevideo, est désormais rempli à moins de 2 %.
Mais alors que les habitants doivent se contenter d’eau saumâtre pour vivre, Google envisage de construire un centre de données qui nécessiterait des millions de litres d’eau par jour. Un projet qui suscite la colère noire des Uruguayens.
Face à cette crise, le 19 juin dernier, le gouvernement a déclaré « l’état d’urgence » sur les ressources hydriques. Et depuis le début de l’année, pour pallier la pénurie, l’entreprise publique de distribution d’eau (OSE) ajoute progressivement de l’eau salée à l’eau douce provenant de l’estuaire du Rio de la Plata. Les habitants se plaignent d’une eau « nauséabonde », bien trop salée, qui use les appareils ménagers, et qui est pratiquement imbuvable.
« Lorsque vous vous brossez les dents, c’est affreux, vous pouvez sentir le goût de l’eau salée », a raconté à l’Agence France presse Isabel Moreira, 73 ans, obligée d’acheter de l’eau en bouteille pour préparer son maté, une infusion typique à base de plantes, dans sa maison de Montevideo.
Les habitants de Montevideo partagent également quotidiennement sur les réseaux sociaux des vidéos de l’eau marron qui sort de leur robinet.
Manifestations pour la « défense » de l’eau
Début mai, le mélange avait déjà atteint les niveaux maximaux de sodium et de chlorures recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, et les normes ont désormais été largement dépassées, rappelle The Guardian. Malgré tout, les autorités ont continué d’affirmer que boire cette eau était peu risqué pour la santé pour la grande majorité des Uruguayens.
La ministre de la Santé publique, Karina Rando, a de nombreuses fois affirmé sur Twitter que l’eau du robinet de Montevideo était « saine, sauf pour certaines populations ». « Les femmes enceintes et les personnes souffrant d’hypertension artérielle (près d’un tiers de la population uruguayenne selon l’Organisation mondiale de la santé, ndlr) ainsi que les personnes souffrant de maladies rénales chroniques, de problèmes cardiaques et hépatiques devraient l’éviter », a-t-elle tout même pris la peine de préciser.
Déplorant le manque de transparence du gouvernement et l’absence d’investissements dans les réservoirs d’eau douce, des manifestants avaient pris à partie fin juin le président du pays, Luis Lacalle Pou, en réclamant « de l’eau pour le peuple », rapporte le quotidien El Pais. (…)
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Uruguay : à cause de la sécheresse, de l’eau salée coule du robinet (Vidéo de Laura Mousset-Diallo / France 24)
Depuis plus de trois ans, l’Uruguay est en proie à une grande sécheresse. Résultat : la principale réserve d’eau potable de la capitale Montevideo est presque vide. Une situation qui oblige les autorités à utiliser l’eau d’une rivière chargée en sel pour remplir le réservoir. Ces dernières semaines, les 1,8 million d’habitants ne consomment plus que de l’eau en bouteille.
Uruguay : confrontée à une grande sécheresse, la population contrainte de boire de l’eau salée (Charline Vergne / Géo)
Depuis trois ans, maintenant, l’Uruguay est confronté à une hausse de températures et à une grande sécheresse. Dans ce pays d’Amérique latine, réputé pour sa côte bordée de plages et son arrière-pays verdoyant, la situation s’est aggravée ces derniers mois… au point que la sécheresse actuelle est considérée comme la plus grave en l’espace de soixante-dix ans. Récemment, comme plusieurs médias – dont CNN – l’ont relaté, les habitants de la région métropolitaine de Montevideo, la capitale, se sont vus contraints de boire une eau chargée en sel.
Et pour cause, selon les informations dont disposent nos confrères, l’entreprise publique Obras Sanitarias del Estado – qui a pour tâche la distribution de cette ressource – a concocté un mélange de plusieurs eaux, en s’approvisionnant partiellement dans des sources situées à proximité du Río de la Plata. Problème, cet estuaire commun aux fleuves Uruguay et Paraná reçoit les eaux salées… en provenance de l’océan Atlantique.
C’est la raison pour laquelle l’eau qui coule dans les robinets des Uruguayens est chargée en sel. D’ailleurs, les limites maximales en chlorure et en sodium qui sont autorisées ont déjà été dépassées à diverses reprises au cours des dernières semaines. Carlos Santos, maître de conférences en anthropologie à l’université de la République en Uruguay et membre de la Commission nationale pour la défense de l’eau et de la vie (CNDAV), a confié à CNN que l’eau du robinet était impropre à la consommation dans la capitale : “C’est imbuvable, à cause de la salinité. Même les animaux de compagnie ne veulent pas y toucher.” (…)
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