Déforestation, incendies… l’Amazonie, poumon de la planète, plus que jamais en danger (Clémentine Eveno / L’Humanité)


La déforestation et les incendies dévastateurs en Amazonie, qui joue un rôle crucial contre le réchauffement climatique d’origine humaine, font peser le risque de « conséquences irréversibles », prévient une étude du Réseau amazonien d’information socioenvironnementale et géographique (RAISG). Une alerte a également été émise par l’observatoire européen Copernicus qui indique notamment que l’Amazonie a connu ces derniers mois les « pires incendies en deux décennies ».

En février 2024, 3 000 feux de forêts ont ravagé l’Amazonie. © AFP / Carl de Souza

Les alertes vont-elles être entendues ? L’Amazonie, qui agit comme un puits de carbone en absorbant du CO2, jouant un rôle fondamental dans l’atténuation du réchauffement climatique d’origine humaine, est en danger. C’est le constat de deux études qui alertent respectivement sur la déforestation et les incendies dans la région.

D’une part, une étude du Réseau amazonien d’information socioenvironnementale et géographique (RAISG), un collectif de chercheurs et d’ONG à laquelle a eu accès ce lundi 23 septembre l’Agence France-Presse tire la sonnette d’alerte sur la déforestation en Amazonie. Les rédacteurs expliquent qu’en moins de quatre décennies, une surface presque aussi grande que la Colombie a été déboisée. À propos de la même région, ce même jour, l’observatoire européen Copernicus alerte sur les incendies battant de tristes records.

Ainsi, le programme européen Copernicus explique que l’Amazonie mais aussi la zone humide du Pantanal, autre sanctuaire de biodiversité situé plus au sud ont connu ces derniers mois leurs « pires incendies en deux décennies ». Conséquence : les émissions de carbone ont été « significativement au-dessus de la moyenne, battant des records régionaux et nationaux », affectant « gravement » la qualité de l’air dans toute l’Amérique du Sud.

Début septembre 2024, 59 641 foyers d’incendies ont été recensés au Brésil, via les satellites de l’Institut de recherches spatiales. C’est déjà plus que le nombre total relevé sur tout le mois de septembre de l’année précédente, en 2023. Les feux, souvent criminels, mais de plus en plus extrêmes, sont attisés par la sécheresse, en raison du réchauffement climatique d’origine humaine, selon les climatologues. De plus, le total d’émissions cumulées depuis le début de l’année est « plus haut que la moyenne, soit 183 mégatonnes de CO2 jusqu’au 19 septembre » dernier, selon Copernicus, et suit « le rythme des émissions records de 2007 ».

En Amazonie, la déforestation a détruit 12,5 % de la couverture végétale de 1985 à 2023, selon les données de satellites analysées par le RAISG. Au total, plus de 88 millions d’hectares ont été déboisés au Brésil, en Bolivie, au Pérou, en Équateur, en Colombie, au Venezuela, en Guyane, au Suriname et en Guyane française. (…)

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