Des millions d’hectares de forêt amazonienne ouverts à l’exploitation minière

Le président brésilien a décidé d’abroger le statut de réserve naturelle de cette zone située dans les Etats du Para et de l’Amapa, dans le nord du Brésil.
Quatre millions d’hectares de forêt amazonienne pourront désormais être exploités par des entreprises minières. Le président brésilien, Michel Temer, a décidé d’abroger le statut de réserve naturelle, accordé à ces terres en 1984 sous la dictature militaire.
Un décret en ce sens a été publié mercredi 23 août au Journal officiel. Le texte stipule néanmoins que cela « ne remet pas en cause l’application de la loi concernant la protection de la flore et des territoires autochtones ».
En avril, un document officiel du ministère des mines et de l’énergie faisait valoir que la dissolution de la réserve « permettrait d’exploiter le potentiel minier de la région » en l’ouvrant au privé – jusqu’alors seules les compagnies publiques étaient autorisées à y opérer.

Accélération de la déforestation

Plusieurs organisations non gouvernementales, à l’instar du Fonds mondial pour la nature (WWF), ont exprimé leur préoccupation au sujet de cette zone située dans les Etats du Para et de l’Amapa, dans le nord du Brésil, où vivent de nombreuses tribus indiennes. Les autorités locales assurent que ce changement de statut avait été placé sous contrôle d’organismes de protection de l’environnement.
Mais le gouvernement Temer a été régulièrement accusé par des ONG de brader la forêt amazonienne sous pression du puissant lobby de l’agrobusiness et des intérêts des compagnies minières.
En juin, lors d’une visite du président à Oslo, la Norvège, principal bailleur de fonds pour la protection de la forêt amazonienne, a prévenu que ses paiements au Brésil seraient divisés par deux en 2017 du fait de l’accélération de la déforestation.

Article originellement publié sur lemonde.fr