Dossier : l’Amérique latine, bilan du cycle de gouvernements progressistes et mobilisations nouvelles (Revue Contretemps)
L’Amérique latine, qui a concentré les espérances de la gauche de transformation sociale depuis le début du siècle, connaît une période de turbulences. Le retour de la droite au pouvoir par les urnes en Argentine, au Chili ou au Pérou, par le biais d’un coup d’État parlementaire au Brésil, transforme la conjoncture du continent.
D’un côté, le maintien du paradigme extractiviste est à l’origine d’affrontements avec les mouvements sociaux doublés d’une crise économique dans de nombreux pays. On constate des régressions démocratiques dans de nombreux pays, du Brésil où les forces les plus réactionnaires ont une dynamique préoccupante, au Nicaragua et au Venezuela, où des exécutifs originairement progressistes connaissent une dérive autoritaire préoccupante.
D’autre part, de nouvelles mobilisations donnent également des raisons d’espérer. Mauricio Macri, le nouveau président libéral argentin, fait face à des mouvements sociaux massifs contre sa réforme des retraites en décembre 2017 ou pour le droit à l’avortement au printemps 2018. Des mobilisations féministes puissantes ont également eu lieu au Chili. Des forces électorales, anticapitalistes et révolutionnaires en Argentine, anti-libérales au Chili, émergent. Au Mexique, pour la première fois depuis des décennies, le pouvoir échappe au parti-État (PRI) et à son acolyte de droite (PAN) à la faveur d’une alternance au centre-gauche. Nous aimerions dans ce dossier revenir sur ces incertitudes latino-américaines entre nouvelles espérances et menaces réactionnaires…