🇪🇨 Équateur : Daniel Noboa, un homme d’affaires à la tête du pays (Luis Reygada / L’Humanité)


Élu sur un programme néolibéral, le multimillionnaire Daniel Noboa débute ce jeudi 23 novembre son mandat à la présidence de l’Équateur avant de nouvelles élections déjà prévues pour mai 2025. Un accord très pragmatique avec l’opposition corréiste est censé instaurer une période de coopération et de stabilité.

Élection du président et des vice-présidentes de l’Assemblée nationale de l’Équateur, Quito le 17 novembre 2023. © Karen Toro / REUTERS

Élu le 15 octobre dernier face à la candidate corréiste (du nom de l’ancien président de gauche entre 2007 et 2017, Rafael Correa) Luisa González, l’homme d’affaires Daniel Noboa doit être officiellement investi ce jeudi 23 novembre dans sa nouvelle fonction de président de la République de l’Équateur, le plus jeune de l’histoire du pays sud-américain. Il a trente-cinq ans.

 Daniel Noboa dans son bureau de vote le 15 octobre 2023. Photo : Marcos Pin / AFP

Il entre ainsi en fonction jusqu’en mai 2025 pour achever le mandat laissé vacant par son prédécesseur Guillermo Lasso, qui avait choisi de dissoudre l’Assemblée nationale pour mettre fin à une crise de gouvernabilité suite à son implication dans des scandales de corruption, entraînant des élections législatives et présidentielle anticipées. Fils d’un multimillionnaire lui-même cinq fois candidat à la présidentielle, Daniel Noboa s’est fait élire sur un programme néolibéral lors d’élections marquées par la violence qui gangrène le pays depuis plusieurs années.

À quelques jours de son investiture, il a négocié un accord avec le parti socialiste de son ancienne adversaire, le Mouvement de la Révolution Citoyenne (RC5), ainsi qu’avec le parti Social Chrétien (droite) pour s’allier à l’Assemblée. Les principales autorités de l’organe monocaméral qui exerce le pouvoir législatif ont ainsi été élues sans anicroches, avec un social-chrétien à la présidence, une corréiste en tant que première vice-présidente et une députée du parti de Noboa – l’alliance Action Démocratique Nationale (ADN) – en qualité de deuxième vice-présidence.

L’alliance des trois partis totalise ainsi 86 sièges sur 137, apportant ainsi une confortable majorité au nouveau président. Avec 51 députés, le mouvement de gauche dirigé par Luisa González dispose du groupe le plus important de l’Assemblée et présidera six des quinze commissions permanentes, dont peut-être une des plus importante : celle chargée de la fiscalisation et du contrôle politique, en capacité d’engager des procédures de destitution d’élu.

À dix-huit mois des prochaines élections présidentielles, cet accord viserait à « soutenir les propositions du président notamment en matière de création d’emplois et de lutte contre la violence », selon un communiqué diffusé par l’ADN la semaine dernière. Conscient qu’il ne pourra rien obtenir sans le soutien des partisans de l’ex-président Rafael Correa (2007-2017) et alors que Luisa González a déjà rendu publique son intention de se représenter lors des prochaines élections présidentielles, Noboa espère ainsi pouvoir instaurer un minimum de gouvernabilité avant de se lancer, lui aussi, dans la course à sa propre succession.

Toutefois, l’annonce de prochaines mesures a déjà suscité de dures réactions à gauche, comme celle consistant à fusionner les ministères du Gouvernement et de l’Intérieur.(…)

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Voir aussi :
Équateur: le parti du président élu Daniel Noboa s’allie avec ses opposants à l’Assemblée (Éric Samson / RFI)
Équateur: à Quito, le nouveau président Daniel Noboa a prêté serment (RFI)

Pour rappel voir Équateur : élection de Daniel Noboa à la présidence de la République (revue de presse et premières analyses / fr.esp)