🇪🇨 Équateur : élection de Daniel Noboa à la présidence de la République (revue de presse et premières analyses / fr.esp)
Malgré les espoirs soulevés à gauche par Luisa González, ex-collaboratrice du président Rafael Correa (2007-2017) et candidate du mouvement Révolution citoyenne, arrivée en tête du premier tour le 20 août avec 34 % des voix, c’est l’homme d’affaires ultralibéral et très riche héritier Daniel Noboa qui a été élu dimanche 15 octobre président de l’Équateur avec 52,05 % des voix. Son adversaire, Luisa González, 45 ans, a recueilli 47,95 % des suffrages et a « sincèrement félicité » Daniel Novoa. Treize millions quatre cent mille électeurs équatoriens étaient appelés aux urnes. Le taux de participation a atteint 82,33 % (le vote est obligatoire de 18 à 63 ans).
Voir aussi notre communiqué : Équateur : France Amérique Latine déplore que le résultat de l’élection présidentielle du 15 octobre 2023 renforce le projet néolibéral et autoritaire des gouvernements précédents
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Le scrutin, annoncé ces derniers jours comme très serré par les sondages, s’est déroulé sans incident majeur, avec un taux de participation de plus de 82,33%. Il marque une lourde défaite pour le corréisme, qui reste cependant la principale force politique au Congrès. Benjamin de l’élection, Daniel Noboa avait créé la surprise en prenant la deuxième place lors du premier tour après une campagne marquée par l’assassinat de l’un des principaux candidats, Fernando Villavicencio, un ex-journaliste au discours anti-corruption. Cette élection s’est déroulée «dans un climat d’insécurité et de violence politique imposé par les bandes liées au crime organisé international», a résumé dimanche la presse locale. Revue de presse.
Équateur : l’homme d’affaires Daniel Noboa élu président (Le Monde / AFP)
Selon des résultats qui portent sur plus de 94 % des suffrages exprimés, cet héritier d’un empire de la banane l’emporte avec 52,3 % des voix. Son adversaire a reconnu sa défaite.
L’homme d’affaires Daniel Noboa a été élu, dimanche 15 octobre au soir, président de l’Équateur, devenant, à trente-cinq ans, le plus jeune chef de l’État de l’histoire du pays, a annoncé le Conseil national électoral (CNE).
Les derniers résultats disponibles portent sur 94,03 % des suffrages exprimés et donnent M. Noboa vainqueur avec 52,3 % des voix. Son adversaire, la candidate socialiste Luisa González, dauphine de l’ex-président Rafael Correa (2007-2017), recueillerait 47,7 % des votes. Elle a reconnu sa défaite et félicité son rival.
Avec « plus de 90 % des votes validés à l’échelle nationale, le CNE considère ces résultats comme irréversibles et l’Équateur a virtuellement élu Daniel Noboa comme président », a déclaré la présidente de cette instance, Diana Atamaint.
Selon les derniers chiffres disponibles, M. Noboa, député de mai 2021 à mai 2023 avant de se présenter à l’élection présidentielle, cumule plus de 5 millions de votes contre près de 4,6 millions pour sa rivale. Le scrutin, annoncé ces derniers jours comme très serré par les sondages, s’est déroulé sans incident majeur, avec un taux de participation de plus de 82,33 %.
“Reconstruire un pays”
Dans son discours de victoire, Daniel Noboa a promis de « redonner la paix » au pays. Submergé par la violence du narcotrafic, l’Équateur connaît une crise politique depuis mai et la dissolution du Parlement, et a été placé sous état d’urgence pendant la campagne électorale à la suite de l’assassinat, en août, de l’un des principaux candidats, Fernando Villavicencio, un ex-journaliste qui portait un discours anticorruption.
« Demain, nous commencerons à travailler pour ce nouvel Equateur (…) pour reconstruire un pays qui a été gravement touché par la violence, la corruption et la haine », a déclaré M. Noboa. « A partir de demain, l’espoir commence à travailler », a-t-il promis, remerciant « toutes les personnes qui ont fait partie d’un projet politique nouveau, jeune, improbable, dont l’objectif était de redonner le sourire au pays ».
La « militarisation » pour projet politique
Souriant mais d’abord réservé, Daniel Noboa a promis d’avoir « une main ferme » contre les groupes criminels. Il propose pour cela la « militarisation des ports et des frontières, de protéger les voies stratégiques d’exportation et de commerce » ou encore de développer la « vigilance citoyenne ». (…)
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Avec l’homme d’affaires Noboa, l’Équateur s’ancre à droite (François Xavier Gomez / Libération)
Le fils de milliardaire l’a emporté dimanche sur la candidate de gauche, parrainée par l’ancien président Rafael Correa. Il n’aura que quinze mois pour juguler la corruption et la violence des narcotrafiquants qui ont fait du pays andin leur base logistique.
Son père, le magnat de la banane Álvaro Noboa, a échoué cinq fois en essayant de devenir président. Lui a réussi l’examen du premier coup. À trente-cinq ans, Daniel Noboa devient le plus jeune président de l’histoire de l’Équateur. À la tête d’Action démocratique nationale, une coalition ratissant large de la droite libérale au centre gauche, et qu’il a qualifié lui-même d’«improbable», il a battu dimanche avec 52,1 % des voix Luisa González, candidate adoubée par l’ex-président de gauche Rafael Correa, aujourd’hui en exil après avoir été condamné pour corruption.
En jean et tee-shirt blanc, sans charisme ni talent oratoire, l’homme d’affaires s’est adressé à ses partisans dimanche soir depuis son fief provincial de Santa Elena, en promettant de ramener «la paix» dans un pays passé sous l’emprise des cartels mexicains du narcotrafic. «Demain, nous commencerons à travailler pour ce nouvel Équateur […], pour reconstruire un pays qui a été gravement touché par la violence, la corruption et la haine», a lancé le président élu.
Participation en baisse
Dans un pays traumatisé par une omniprésente violence politico-criminelle, où un des candidats favoris à la présidentielle, le centriste Fernando Villavicencio, ancien journaliste au discours anticorruption, a été assassiné à l’issue d’un meeting le 10 août, la victoire de la droite n’a pas donné lieu à des rassemblements ou des manifestations de liesse. La participation, traditionnellement élevée en raison du vote obligatoire, se situe à 82,3 %, en baisse de deux points par rapport au second tour de 2021, qui avait vu la victoire du banquier Guillermo Lasso.
Plus que le triomphe d’un quasi-débutant en politique (il a été député ces deux dernières années), les analystes mettent en avant la défaite du corréisme, force politique majeure en Equateur depuis 2006. Malgré son exil en Belgique, le pays de sa femme, l’ancien chef de l’État continue à influer sur la vie politique de l’Équateur, ce que lui reproche une partie de l’opinion. (…)
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Présidentielle en Équateur : l’ultralibéral Daniel Noboa est élu (Julia Hamlaoui / L’Humanité)
Malgré les espoirs soulevés à gauche par la candidate Luisa González, arrivée en tête du premier tour avec 34 % des voix, c’est l’homme d’affaires ultralibéral Daniel Noboa qui a été élu dimanche président de l’Équateur.
Avec 52,1 % des voix, l’homme d’affaires ultralibéral Daniel Noboa est devenu dimanche, à 35 ans, le plus jeune président de l’histoire de l’Équateur. « Demain, nous commencerons à travailler pour ce nouvel Équateur (…) pour reconstruire un pays qui a été gravement touché par la violence, la corruption et la haine », a déclaré, dans la foulée du scrutin, le nouveau chef d’État qui mise sur la « militarisation des ports et des frontières « la protection » des voies stratégiques d’exportation et de commerce » ou encore le développement de la « vigilance citoyenne ».
Malgré les violences qui ont marqué la campagne – dont l’assassinat d’un candidat en août dernier – le scrutin, annoncé ces derniers jours comme très serré, s’est déroulé sans incident majeur, avec un taux de participation de plus de 82,33 %.
Le bloc libéral l’emporte face à Luisa González
La candidate socialiste Luisa González a reconnu dimanche soir sa défaite au second tour de l’élection présidentielle en Équateur, félicitant le « vainqueur », son rival Daniel Noboa. « Que le président élu Daniel Noboa reçoive nos félicitations les plus sincères », a déclaré Luisa González, qui s’exprimait au soir du scrutin depuis un grand hôtel de Quito. « En démocratie, nous n’avons jamais appelé à brûler une ville et nous n’avons jamais crié à la fraude », a-t-elle ajouté, remerciant chaleureusement ses partisans ainsi que les électeurs ayant voté pour elle. (…)
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Analyse de Eduardo Meneses (Les 2 Rives)
Ecuador, la segunda a la derecha (Marco Consolo / Blog)
En la segunda vuelta de las elecciones presidenciales anticipadas celebradas en Ecuador el pasado domingo, la millonaria “novedad” de Daniel Noboa se impuso con el 52%, frente al 48% de Luisa González, la candidata de la Revolución Ciudadana (RC), cercana al ex presidente Rafael Correa, con una diferencia de 395.000 votos. La participación aumentó ligeramente (82,4%) en comparación con las elecciones de 2021, mientras que disminuyó de casi la mitad el voto nulo, que sin embargo sigue siendo alto (7,75%).
Como se recordará, el actual Presidente, el banquero Guillermo Lasso, había disuelto anticipadamente el Parlamento para evitar un juicio político por corrupción en su contra.
Daniel Noboa es el niño bien de una familia millonaria, enviado a estudiar a Estados Unidos, formado en administración de empresas en la Universidad de Nueva York, ahora empresario acusado de evasión fiscal. Su padre, Álvaro, el hombre más rico del país, que ha hecho de la exportación de banano el pilar del negocio familiar, fue derrotado cinco veces en las elecciones presidenciales. Así que el que ocupe el Palacio de Carondelet será un verdadero pollo de cría del establishment, una de esas ruedas de repuesto que las élites de los países de la región tienen siempre a mano.
Contribuyó a su victoria su esposa Angela Lavinia Albonesi, de padre italiano, infuencer con amplia experiencia en marketing y redes digitales, ex modelo, rubia y de ojos azules, en un país con fuerte presencia de pueblos originarios.
Algunas razones del voto
El nuevo Presidente ha sido una sorpresa en un país polarizado entre el “correismo” y la derecha tradicional, que pasó de ser un candidato marginal antes de la primera vuelta a un candidato a tener en cuenta. Y con sus 35 años, será el presidente más joven de América Latina.
Noboa ha logrado instalar la narrativa del “cambio” y de un proyecto que, en sus palabras, es “joven y nuevo“, aunque parece haber poca novedad. Como ha ocurrido en circunstancias similares en otros países de la región, lo nuevo se parece mucho al viejo continuismo neoliberal.
Los medios masivos de desinformación se volcaron todos a favor de Noboa, prácticamente sin contrapeso. Funcionó su campaña de odio, junto con las acusaciones a Revolución Ciudadana de ser responsable del asesinato del candidato presidencial Villavicencio. El mantra “todo es culpa de Correa” repetido sin cesar, junto con el uso de “infuencers”‘, y la desinformación difundida también a través de las “redes sociales” con algoritmos de odio, calaron en parte de la poblacion.
Por lo tanto, se tratò más un voto anti-Correa que pro-Noboa, mientras dan que pensar los resultados de las regiones más pobres del país donde ganó la derecha, sobre todo en la Sierra central.
Capítulo aparte merecen los pueblos originarios y el movimiento indígena, protagonistas de las grandes movilizaciones de los últimos años, cuya división pesó en el resultado. Una parte optó por el “voto nulo ideológico”, reclamando total autonomía de la esfera política. Otra parte negoció puestos de gobierno con Noboa, mientras que otro sector simplemente guardó silencio a la espera de las nuevas elecciones de 2025. Cabe recordar que en las elecciones de 2021, el candidato Yaku Pérez (que en esta ocasiòn se desplomó del 19,3% al 3,9%) fue el abanderado del “voto nulo ideológico” en la segunda vuelta, salvo declarar luego que era “mejor un banquero que una dictadura”, con la clara indicación de votar por Lasso como en efecto hizo parte de su electorado.
Un gobierno de transición
Noboa aún no ha presentado su equipo de gobierno y se encuentra negociando con el resto de candidatos que lo apoyaron en la segunda vuelta. Pero sólo se trata de un gobierno de transición para los próximos meses, ya que la ley electoral fija nuevas elecciones para mayo de 2025, cuando se completaría el mandato del actual presidente, que se va con un 15% de aprobación.
La gobernabilidad no será fácil, dado que en la primera vuelta Revolución Ciudadana obtuvo el 33,6% de los votos, confirmándose como primera fuerza política, con 48 diputados a los que se suman los 6 de la circunscripción exterior. En concreto, la Asamblea Nacional, cuya composición se establece con la votación de la primera vuelta, ve así una mayoría de Revolución Ciudadana con 54 diputados de un total de 137. En segundo lugar se sitúa el Movimiento Construye (28), seguido del tradicional Partido Social Cristiano (14). El partido del ahora Presidente Noboa, Acción Democrática Nacional, es sólo cuarto con 13 escaños, mientras que el partido indígena Pachakutik cae bruscamente de 24 a 4.
El nuevo Presidente tendrá que enfrentarse a problemas de urgente complejidad.
En primer lugar, la cuestión de la seguridad, con la pesadilla generalizada de la violencia, que ha crecido desproporcionadamente con una auténtica epidemia de narcotraficantes, bandas locales y enfrentamientos armados diarios. El crimen organizado controla el sistema penitenciario con una sangrienta guerra de bandas. A esto se añade la violencia del narcotráfico internacional, que se mueve como un verdadero Estado paralelo en los territorios, sobre todo en la frontera con Colombia y en la costa del Pacífico.
No menos importante es la violencia política, que también mató a Fernando Villavicencio, candidato presidencial asesinado pocos días antes de la primera vuelta eletoral. Su sicario directo y otros 7 colombianos acusados de complicidad en el asesinato fueron brutalmente eliminados (6 de ellos fueron ahorcados en prisión), antes de que pudieran declarar sobre sus mandantes. (…)
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Daniel Noboa gana las elecciones en Ecuador y pone freno al correísmo (El País)
El joven empresario, hijo del hombre más rico de Ecuador, supone una incógnita para un país asolado por la violencia.
Daniel Noboa, empresario de 35 años, será el próximo presidente de Ecuador. Hijo del hombre más rico del país, su designación supone una verdadera incógnita. Noboa, un semidesconocido, no tiene experiencia y prácticamente todas las decisiones económicas a las que se enfrentará afectan de una manera u otra a su fortuna familiar, construida desde hace tres generaciones con la exportación de banano. Con más del 90% de las papeletas escrutadas y el 52,3% de los apoyos, gana con holgura a su contrincante, la elegida por el expresidente Rafael Correa para tratar de volver al poder.
No proviene de ningún partido político ni se define ideológicamente, pero su discurso liberal, su intención de reducir impuestos y fomentar la inversión extranjera lo sitúa en el centro derecha. En campaña se ha mostrado como un hombre familiar —tiene un matrimonio estable, dos hijos y un tercero en camino— que corre ocho kilómetros al día y hace pesas. En los últimos días, con guantes y frente a un saco de boxeo, presumió de su amistad con un luchador de la UFC. Pura política en la era de TikTok. De marejada de fondo, la ilusión de que se trata de una persona de éxito que posee helicóptero propio.
La victoria de Noboa ha supuesto una bofetada al correísmo, el movimiento político alrededor de Rafael Correa. El expresidente eligió a Luisa González, una política desconocida y sin mucho carisma, para gobernar por persona interpuesta. No ha sido suficiente la promesa de volver al pasado, cuando el país creció con el dinero del petróleo y sacó a millones de personas de la pobreza. González nunca conectó con el electorado ni pudo distanciarse de su mentor, que genera mucho rechazo en una parte importante de la población. El resultado ha sido, en cierto modo, una sorpresa. En febrero, en las elecciones provinciales y municipales, la Revolución Ciudadana ganó en Quito, Guayaquil y otras 48 ciudades, y puso prefectos en nueve de las 24 provincias. Entonces se interpretó como un gran éxito y parecía que ponía al correísmo camino a la presidencia. No ha sido así.
Sereno, sin que se le notase la euforia, Noboa ofreció sus primeras palabras tras conocerse los resultados: “Mañana empezamos a trabajar por este nuevo Ecuador para reconstruir un país que ha sido gravemente golpeado por la corrupción, la violencia, el odio”. El candidato siguió el escrutinio desde su casa de la playa, a tres horas de Guayaquil, con su familia y su equipo de campaña. Un cuarto de hora antes, González reconoció la derrota en la sede de su partido, en Quito, y le tendió una mano al ganador: “Basta de odios, de polarización. El Ecuador necesita sanar. Cuentan con nosotros para un acuerdo común, de patria”.
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Voir également ces articles réservés aux abonné.e.s /
– En Équateur, Daniel Noboa, fils d’un riche exportateur de bananes, prend la tête du pays (Marie Delcas / Le Monde)
– En Équateur, le mouvement indigène divisé pour l’élection présidentielle (Marie Delcas / Le Monde)
Pour rappel, voir aussi ces publications :
– Équateur. Vers le deuxième tour de la présidentielle sous état d’urgence (revue de presse) ( 9 octobre)
– Équateur : résultats de l’élection présidentielle et des consultations populaires du 20 août 2023 (21 août)
– Néolibéralisme autoritaire et narcotrafic: l’Équateur au bord du gouffre? (Vincent Arpoulet / Le vent se lève)