🇪🇨 Équateur : résultats de l’élection présidentielle et des consultations populaires du 20 août 2023


À l’issue d’une campagne électorale hors norme marquée par l’assassinat de l’un des principaux candidats et un climat de violence extrême, c’est la socialiste Luisa González qui l’a emporté lors du premier tour de la présidentielle en Équateur dimanche 20 août. Elle affrontera au second tour le 15 octobre prochain Daniel Noboa, candidat de droite et challenger inattendu de cette présidentielle anticipée. Ce dimanche, les Équatoriens se prononçaient aussi par référendum sur la poursuite ou non de l’exploitation pétrolière dans la forêt amazonienne de Yasuní, située dans le nord-est du pays sur une terre indigène et réserve unique de biodiversité : 59 % des électeurs se sont prononcés en faveur de l’arrêt de la production. Le “oui” l’a également largement emporté dans la consultation populaire à destination des habitants du district métropolitain de Quito sur l’interdiction des exploitations minières dans Chocó andino.

Les résultats des élections législatives ne sont pas encore définitifs mais il semble que le mouvement corréiste Révolution Citoyenne obtiendra une majorité relative avec une cinquantaine de sièges. Construye, le mouvement du candidat assassiné Fernando Villavicencio, remporterait au moins vingt-sept sièges. Le Parti social chrétien et ses alliés auraient dix-sept sièges, et l’alliance ADN, du candidat Daniel Noboa, douze sièges. Le parti indigène Pachakutik n’a obtenu que cinq sièges, contrairement à son excellent résultat en 2021. Et la Gauche Démocratique n’obtiendrait aucun siège. Revue de presse.

Voir notre revue de presse antérieure aux résultats : Équateur, des élections anticipées sous tension



Présidentielle en Équateur : la socialiste Gonzalez affrontera le fils de milliardaire Noboa au second tour, après l’assassinat de l’un des favoris (Le Monde avec AFP)

La candidate corréiste Luisa González affrontera le candidat de droite, fils de milliardaire, Daniel Noboa au second tour. Le journaliste Christian Zurita, qui a remplacé au pied levé le candidat centriste Fernando Villavicencio assassiné la semaine dernière, arrive en troisième position. Le second tour se déroulera le 15 octobre.

La candidate de gauche Luisa González, à Quito, dimanche 20 août 2023. Karen Toro / Reuters

La candidate de gauche Luisa González, dauphine de l’ex-président Rafael Correa en exil, est sortie vainqueur du premier tour de l’élection présidentielle en Équateur, dimanche 20 août, au terme d’une campagne hors norme marquée par l’assassinat de l’un des favoris du scrutin et la violence des « narcos » sévissant dans le pays.

Mme González affrontera au second tour, le 15 octobre, Daniel Noboa, candidat de droite et challenger inattendu de cette présidentielle anticipée, visant à trouver un successeur à l’impopulaire président conservateur sortant, Guillermo Lasso. Mme González obtient 33 % des voix et Daniel Noboa cumule 24 % des voix, selon des résultats du Conseil national électoral (CNE) portant sur 83 % des bulletins dépouillés.

Le journaliste Christian Zurita, qui a remplacé au pied levé le candidat centriste assassiné la semaine dernière, Fernando Villavicencio, est en troisième position avec 16 % des suffrages. Jan Topic, un ancien de la Légion étrangère française au discours musclé contre les groupes criminels, arrive quatrième (14 %), suivi de l’ex-vice président Otto Sonnenholzner (7 %) et du candidat indigène Yaku Perez (3,8 %).

Le scrutin se déroulait onze jours après la mort à Quito, sous les balles d’un commando de tueurs à gages colombiens, du candidat centriste Fernando Villavicencio, un ancien journaliste de 59 ans et l’un des favoris du scrutin. Avec son ami et collègue Zurita, ils avaient mis au jour ces dernières années de retentissants scandales de corruption, dont l’enquête qui a abouti à la condamnation de Rafael Correa à huit ans de prison.

Quelque 82 % des 13,4 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, selon le CNE, qui a salué un scrutin sans incident, juste marqué par des « difficultés » rapidement surmontées pour le vote par Internet depuis l’étranger. Les Équatoriens votaient pour élire leur président, mais également leur vice-président et les 137 députés de l’Assemblée nationale. (…)

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Reportage de France 24


Équateur : duel gauche-droite au second tour de la présidentielle (Éric Samson / TV5 Monde)


Les Équatoriens approuvent l’arrêt de l’exploitation pétrolière dans une réserve amazonienne (France 24)

Une majorité d’Équatoriens a voté pour l’arrêt de la production pétrolière dans un gisement emblématique de la réserve amazonienne de Yasuní, dans l’est de l’Équateur, a-t-on appris lundi de source officielle.

Quand les plus grands pollueurs tergiversent sur l’après-pétrole, les Équatoriens passent à l’action ? Une majorité d’entre eux a du moins plébiscité l’arrêt de la production pétrolière dans la réserve amazonienne de Yasuní, dans l’est de l’Équateur, a-t-on appris, lundi 21 août, de source officielle.

Lors d’un référendum organisé dimanche parallèlement à des élections générales anticipées, les électeurs équatoriens ont dit oui à 58,99 % à l’arrêt de la production du “bloc 43” dans le Yasuní, selon les derniers résultats officiels publiés lundi matin, portant sur 93 % des bulletins valides.

Réclamée par un groupe environnemental depuis dix ans, cette consultation nationale avait été finalement autorisée en mai dernier par la plus haute juridiction du pays.

Elle devait décider de l’avenir du bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), connu comme “bloc 43”, d’où sont extraits 12 % des 466 000 barils / jour produits en Équateur.

Richesse humaine et naturelle

Le gouvernement, qui s’opposait à cette consultation, estimait les pertes à 16,47 milliards de dollars sur 20 ans si le bloc était révoqué.

Réserve unique de biodiversité, le Yasuni s’étend sur près d’un million d’hectares de forêt humide et primaire. Il est aussi une terre indigène : territoire historique des Waorani, le Yasuni abrite aussi des Kichwa, ainsi que les Tagaeri, les Taromenane et les Dugakaeri, dernières communautés vivant en isolement volontaire en Équateur (…)

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Le “oui” l’emporte également dans la consultation populaire sur l’interdiction des exploitations minières dans Chocó andino

Les habitants du district métropolitain de Quito, qui compte deux millions d’électeurs, ont reçu un bulletin supplémentaire à celui du reste du pays lors des élections du dimanche 20 août 2023. En plus de voter pour la présidence de la République, l’Assemblée nationale et la consultation populaire sur le Yasuni, ils pouvaient aussi participer à une autre consultation environnementale, sur le Chocó Andino.

Il leur était proposé de décider d’autoriser ou non l’exploitation minière dans cette zone de haute biodiversité du nord-ouest du canton. La première question était la suivante : “Êtes-vous d’accord pour interdire l’exploitation des mines métalliques artisanales dans la zone d’importance écologique, culturelle et de développement productif durable formée par les territoires des paroisses de Nono, Calacalí, Nanegal, Nanegalito, Gualea et Pacto, qui forment le Commonwealth du Chocó Andino”. Les trois autres questions portaient sur l’interdiction des petites, moyennes et grandes exploitations minières dans cette zone. Pour ces quatre questions, le oui l’a emporté largement.


En Équateur, un référendum approuve l’arrêt de l’exploitation d’un gisement pétrolier dans la réserve amazonienne de Yasuni (Le Monde / AFP)

Cette terre indigène, qui s’étend sur près d’un million d’hectares de forêt humide et primaire, constitue une réserve unique de biodiversité. Les défenseurs de l’Amazonie saluent une « victoire historique ». Dans une autre consultation, locale celle-là, les habitants du district métropolitain de Quito ont voté à 68 % pour l’arrêt de l’exploitation minière dans six petites villes de la périphérie de la capitale, dans le territoire du Chocó Andino, 287 000 hectares de forêts, déclaré réserve de biosphère par l’Unesco.

Un indigène Waorani, dans le parc national Yasuní, en Équateur, le 29 juillet 2023. Galo Paguay / AFP

Ils ont dit stop. Lors d’un référendum organisé dimanche, parallèlement à des élections générales anticipées et selon les résultats publiés lundi 21 août, les Equatoriens ont voté à 59 % pour l’arrêt de l’exploitation pétrolière dans le Bloc 43, un gisement emblématique de la réserve amazonienne de Yasuni, dans l’est du pays. Réclamée par un groupe environnemental depuis dix ans, cette consultation nationale sur l’avenir du bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), d’où sont extraits 12 % des 466 000 barils produits par jour en Equateur, avait été finalement autorisée en mai par la plus haute juridiction du pays.

La compagnie pétrolière nationale Petroecuador, jusqu’à présent autorisée à intervenir sur quelque 300 hectares du Yasuni mais qui dit n’avoir exploité que 80 hectares, a déclaré lundi dans un communiqué qu’elle se conformerait à la « décision souveraine » des Equatoriens. Le gouvernement, qui s’opposait à cette consultation, estimait les pertes financières à 16,47 milliards de dollars (15 milliards d’euros environ) sur vingt ans si le bloc était révoqué.

Bien que d’autres champs pétroliers soient encore en activité dans le parc Yasuni, le Bloc 43 est devenu un symbole de la démocratie climatique et a attiré l’attention de célébrités mondiales et d’activistes qui ont suivi le référendum de près.La star hollywoodienne Leonardo DiCaprio, qui a fait campagne en faveur de l’arrêt de l’exploitation pétrolière, a salué le référendum comme « un exemple de démocratisation de la politique climatique ». L’activiste suédoise Greta Thunberg, également engagée dans le référendum, a écrit sur Instagram : « Voilà ce qu’est l’action climatique. »

Réserve naturelle unique par la richesse de sa biodiversité, le Yasuni s’étend sur près d’un million d’hectares de forêt humide et primaire. Il est aussi une terre indigène : territoire historique des Waorani, il abrite aussi des Kichwa, ainsi que les Tagaeri, les Taromenane et les Dugakaeri, dernières communautés vivant en isolement volontaire en Equateur et fuyant la civilisation moderne.« Aujourd’hui, l’Equateur a fait un pas de géant pour protéger la vie, la biodiversité et les peuples indigènes ! », ont célébré sur le réseau X (anciennement Twitter) les deux principales organisations indigènes du pays, la Confeniae et la Conaie. (…)

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