Équateur : mobilisation populaire contre la hausse du prix du carburant (revue de presse)


Organisations indigènes, syndicats ouvriers, étudiants et professeurs se sont mobilisés le mardi 26 octobre et mercredi 27 octobre, contre la politique économique du gouvernement équatorien et en particulier contre la hausse des prix des carburants. Malgré l’état d’urgence, ils comptent poursuivre leur mouvement. 

Manifestation à l’appel des organisations indigènes contre les mesures économiques du gouvernement, à Quito le 26 octobre 2021. Photo : Cristina Vega Rhor / AFP

En Équateur, nouvelles protestations contre la hausse de l’essence
(Gilles Biassette / La Croix)

En Amérique latine, de nombreux gouvernements sont tombés, par le passé, en raison de l’augmentation du prix des carburants. Au pouvoir depuis mai, le nouveau président équatorien Guillermo Lasso fait face à des mobilisations, ce mardi 26 octobre, comme son prédécesseur en 2019.

Nouvelles journées de tension en Équateur, sur fond d’augmentation des prix à la pompe. Les organisations indigènes, déjà à l’origine du mouvement qui avait paralysé le pays pendant douze jours en 2019, ont lancé des appels à manifester ce mardi 26 octobre. Le président Guillermo Lasso, un ancien banquier au pouvoir depuis mai, dénonce des « putschistes ».

Risque de paralysie du pays

Le prix de l’essence est un sujet extrêmement sensible en Amérique latine, où les classes populaires sont nombreuses, les classes moyennes fragiles et les transports en commun très insuffisants. C’est en particulier le cas en Équateur, qui avait connu en 2019 de violentes manifestations après la suppression des subventions publiques aux carburants. Douze jours de mobilisation, qui avaient coûté la vie à onze personnes, avaient contraint le président Lenín Moreno à faire machine arrière.

En annonçant vendredi 22 octobre une nouvelle hausse des prix, en raison de la flambée des cours internationaux de l’or noir, son successeur Guillermo Lasso a de nouveau provoqué la colère des organisations représentant la population indigène (un Équatorien sur quatre). Le prix du diesel, carburant le plus important, y compris pour le transport public (bus, etc.), passe de 1,69 dollar à 1,90 dollar le gallon (unité de 3,78 litres) – soit une hausse de 90 % depuis 2020. Le gallon d’essence coûte, lui, désormais 2,55 dollars, contre 2,50.

« À partir de mardi à minuit, nos structures de base seront dans différents points du pays » pour protester, a aussitôt réagi Leonidas Iza, président de la puissante Confédération nationale des peuples indigènes (CONAIE).

L’Équateur fragilisé par la pandémie

Depuis mai 2020, en Équateur, les prix des carburants sont ajustés tous les mois en fonction de l’évolution des cours du baril. Vendredi, Guillermo Lasso a assuré que cette hausse était la dernière et que les prix seront désormais gelés. Un bémol qui n’a pas convaincu la CONAIE, ni d’autres organisations sociales et syndicales qui se sont jointes au mouvement, comme le Frente Unitario de Trabajadores, principale centrale syndicale du pays, et la Federación Única de Afiliados al Seguro Social Campesino, fédération paysanne.

Si ce scénario rappelle celui de 2019, il se déroule dans un pays fragilisé par la pandémie, comme le reste de l’Amérique latine, très endeuillée par le Covid, mais également durement frappée par ses conséquences économiques, avec une récession de 7,1 % en 2020. On estime qu’entre 500 000 et un million d’Équatoriens – le pays compte 17,7 millions d’habitants – ont quitté les classes moyennes l’an passé pour rejoindre les couches populaires. (…)

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Fronde sociale contre Lasso, pris dans les Pandora Papers
(Rosa Moussaoui / L’Humanité)

Les manifestations se succèdent depuis mardi [26 octobre] dans tout le pays pour protester contre la hausse des prix des carburants.

À Quito, le 26 octobre, les manifestants défilent malgré l’état d’urgence décrété par le président équatorien une semaine plus tôt. Photo : Cristina Vega Rhor / AFP

Une nouvelle fois, c’est la flambée des prix de l’essence qui a mis le feu aux poudres, dans un pays au bord de l’embrasement social. Mercredi, les manifestations se poursuivaient à Quito et dans une soixantaine de villes de l’Équateur : les protestataires contestent, à l’appel des syndicats et de l’influente Confédération des nationalités indigènes (Conaie), les politiques économiques du président, Guillermo Lasso, un riche banquier dont les Pandora Papers ont mis en lumière les pratiques sophistiquées de fraude et d’évasion fiscales. Le 22 octobre, celui-ci avait annoncé une hausse des tarifs des carburants jusqu’à 12 %, avant le gel de l’augmentation mensuelle ajustée sur les prix internationaux, en vigueur depuis 2020. Son prédécesseur, Lenín Moreno, avait lui-même été ébranlé, en octobre 2019, par un soulèvement populaire contre ses choix d’austérité, déclenché par une augmentation des prix des carburants  (…)

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Équateur: des indigènes protestent
contre la politique économique du gouvernement
(France 24)

Quelques milliers de personnes ont défilé mardi à Quito et des barrages routiers ont été érigés dans plusieurs provinces d’Equateur à l’appel des organisations indigènes pour dénoncer la politique économique du gouvernement, malgré l’état d’urgence décrété pour lutter contre l’insécurité.

Des policiers bloquent une rue de Quito pendant la manifestation du 26 octobre 2021. Photo: Cristina Vega Rhor / AFP

La Confédération des nationalités indigènes (Conaie), à l’origine de l’appel à la mobilisation, a organisé le blocage de plusieurs routes dans le pays, tandis que des membres de syndicats, des indigènes et des étudiants ont défilé dans la capitale.

“Je suis venue pour mes trois enfants qui sont au chômage depuis l’année dernière. Ils m’aident à manger et nous souffrons tous, nous sommes désespérés”, a déclaré à l’AFP Maria Elena Ponce, une femme au foyer de 58 ans.

La manifestation à Quito a réuni 1.500 personnes, selon le colonel de police César Zapata. En fin d’après-midi, des heurts ont éclaté non loin de la présidence entre les forces de l’ordre et quelques dizaines de manifestants qui ont lancé des pierres. Les policiers, déployés en nombre, ont répliqué en lançant des gaz lacrymogènes. La police a également fait usage de lacrymogènes pour disperser des manifestants qui bloquaient des routes à la périphérie de la capitale. Au moins 18 personnes ont été arrêtées, selon les autorités. Un manifestant a été blessé, a constaté l’AFP.

Depuis le matin, des barricades ont été dressés sur des routes dans au moins cinq des 24 provinces du pays, dont celle de la capitale, selon le centre opérationnel de secours national. Dans la région centrale des Andes, un barrage a été dressé à l’entrée de Zumbahua, ville majoritairement indigène située à 165 km de Quito. Les manifestants ont interdit le passage avec des blocs de pierre et incendié des pneus, a constaté l’AFP.

“Nous avons lancé cet appel pour rejeter tout ce que le gouvernement national impose. Il n’accepte pas les propositions, le dialogue des organisations sociales, des organisations indigènes”, a dénoncé à l’AFP Julio César Pilalumbo, responsable communautaire à Zumbahua.

“Nous n’avons pas d’argent, il n’y a pas de travail pour les jeunes qui se sont formés”, a raconté à l’AFP Fabiola Gualotuña, une professeure qui vit à Zumbahua et doit se rendre dans une communauté voisine pour enseigner. Le gouvernement doit “geler les prix des carburants à 1,50 dollar pour le diesel et à 2 dollars pour l’essence”, a réclamé Leonidas Iza, le président de la Conaie, dans un entretien à l’AFP.

“La paralysation représente des pertes économiques pour les petites entreprises, qui sont le moyen de subsistance de milliers de familles et de ménages équatoriens. Dites #Non à la grève pour la réactivation et la prospérité de tout le pays”, a réagi le président sur Twitter.

Climat explosif

L’appel à la mobilisation intervient dans un climat déjà explosif dans le pays de 17,7 millions d’habitants, dont 7,4% d’indigènes: l’insécurité flambe en raison de la guerre des gangs pour le contrôle du juteux marché de la cocaïne et l’économie peine à se relever des conséquences du Covid-19. La pauvreté frappe environ 47% de la population.

“Au lieu de faire baisser les tensions”, l’augmentation des prix du carburant “provoque un énorme malaise, un mécontentement parmi les travailleurs et le peuple”, a déclaré à l’AFP le dirigeant syndical Angel Sanchez. (…)

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Équateur: les indigènes comptent poursuivre les manifestations
(Obs / AFP)

Les indigènes d’Equateur comptent manifester mercredi pour le deuxième jour consécutif, malgré l’état d’urgence, pour protester contre la politique économique du gouvernement et une hausse des prix des carburants.

Manifestation contre des mesures économiques imposées par le gouvernement à Quito le 26 octobre 2021. Photo : Cristina Vega Rhor / AFP

“Nous allons poursuivre pour le deuxième jour la mobilisation et la résistance au niveau national”, a déclaré mardi soir Leonidas Isa, président de la Confédération des nationalités indigènes (Conaie), au terme d’une journée de manifestations, les plus importantes depuis l’arrivée au pouvoir du président conservateur Guillermo Lasso voilà cinq mois.

La journée a été marquée par des barrages routiers dans plusieurs provinces et le défilé à Quito de quelques milliers de personnes -syndicalistes, indigènes et étudiants- malgré l’état d’urgence décrété le 18 octobre pour lutter contre l’insécurité et le trafic de drogue.

Des heurts ont opposé en fin de journée près de la présidence à Quito quelques dizaines de manifestants qui ont lancé des pierres à des policiers, déployés en nombre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

La police a également fait usage de lacrymogènes pour disperser des manifestants bloquant des routes en périphérie. Un manifestant a été blessé à Quito, a constaté l’AFP.

Le gouvernement a fait état de 37 arrestations, avec cinq policiers blessés. Deux soldats qui avaient été capturés par des manifestants sont en bonne santé. (…)

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Voir également Équateur : déclaration de l’état d’exception et visite du secrétaire d’État étasunien, Antony Blinken (revue de presse)