🇨🇺 État du réseau, blocus… Comment Cuba a été plongée dans le noir (Luis Reygada / L’Humanité)
L’île se remet peu à peu du black-out quasi total qui l’a frappée vendredi 18 octobre, plongeant une très grande partie de ses dix millions d’habitants dans le noir. Très vétuste, son réseau électrique pâtit directement de l’impact du blocus américain.

Ces dernières heures, sur X, sur le fil du compte du ministère de l’Énergie et des Mines (MEM) de Cuba, les messages optimistes se relaient avec d’autres qui laissent entrevoir l’ampleur du défi à relever pour les autorités locales. « Nous continuons d’augmenter la production » ; « Le processus de rétablissement du réseau électrique reste complexe » ; « Une nouvelle déconnexion du sous-système s’est produite (ce samedi) vers 22 h 15 dans l’Ouest »…
Confrontée à sa pire crise en trente ans et alors qu’un ouragan, baptisé Oscar, devait toucher l’île ce dimanche 20 octobre, Cuba se remet peu à peu du black-out quasi total qui l’a frappé vendredi, plongeant une très grande partie de ses dix millions d’habitants dans le noir.
Coupures de courant chroniques
Conséquence de la fragilité de son réseau électrique, qui dépend presque intégralement des combustibles fossiles pour alimenter ses huit vétustes centrales thermoélectriques, la panne géante d’électricité a fait suite à des coupures de courant chroniques devenues de plus en plus fréquentes – durant parfois plus de vingt heures par jour dans certaines provinces.
Alors que le déficit énergétique national est estimé à 30 %, celui-ci aurait atteint les 50 % jeudi 16 octobre, poussant le président, Miguel Díaz-Canel, à annoncer que l’île se trouvait en situation d’« urgence énergétique » face aux difficultés à se fournir en combustible et en pièces nécessaires au fonctionnement et à la réparation des centrales du pays, notamment à cause du renforcement de l’embargo que Washington impose au pays depuis 1962.
Le même jour, le premier ministre, Manuel Marrero, avait annoncé la suspension de tous les services publics non essentiels afin de donner la priorité à l’approvisionnement en électricité des hôpitaux, entreprises et foyers.
« C’est une démonstration de plus de tous les problèmes que le blocus nous cause », a déclaré le président vendredi soir, quelques heures après qu’un haut responsable du MEM a annoncé « l’effondrement du système, resté sans électricité dans tout le pays » à la suite de l’arrêt de la centrale thermique Antonio-Guiteras, dans la région de Matanzas (centre-ouest).
Ce samedi 19 octobre, en fin d’après-midi, le MEM a annoncé le retour d’une disponibilité de 695 mégawatts – l’équivalent de la consommation de 16 % de la population – tandis que le ministre des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a dénoncé sur X que « 18 jours de blocus (états-unien équivaut) au coût annuel d’entretien du réseau électrique national », soit « environ 250 millions de dollars ».(…)
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