🇪🇨 🇺🇸 Bientôt le retour des bases militaires américaines en Équateur ? (Luis Reygada / L’Humanité)
La Cour constitutionnelle a donné son feu vert à la proposition de l’exécutif de modifier l’article de la Constitution interdisant l’établissement de bases militaires étrangères dans le pays. Une mesure justifiée par le président Noboa par la vague d’insécurité qui flagelle le pays, liée au trafic de drogue.
« Yankees come home » ? Après le coup de balai souverainiste opéré par la gauche durant le mandat de Rafael Correa (2007-2017), la droite équatorienne continue d’ouvrir grand les portes de son territoire à Washington.
Après le retour en force, durant le gouvernement de Lenín Moreno (passé à droite ; 2017-2021) des agences nord-américaines à Quito sous prétexte de lutte contre le trafic de drogue, son successeur Guillermo Lasso avait continué dans la même lancée – typique des droites latino-américaines – en promouvant une loi d’association avec les États-Unis. Qualifiée de véritable « recette colonialiste ravivant les vices de la doctrine Monroe » par ses détracteurs, elle sera suivie de deux accords de coopération permettant notamment aux militaires nord-américains d’intervenir directement sur le territoire équatorien.
Au pouvoir depuis novembre 2023, Daniel Noboa veut maintenant aller beaucoup plus loin dans la mise sous tutelle du pays. L’ancien homme d’affaires souhaite ni plus ni moins que ré-autoriser l’installation de bases militaires étrangères – entendez étatsuniennes – sur le territoire équatorien… et il pourrait bientôt y parvenir.
La Cour constitutionnelle a en effet a approuvé, ce mardi, la proposition de l’exécutif de modifier l’article 5 de la Constitution, qui s’opposait à toute présence de ce type depuis 2008. Promu par l’ancien président Rafael Correa, cet article avait notamment permis à au gouvernement progressiste de l’époque « d’expulser », en 2009, les forces armées étatsuniennes installées dans la base militaire de Manta (côte Pacifique).
Dans un pays en proie à une crise sécuritaire sans précédent, le président Noboa utilise le prétexte de lutte contre les mafias liées au trafic de drogue pour justifier la sempiternelle recette promue par les Américains : la stratégie de « guerre contre la drogue ». Et ce malgré son échec déjà démontré maintes fois durant ces cinquante dernières années. (…)
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