🇨🇴 Évacuations préventives en Colombie où le Nevado del Ruiz menace d’entrer en éruption (France 24)


En Colombie, une quarantaine de familles ont été évacuées lundi en prévention d’une possible éruption du volcan Nevado del Ruiz. Les autorités font tout pour éviter que se reproduise la tragédie d’Armero, en 1985, deuxième éruption volcanique la plus meurtrière du XXe siècle.

Le Nevado del Ruiz émet un nuage de cendres, le 3 avril 2023 en Colombie. © JJ Bonilla, AFP

De premières évacuations de populations ont débuté lundi 3 avril en Colombie autour du volcan Nevado del Ruiz, qui menace depuis quelques jours d’entrer en éruption.

Sur ordre des autorités, une quarantaine de familles, sur près de 300 localisées dans une zone à risque, ont commencé à être évacuées de façon préventive de la municipalité de Villamaria, proche du volcan (centre-ouest), ont rapporté les médias nationaux.

Alerte “orange”

Les autorités colombiennes ont émis une alerte “orange” (avant l’alerte “rouge”) et fait état d’une “probable éruption” à venir. Un centre de commandement et de coordination des secours a été mis en place et le président Gustavo Petro a tenu lundi un conseil de sécurité consacré à cette possible éruption.

Le Nevado del Ruiz reste dans toutes les mémoires en Colombie pour la tragédie d’Armero, dans laquelle quelque 25 000 personnes avaient péri en novembre 1985 dans une avalanche de boue et de cendres provoquée par une éruption. Le calvaire d’Omayra Sanchez, 13 ans, morte dans un trou d’eau après une agonie de trois jours devant les caméras, avait alors bouleversé le monde entier.

Le risque principal pour les populations reste précisément toujours une avalanche (ou lahar), mélange de cendres, d’eau et de roches, provoquée par la fonte des glaces sur les pentes du volcan.

L’activité sismique et volcanique a “significativement augmenté” depuis le 24 mars, selon les autorités, qui ont appelé les populations des départements de Tolima, Caldas, Risaralda, Quindio et Cundinamarca “au calme” et “à la vigilance”. Près de 57 000 personnes seraient concernées par une éruption, dont 14 000 en zone urbaine, toujours selon les autorités. Quatorze municipalités sont particulièrement à risque.

“La décision d’évacuer 40 familles est correcte, mais il y a beaucoup plus de familles qui vivent dans les zones supérieures, moyennes et inférieures du volcan (…), et qui sont menacées par des avalanches de débris ou des coulées pyroclastiques dans l’éventualité d’une éruption du cratère”, a estimé le Défenseur du peuple (Ombudsman) dans un communiqué.

“Il est évident que nombre de tremblements de terre sont relativement proches du cratère, ce qui nous incite à être très prudents et à nous préparer à toute éventualité”, a commenté le chef de la Protection civile (UNGRD), Luis Fernando Velasco, soulignant qu'”il y a des zones proches du volcan sans aucun moyen de communication” téléphonique ou radio.

Selon le gouverneur du département de Caldas, Luis Carlos Velásquez, 2 700 militaires et policiers ont été déjà mobilisés, et 25 hôpitaux publics, ainsi que 175 ambulances, mis en alerte.

Selon le Service géologique, “l’activité se poursuit aux mêmes niveaux que ces derniers jours”, avec une “légère diminution du nombre de tremblements de terre quotidiens (près de 5 000)”, alors que des émissions de cendres ont été observées sortant du cratère. L’accès au parc national Nevados a par ailleurs été interdit. (…)

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