France Amérique Latine exige la libération immédiate des 5 paysans en grève de la faim depuis le 14 février !

LOGOFAL125Ces leaders paysans de Curuguaty ont été détenus arbitrairement en tant que PRISONNIERS POLITIQUES il y a plus d’un an et demi, au moment du massacre de 11 paysans et de 6 policiers, le 15 juin 2012. Évènement qui servit de prétexte pour destituer, lors d’un procès très vite expédié, le Président Constitutionnel du Paraguay, Fernando Lugo.

Il est absurde de penser que 50 paysans, parmi lesquels des enfants, munis de vieux fusils dont certains étaient même inutilisables – comme il a été démontré durant le procès, aient pu tuer non moins de 6 policiers, lesquels faisaient partie d’un groupe de 250 agents de police. Ces derniers étaient lourdement armés et disposaient par ailleurs d’un appui logistique et de gilets pare-balles, dans le but de déloger violemment ce petit groupe de paysans et leurs familles. Sans la moindre preuve, la Justice s’est positionnée contre la lutte sociale pour l’accès à la terre en la criminalisant. Ces terres, dont celle de Marina kue fait partie, constituent un bien public et leur délogement n’aurait par conséquent jamais dû se produire ; encore moins dans ces circonstances à caractère fortement criminel.

C’est pour ces raisons et pour bien d’autres encore, comme par exemple l’assassinat encore non élucidé de plus de 130 leaders paysans au cours de ces 25 dernières années, que FAL dénonce les pressions exercées sur la Justice par certains propriétaires terriens pour statuer en leur faveur dans les cas d’accaparement tout-à-fait illégaux de près de 8 millions d’hectares de terres (d’après la Commission pour la Vérité et la Justice, Dossier Final, août 2008), dont Marina kue fait partie. Personne n’a par ailleurs été détenu pour le meurtre des 11 paysans, assassinés au même moment, le 15 juin 2012.

Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter le site : www.quepasoencuruguaty.org

Le 14 février 2014, CINQ PAYSANS DETENUS COMME PRISONNIERS POLITIQUES DANS L’AFFAIRE CURUGUATY, Felipe Benítez Balmori, Néstor Castro, Adalberto Castro, Rubén Villalba y Arnaldo Quintana, ONT ENTAME UNE GREVE DE LA FAIM, comme ultime recours pour demander leur libération. Cela fait maintenant plus de 50 jours qu’ils refusent de s’alimenter, et leur état de santé s’aggrave sérieusement de jour en jour.

Dans leur cas plus encore, si le Paraguay est effectivement un pays qui défend et respecte les Droits de l’Homme, leur libération est d’autant plus justifiée et nécessaire. Le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies a par ailleurs censuré les irrégularités constatées au cours du procès durant lequel ont été jugés les paysans, témoignant de graves atteintes aux Droits de l’Homme (exécutions sommaires, actes de torture, détentions injustifiées, négation d’un procès juste et équitable).

Au nom des Droits Humains, de la Paix et la Justice, FRANCE AMÉRIQUE LATINE DEMANDE LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DE TOUS LES PAYSANS DÉTENUS COMME PRISONNIERS POLITIQUES DANS L’AFFAIRE CURUGUATY, EN PARTICULIER LES CINQ PERSONNES MENTIONNÉES CI-DESSUS, comme il est spécifié dans le Droit Paraguayen, ainsi que dans les traités de protection des Droits de l’Homme signés et ratifiés par le Paraguay. France Amérique Latine exige, dans le même temps, la fin de la criminalisation des luttes sociales au Paraguay et demande que soit effectuée une enquête concernant les plus de 130 assassinats de leaders paysans au cours de ces dernières années, qui n’ont toujours pas été présentés devant la justice paraguayenne jusqu’à ce jour.

France Amérique Latine exige la libération immédiate des 5 paysans en grève de la faim depuis le 14 février !