Le 22 septembre à Paris: Action solidaire avec les victimes climatiques au Pérou- Minga pour la reconstruction
22 SEPTEMBRE 2017- 19h –
IVRY-SUR-SEINE
ACTION SOLIDAIRE AVEC LES VICTIMES CLIMATIQUES- PEROU
LE DEFI DE LA RECONSTRUCTION
L’ampleur de la catastrophe humaine, sociale et économique provoquée par le phénomène d’EL Nino costero au Pérou a dépassé toutes les prévisions et entraîné des conséquences dramatiques pour la population principalement de la Côte Nord du Pérou.
Pluies torrentielles, débordements des rivières, maisons, quartiers et villages isolés et inondés, routes coupées, ponts effondrés, glissements de terrain ont provoqué un véritable désastre et un bilan terrifiant en terme de vies humaines et de dégâts. La presse internationale, comparant ces résultats avec ceux des pays voisins, a mis en avant les défaillances de la prévention et de l’infrastructure au Pérou.
Trois régions ont été particulièrement frappées par le déluge : Tumbes, Piura et Lambayeque mais les dégâts se sont étendus également aux régions de La Libertad, Cajamarca, Ancash et même Lima.
Les images et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
– 114 victimes mortelles, 42 blessés et 18 disparus
– 180.000 sans-abri et 1 million de personnes affectées
– 250.000 maisons et 5800 kms de routes détruites (selon les rapports officiels).
– une crise sanitaire sur la côte nord du Pérou avec une épidémie de dengue sans précédent (12.400 personnes contaminées et 19 décès selon l’organisation mondiale de la santé).
– 180.000 sans-abri et 1 million de personnes affectées
– 250.000 maisons et 5800 kms de routes détruites (selon les rapports officiels).
– une crise sanitaire sur la côte nord du Pérou avec une épidémie de dengue sans précédent (12.400 personnes contaminées et 19 décès selon l’organisation mondiale de la santé).
Le phénomène d’ « EL NINO COSTERO » (l’enfant Jesus) , baptisé ainsi par les pêcheurs de la côte péruvienne et équatorienne puis par les scientifiques pour désigner ce courant océanique chaud qui apparaît au moment de Noël , élève la température et le niveau des eaux de l’Océan Pacifique et provoque des pluies intenses. Le réchauffement climatique global imputable aux activités humaines en accélère la fréquence et l’intensité.
Après la phase d’urgence d’évacuation et d’aide aux populations sinistrées, pendant laquelle sont intervenues les instances gouvernementales, les organisations internationales et les grandes associations mais aussi la population civile péruvienne à travers un grand élan de solidarité et de générosité, le temps de la RECONSTRUCTION est arrivé.
Au Pérou, le désastre a permis de mettre au centre du débat politique le défi de la reconstruction indissociable de la réflexion sur les responsabilités et la prévention des phénomènes climatiques extrêmes dans un pays particulièrement vulnérable aux conséquences du réchauffement climatique.
Nous voulons comprendre l’origine d’un phénomène climatique qualifié trop souvent de « naturel » grâce aux interventions d’ experts et de scientifiques, mais nous nous interrogeons également sur les responsabilités politiques en termes de prévision, gestion, construction d’infrastructures et d’aménagement du territoire.
La phase actuelle de « reconstruction avec changement » initiée par la loi du 29 avril (loi 30556) proposée par le gouvernement de Pedro Pablo KUCZYNSKI , votée grâce à un pacte avec Fuerza Popular (Fujimoristes), et avec l’appui de la CONFIEP (Confédération Nationale des entrepreneurs privés) ne peut que nous inquiéter et préfigurer une répétition alarmante des erreurs passées et la pression des lobbyistes.
Le fait de nommer comme directeur administratif de l’autorité responsable de la reconstruction Pablo de la Flor, ex-Ministre du Tourisme de Fujimori , ancien vice-Président de l’entreprise minière Antamina (l’un des gisements de cuivre les plus importants au monde), et négociateur de l’accord de libre échange avec les Etats Unis, était déjà un signe fort d’une politique néo-libérale visant à octroyer totalement au secteur privé le soin d’exécuter les grands travaux, c’est-à-dire de « faire des affaires » grâce au désastre et selon les lois du marché.
Le voyage récent du Président péruvien en Europe (France et Espagne), son appel à la coopération bilatérale et aux investissements des multinationales pour la reconstruction, entendu et chaleureusement accueilli par ces dernières, n’a fait que confirmer cette politique. Le secteur de l’eau (infrastructure et assainissement), intéresse tout particulièrement les investisseurs français.
Les mesures contenues dans la loi votée récemment ne garantissent ni la protection du patrimoine culturel, archéologique ou environnemental du pays, ni celle des terres des populations paysannes et des victimes. Par ailleurs, le contrôle des autorités publiques sur la supervision de l’exécution des travaux et les avis de professionnels des collèges d’architectes ou d’ingénieurs n’étant pas garantis, elle ouvre la porte à tous les abus, irresponsabilités et à la poursuite d’une corruption endémique généralisée.
Dans un pays situé dans une zone sismique, particulièrement vulnérable aux phénomènes climatiques extrêmes amenés à devenir chaque fois plus fréquents et violents, où 60 °/° de la population vit dans une zone à risque, où 7 millions d’habitants n’ont pas d’accès à l’eau et à l’assainissement, une reconstruction sans aménagement du territoire, ni décentralisation régionale, sans politique de logement social et sans participation citoyenne ne peut que conduire à de nouvelles catastrophes futures et augmenter le nombre de victimes climatiques dans les années à venir.
A l’heure où les Etats Unis, sous l’impulsion du gouvernement de Donald Trump, décident de se retirer de l’accord de Paris de 2015, manifestent une attitude irresponsable et inacceptable de déni du réchauffement climatique, les victimes climatiques « d’El Nino »du Pérou sont là pour nous rappeler la réalité d’une crise globale menaçant l’avenir de notre planète.
Nous ne pouvons « laissez faire » et appelons les citoyens et organisations démocratiques à se solidariser avec les populations victimes et vulnérables pour exiger des responsables politiques une reconstruction sans corruption qui privilégie le développement durable et l’avenir des hommes plutôt que l’enrichissement de certains grâce aux « catastrophes et au malheur des autres » selon une logique économique et politique dévastatrice.
Justice et solidarité avec les victimes !
Reconstruction sans corruption !
Participation et contrôle citoyens !