Le Pérou dans la tourmente politique : retour sur les derniers épisodes d’un Game of Thrones sud-américain (Caroline Weill/ Ritimo)

L’année 2018 aura été des plus mouvementées pour les péruvien.ne.s : entre scandales de corruption, organisation mafieuse liée au premier parti politique du pays, manifestations massives et arrestations inespérées, ce zoom d’actualité tente ici de faire un petit retour sur les neufs derniers mois d’une instabilité politique croissante.

“Keiko achète des votes”: les pancartes dénoncent la corruption du parti fujimoriste au Pérou. @ClavarClavitos (CC BY-NC-ND 2.0)

En 2016, avec une courte victoire face à Keiko Fujimori, fille de l’ex-dictateur de la décennie 1990 Alberto Fujimori, Pedro Pablo Kuczynski est élu président, sans grand enthousiasme populaire. Son mandat présidentiel s’est trouvé dès le début dans une position de faiblesse face à un Congrès (chambre parlementaire unique) contrôlé par le parti fujimoriste Fuerza Popular, avec plus de 50 % des député.e.s élu.e.s. Dès lors, la pression exercée sur le gouvernement de Kuczynski par le Congrès est évidente : après la démission forcée du ministre de l’Éducation Jaime Saavedra en décembre 2016, c’est Martin Vizcarra, ministre des Transports et des Communications, qui quitte le gouvernement en mai de l’année suivante. Ces turbulences politiques sont accompagnées de scandales de corruption grandissants dans le cadre du cas « Lava Jato » : depuis 2014, la révélation de cas de corruption massive par l’entreprise de construction brésilienne Odebrecht entache une grande partie de la classe politique latinoaméricaine. En février 2017, le juge Richard Concepción Carhuancho ordonne l’arrestation de l’ex-président Alejandro Toledo (2001-2006), qui prend alors la fuite à l’étranger ; et en mai, il fait arrêter l’ex-président Ollanta Humala (2011-2016) et sa femme Nadine Heredia. L’ancienne maire de Lima, Susana Villarán, est également mise en examen. Lorsque Pedro Pablo Kuczynski est lui-même pointé du doigt dans cette affaire, l’opposition fujimoriste au Congrès appelle à voter une motion de censure contre lui le 21 décembre 2017 (…)

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