« Madre » de Rodrigo Sorogoyen, « Les meilleures intentions » d’Ana García Blaya et «Tijuana Bible » de Jean-Charles Hue (Alain Liatard / Nouveaux Espaces Latinos)

“Madre”, “Les Meilleures Intentions” et “Tijuana Bible”. Photo AlloCiné.

Dans cette sélection réalisée par Alain Liatard des Nouveaux Espaces Latinos, nous retrouvons deux films latino-américains aux thématiques fortes et au traitement diamétralement opposé.

“Les Meilleures Intentions”: une famille à Buenos Aires dans les années quatre-vingt-dix

Début des années 1990. Amanda, l’ainée de dix ans, son frère et sa sœur vivent alternativement sous le toit de leurs parents séparés à Buenos Aires. 

Le statu quo est bouleversé lorsque leur mère annonce vouloir déménager avec son compagnon au Paraguay en amenant les enfants avec elle. Amanda se sent plus proche de son père ‘’bohème’’, sa mère étant plus stricte mais plus responsable. Elle devra se battre pour faire entendre sa voix. Ana García Blaya a porté cette histoire personnelle pendant dix ans avant d’en entreprendre la réalisation. « J’ai fait le choix d’une histoire narrée du point de vue d’une jeune fille de dix ans, celle que j’ai été, en effectuant un gros travail de mémoire et sans me soucier de l’opinion de ma famille, notamment celle de mes parents, afin d’être au plus proche de la psychologie de mon personnage. (…) Je crois que les problèmes économiques de l’époque (qu’on retrouve dans celle-ci aussi) ont laissé les femmes séparées trop isolées et ont également fait pression sur les hommes qui ne pouvaient pas assumer leurs responsabilités. Ainsi, l’impuissance économique des deux a fait surgir entre eux des conflits essentiellement économiques de manière très différente. »

Tijuana Bible“: une jeune mexicaine à la recherche de son frère disparu

Nick, un vétéran américain blessé en Irak, vit dans la Zona Norte, le quartier chaud de Tijuana. Il y fait la connaissance d’Ana, une jeune mexicaine à la recherche de son frère disparu depuis quelques semaines. Ensemble, ils vont plonger dans les bas-fonds de cette ville aux mains des narcotrafiquants.

Jean-Charles Hue est cinéaste, plasticien et vidéaste français né en 1968 à Eaubonne. (…) « Le piège, ajoute le cinéaste, était de risquer de porter un jugement moral simpliste sur l’Amérique d’aujourd’hui. La guerre d’Irak ou celle d’Afghanistan ne sont pas le sujet ici. Ce qui était intéressant par contre, c’était de raconter l’inverse de ce qu’on raconte d’habitude : non pas le passage de la frontière vers les États-Unis, mais un Américain qui va « se réfugier » au Mexique. S’il y avait un sujet au film ce serait Tijuana lui-même, ce lieu qui est tantôt l’enfer tantôt le paradis. Hormis les trois rôles principaux, les acteurs sont des proches et des amis qui jouent leurs propres rôles. (…) Tijuana Bible leur rend hommage, à eux qui n’ont même pas leur nom inscrit au-dessus de leur tombe à la fosse commune de Tijuana. »


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