🇨🇳 🇵🇪 Pérou : inauguration du grand port de Chancay, nouvelle porte d’entrée de la Chine en Amérique du Sud (revue de presse)
Le président Xi Jinping inaugure ce jeudi 14 novembre un mégaport en eaux profondes situé au nord de Lima. Cependant, ce projet titanesque provoque l’inquiétude des 57 000 habitant·es de la ville côtière qui vivent principalement de la pêche et risquent d’être profondément affecté·es par la pollution et les nuisances provoquées par les cargos transocéaniques.
Le mégaport de Chancay au Pérou, symbole de l’influence “made in China” en Amérique latine (France 24)
Le sommet de l’Apec, qui s’ouvre jeudi 14 novembre au Pérou sera l’occasion pour le président chinois Xi Jinping d’inaugurer à Chancay le premier mégaport contrôlé par la Chine en Amérique Latine. Un programme symbolique de l’intérêt croissant de Pékin pour cette région.
“De Chancay à Shanghai”. Ce slogan est devenu très populaire dans les milieux économiques chinois, avait assuré le président chinois Xi Jinping à son homologue péruvienne Dina Boluarte en juin dernier. Quatre mois plus tard, l’homme fort de Pékin doit se rendre en personne dans la ville de Chancay, située à 75 kilomètres au nord-est de Lima, jeudi 14 novembre, pour y inaugurer un mégaport détenu à 60 % par l’armateur chinois Cosco.
Une visite en grande pompe effectuée dans le cadre du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), qui débute ce même jour au Pérou. L’ouverture officielle du port de Chancay, en construction depuis 2019, représente l’un des moments phares de ce sommet qui réunit les dirigeants des vingt-et-un principaux pays de la zone Pacifique, y compris Joe Biden, le président sortant des États-Unis. Le président américain et Xi Jinping ont d’ailleurs prévu une rencontre, samedi 16 novembre, en marge de ce sommet.
Porte d’entrée en Amérique Latine
“Les médias chinois se réjouissent tous de cette inauguration, symbole à leurs yeux de l’importance des pays d’Amérique latine pour la Chine”, souligne Marc Lanteigne, spécialiste de la Chine à l’Université arctique de Norvège. “C’est symboliquement l’un des plus importants projets d’infrastructure financés par la Chine dans la région”, confirme Rhys Jenkins, spécialiste des investissements chinois dans les pays en voie de développement à l’université East Anglia (Norwich, Angleterre).
Le port de Chancay – premier port commercial contrôlé par la Chine en Amérique Latine – a transformé une commune côtière d’environ 60 000 habitants en gigantesque zone marchande et logistique censée jouer un rôle économique et stratégique de premier plan dans le Pacifique. Avant le début des travaux, “le prix du mètre carré dans la région de Chancay était en moyenne de 2 dollars, et maintenant il est de 35 dollars”, a expliqué Juan Álvarez Andrade, maire du district de Chancay, interrogé par le quotidien hongkongais South China Morning Post
Ce gigantesque projet – qui a déjà coûté 1,3 milliard de dollars sur une facture totale prévue de 3,5 milliards de dollars une fois que le port sera entièrement fini dans quelques années – doit couvrir environ 140 hectares de terrain et le port pourra accueillir les plus gros transporteurs du monde.
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Au Pérou, la construction du port de Chancay, financée par la Chine, inquiète les locaux (reportage de Amanda Chaparro et Guillaume Gosalbes / France 24)
Dans la ville de Chancay, à une centaine de kilomètres au nord de Lima, la capitale du Pérou, un gigantesque port est en construction. La Chine, principal partenaire commercial du pays, en est le principal investisseur et mise sur ce projet pour renforcer les “nouvelles routes de la soie”.
Le port de Chancay a pour ambition de devenir le plus grand hub d’Amérique du Sud pour le transport de marchandises. Mais la population locale, elle, est partagée entre désir de développement et craintes de l’impact social et environnemental du méga projet.
Inauguration d’un Mégaport chinois le 15 et 16 novembre au Pérou sous tension (Espaces latinos)
Ce port gigantesque dans une petite ville à 75km au nord de la capitale est en construction depuis 2019 et pourra, une fois terminé, compter parmi les plus grands ports d’Amérique Latine. Grâce à ses dix mètres de profondeur, il pourra accueillir des cargos de 18 000 conteneurs et des navires de 400 mètres de long sur 60 mètres de large sur un espace de 141 hectares.
Le mégaport est par ailleurs détenu à hauteur de 60 % par l’entreprise chinoise Cosco Shipping Ports et à 40% par l’entreprise péruvienne Volcan Compania Minera. Son coût total s’élève ainsi à 3,5 milliards de dollars ( soit 1,3% du PIB du Pérou ) et pourrait générer 4,5 milliards de dollars par an ( 1,8 du PIB ) grâce aux 7 500 emplois qui participeront au transit des 130 millions de conteneurs par l’autoroute panaméricaine.
Notre objectif est de devenir le « Singapour » de l’Amérique latine, de sorte que les marchandises portuaires transitent par le Pérou lorsqu’elles sont destinées à l’Asie. Lorsque quelqu’un du Brésil, du Venezuela, de la Bolivie, du Paraguay ou de l’Argentine voudra s’y rendre, il pensera au Pérou comme à un point de sortie. C’est ce que nous visons, a déclaré Raul Perez-Reyes, ministre des Transports du Pérou.
Ce projet herculéen qui s’inscrit dans le projet de la Nouvelle Route de la Soie répond aux solides liens commerciaux entre les deux pays. En effet, le Pérou se classe en deuxième position mondiale dans l’exportation de cuivre dont la Chine est responsable à 67%. De plus, la mise en fonction de ce port permettrait d’acheminer les marchandises chinoises vers l’Amérique Latine en moins de 20 jours, directement vers le Pérou. Aujourd’hui, les produits d’exportation doivent d’abord transiter par les Etats-Unis et le Mexique pendant environ 35 jours avant d’arriver en Chine.
Ce chantier d’ordre économique est dès lors le nouveau maillon d’une stratégie politique d’expansion au détriment de l’Europe et des Etats-Unis. En effet, l’isolationnisme croissant de ce dernier avec le retour de l’administration Trump et les tièdes initiatives de l’Europe ont laissés le champ libre à Xi Jinping qui pourrait à terme se servir de ce port pour y faire transiter son armée navale comme c’est déjà le cas dans de nombreux autres pays qui profitent d’un accord infrastructurel avec la Chine.
Cependant, ce projet titanesque provoque la colère des citoyens péruviens qui organisent des manifestations depuis septembre 2024 contre l’augmentation de la violence et des extorsions liées au trafic de cocaïne qui gangrènent la région. L’État andin à donc mobilisé 13 000 policiers et fait appel à 600 soldats américains pour réprimer les manifestants lors du sommet de l’APEC. (…)
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Voir également : Pérou : le grand port de Chancay, nouvelle porte d’entrée de la Chine en Amérique du Sud (Agathe Fourcade / Libération/ article réservé aux abonné·es)