Précurseur en Amérique latine, le Mexique bannit le maïs génétiquement modifié et le glyphosate (Le Monde / AFP)

Les annonces ont été saluées par les organisations environnementales et décriées par le secteur agro-industriel. Le gouvernement mexicain s’est engagé à bannir de son sol en trois ans le maïs génétiquement modifié ainsi que le très contesté herbicide glyphosate.

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Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement du président de gauche Andres Manuel López Obrador a annoncé que les autorités « révoquer[aie]nt et s’abstiendr[aie]nt d’accorder des permis pour la dissémination dans l’environnement de semences de maïs génétiquement modifié ». Les importations de maïs transgénique seront graduellement réduites jusqu’à ce que plus aucun permis d’importation ne soit délivré d’ici à trois ans.

Selon le gouvernement, cette mesure vise à contribuer à la souveraineté alimentaire et à protéger le maïs indigène du Mexique. Le pays est pourtant un grand importateur de la céréale et en a acheté 714 900 tonnes sur le marché mondial, le maïs étant un ingrédient de base de l’alimentation et consommé quotidiennement dans les célèbres tortillas.

L’industrie agroalimentaire sommée de trouver des alternatives durables

L’herbicide glyphosate, classé depuis mars 2015 comme « cancérigène probable » par le Centre national de recherche contre le cancer (CIRC), organe dépendant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sera progressivement éradiqué avec une interdiction totale au 31 janvier 2024.

Le décret dispose que les organismes gouvernementaux doivent s’abstenir d’acquérir ou d’utiliser le glyphosate et que des alternatives durables doivent être recherchées par l’industrie agroalimentaire. Ainsi, « les produits agrochimiques, biologiques ou organiques de faible toxicité, les pratiques agroécologiques ou celles nécessitant une utilisation intensive de main-d’œuvre » sont favorisés, note le décret.

Herbicide controversé à travers le monde, le glyphosate est commercialisé par la firme américaine Monsanto, filiale de la division agrochimie du groupe allemand Bayer, qui a annoncé à la fin de juin un accord de plus de 10 milliards de dollars pour solder plus de cent mille litiges rien qu’aux États-Unis concernant le Roundup, son herbicide à base de glyphosate accusé de provoquer le cancer. (…)

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