🇲🇽 Au Mexique, un nouveau genre musical à la gloire des cartels (Cyril Sauvageot / La BO du Monde / Radio France)


Au croisement du hip hop et de la musique traditionnelle, une nouvelle vague de chanteurs mexicains défraie la chronique avec sa fascination pour l’univers des narco-trafiquants. Un sujet qui fâche dans ce pays où la guerre contre la drogue a déjà fait plus de 150 000 morts.

Le jeune rappeur mexicain Peso Pluma en concert à Madrid en novembre 2023 ©Getty – Javier Bragado / Redferns

Ils s’appellent Peso Pluma, Natanael Cano, Banda MS ou Grupo Firme : ce sont les nouveaux visages de la scène musicale mexicaine, et la violence de leur propos est à l’image de ce pays miné par le trafic de drogue et la criminalité. Baptisée « corridos tumbados », leur musique – mélange de hip hop/Rn’B et de sonorités typiquement mexicaines (trompettes, contrebasses, guitares acoustiques) – est en train de devenir un phénomène global, des USA à l’Amérique latine.

L’exotisme de cette musique a de quoi séduire, mais au Mexique c’est le message véhiculé qui fait débat. Il faut voir sur scène le chanteur Peso Pluma (‘Poids plume’ en français) apparaître en tenue de tueur à gages, cagoule noire sur la tête tel un guerrillero. Face au public en délire, le jeune rappeur originaire de Gualalajara clame son respect pour « El Chapo », le plus célèbre des barons de la drogue mexicains, incarcéré aux États-Unis.

Le phénomène n’est pas nouveau, puisqu’il existe au Mexique une longue tradition des chansons de narco-trafiquants. On les appelle narco-corridos : des ballades sur fond de musique traditionnelle mariachi qui racontent le quotidien violent du monde de la drogue. Ces chansons semi-illégales ont connu un immense succès ces vingt dernières années. Certaines sont devenus des tubes, comme celle-ci, avec son clip qui met en scène d’authentiques criminels d’un groupe mafieux. (…)

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