Brésil: des milliers de manifestants contre la gestion de la pandémie par le président Bolsonaro (AFP / La Presse / À l’Encontre)

Des milliers de personnes ont défilé samedi dans plusieurs villes brésiliennes pour protester contre le retard pris par la campagne de vaccination contre la COVID-19 et demander la destitution du président Jair Bolsonaro pour sa gestion de la pandémie. 

Un manifestant avec un t-shirt et un masque «Dehors Bolsonaro» lors d'une mobilisation pour dénoncer la gestion de la pandémie, le 23 janvier 2021.
Mobilisation pour dénoncer la gestion de la pandémie, 23 janvier 2021. AFP – SERGIO LIMA

À l’appel de partis et organisations de gauche, un cortège bruyant de quelque 500 véhicules a parcouru les avenues principales de la capitale économique Brasilia, affichant des slogans tels que « Vaccin pour tous », « Oxygène », « Bolsonaro dehors », ou « Impeachment oui ».

Les manifestants protestaient également contre la fin de l’aide d’urgence accordée d’avril à fin décembre à 68 millions de Brésiliens, soit près d’un tiers de la population.

Des manifestations similaires se sont tenues dans plusieurs autres villes du pays, notamment à Rio de Janeiro ou Sao Paulo.

Le président d’extrême droite a minimisé à plusieurs reprises la gravité de la COVID-19, qu’il a d’abord décrit comme une « petite grippe ». Il a également remis en question l’utilisation de masques, l’efficacité des vaccins et recommandé des « traitements précoces » avec des médicaments dont l’efficacité n’a pas été prouvée. Il a également critiqué les mesures de confinement prises par les gouverneurs des États brésiliens soulignant les seuls effets néfastes sur l’économie. (…)

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Brésil. Les hôpitaux s’effondrent et l’image de Bolsonaro se délite (Eric Nepomuceno /  Página 12 / Traduction par À l’Encontre

Entre le 14 et le 20 de ce mois de janvier, au moins 78 personnes sont littéralement mortes par asphyxie dans les États d’Amazonas et de Para, au nord du Brésil: il y avait un manque d’oxygène dans les unités de soins intensifs. Près de 1000 autres personnes sont mortes dans la région à cause de l’effondrement des hôpitaux.

Les scènes de médecins essayant désespérément d’aider leurs patients à respirer ont coïncidé avec la fuite de dizaines de patients hospitalisés qui ont choisi de mourir chez eux plutôt que de continuer à souffrir de voir des gens suffoquer à côté d’eux. Six jours plus tôt, le 8 janvier, le général Eduardo Pazuello – mis en place [le 16 septembre 2020] par l’ultra-droitier Jair Bolsonaro comme ministre de la Santé et supposé spécialiste dans la logistique – a été informé, en urgence, qu’à Manaus, capitale de l’État, l’oxygène pour les hospitalisés s’effondrait [voir à ce propos l’article en date du 18 janvier 2021]. Et il n’a rien fait.

Les avertissements de médecins et de chercheurs hautement qualifiés ne manquent pas: la tragédie vécue à Manaus pourrait s’étendre à tout le pays. Les hôpitaux, tant publics que privés, dans plusieurs États brésiliens, dont São Paulo, Rio de Janeiro et Minas Gerais, les trois principaux, sont déjà dans une situation d’effondrement ou sur le point de l’être.

Les mesures de confinement si durement combattues par Bolsonaro sont décrétées sans enthousiasme par des gouverneurs et des maires, et rigoureusement ignorées par une grande partie de la population. Je dis «sans enthousiasme» parce que le contrôle est minimal et que l’irresponsabilité d’une partie du peuple est infinie [outre ceux et celles qui sont contraints de maintenir des activités risquées car ne disposant que de moyen de survie au jour le jour].

Parmi les pays ayant un certain poids sur la scène mondiale, le Brésil est le seul qui n’ait pas réussi à rechercher rigoureusement une coordination pour faire face à la pandémie la plus meurtrière de ces cent dernières années au moins. Maintenant, des données concrètes commencent à apparaître indiquant qu’au-delà de l’ineptie, le gouvernement militarisé dirigé par Bolsonaro a agi directement pour saboter les mesures qui pourraient atténuer la tragédie. (…)

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Voir également Brésil. De Porto Alegre à Belem, « Dehors Bolsonaro ! » (L’Humanité / article réservé aux abonné.e.s)