Monsanto mis à mal, un premier procès contre le round-up gagné aux États-Unis (Joel Malo/Révolution Permanente)

Depuis le mois de juillet, Dewayne Johnson, jardinier américain, s’était engagé dans une lutte judiciaire contre Monsanto qu’il accuse d’avoir caché la nocivité de ses herbicides, responsables de son cancer. Or le jury de San Francisco vient de lui donner raison et condamne Monsanto à 289 millions de dollars de dommage. Une première aux États-Unis, pour un scandale sanitaire mondial.

Monsanto pesticide to be sprayed on food crops.

Depuis le 10 juillet dernier se tient aux États-Unis un procès opposant Dewayne Johnson, ancien jardinier de 46 ans, au géant de l’agrochimie Monsanto. Dewayne Johnson est atteint d’un cancer en phase terminale, incurable, qu’il impute à l’utilisation massive du RangerPro, la version professionnelle du Round Up, le célèbre herbicide produit par Monsanto, dans le cadre de son métier. Des centaines d’accusations de maladies de la peau et de cancers liés à l’utilisation du glyphosate (la molécule qui compose le Round Up) sont répertoriées dans le monde entier, en particulier chez les agriculteurs. Si c’est la première fois que la multinationale est traînée devant les tribunaux états-uniens, c’est car la loi californienne oblige la justice à organiser le procès avant que le décès du plaignant. Mais des milliers d’autres plaintes contre Monsanto sont en cours de traitement, plus de 5000 seulement pour les États-Unis.

 

Dewayne Johnson était jardinier dans des écoles de Californie et pouvait vaporiser jusqu’à 500 litres de RangerPro par jour. Il lui même arrivé d’être accidentellement aspergé par le produit, ce qui a entraîné des lésions sur sa peau. Il accuse Monsanto d’avoir sciemment caché les risques du Round Up et réclame 400 millions de dollars de dommages et intérêts.

Le glyphosate n’est pas uniformément reconnu comme cancérigène, et c’est bien là l’enjeu du procès. En Californie, par exemple, c’est une substance reconnue comme telle mais ce n’est pas le cas au niveau fédéral puisque l’agence responsable de la protection de l’environnement, de même que les agences européennes, qui ne font pas figurer cet herbicide au rang des produits cancérigènes. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en revanche, le glyphosate est un « probable cancérigène ». L’enjeu du procès consiste en ce que si Johnson obtient gain de cause et que la nocivité du Round Up est reconnue, ce cas pourrait faire jurisprudence (…) 

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