Municipales au Brésil : la gamelle des bolsonaristes, une nouvelle gauche en lice (Chantal Rayes / Libération)

C’est une gifle pour Bolsonaro. La plupart (9 sur 13) des candidats soutenus par le Président ont mordu la poussière aux municipales de dimanche. Un «avertissement», estime le quotidien national Folha de São Paulo, à l’attention du chef de file de l’extrême droite, qui compte briguer sa propre succession dans deux ans.

Dans la plupart des 25 capitales d’État en lice, des figures issues des partis traditionnels de la droite (qui offre un soutien calculé au Président) ont été élues ou sont en tête pour le second tour du 29 novembre, confirmant l’essoufflement de la vague antisystème qui avait porté au pouvoir en 2018 l’outsider Bolsonaro, mais aussi des gouverneurs et des parlementaires n’ayant jusqu’alors jamais participé à aucune élection.

En moins de deux ans, la «nouvelle politique» dont se réclamait cette mouvance de droite dure a pris un coup de vieux, marquée par les mêmes pratiques politiciennes et de corruption qui avaient discrédité le «système».

Plusieurs métropoles ont reconduit leurs maires sortants, en bonne part pour leur lutte contre le coronavirus. Il est vrai que les restrictions de campagne imposées par le contexte sanitaire n’ont pas aidé leurs adversaires à se faire connaître. La forte abstention, épidémie oblige, a sans doute pesé aussi. S’il reste populaire à l’échelle du pays, Bolsonaro l’est cependant de moins en moins dans les capitales d’État, et notamment son fief politique de Rio de Janeiro. Son fils Carlos a bien été réélu au conseil municipal, mais avec beaucoup moins de voix qu’auparavant. (…)

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