🇳🇮 Nicaragua: 222 prisonniers politiques libérés et exfiltrés vers les États-Unis (RFI / TV5 Monde)


Surprise ce jeudi 9 février au Nicaragua : 222 prisonniers politiques ont été libérés dans la matinée par le gouvernement de Daniel Ortega, sur 245 qui seraient retenus dans le pays, selon un collectif d’ONG. Les intéressés ont aussitôt été mis dans un avion, direction les États-Unis et ont été privés de leur nationalité.

Peinture murale à l’effigie du président nicaraguayen Daniel Ortega, lors des élections générales, en novembre 2021 (photo d’illustration). AP – Andrés Nunes

Ce jeudi, le juge Octavio Rothschuh a confirmé la libération et l’expulsion de plus de 222 prisonniers politiques, précisant que tous avaient été privés de leurs droits politiques et déclarés « traîtres à la patrie ».

« Les traîtres à la patrie perdent leur nationalité nicaraguayenne », indique une réforme constitutionnelle adoptée en première lecture par le Parlement, contrôlé par les partisans du président Ortega. Un texte qui doit encore être soumis à un second vote au cours du deuxième semestre 2023, mais dont l’approbation est considérée comme acquise.

Pour autant, le juge n’a donné ni nom, ni raison pour cette décision soudaine du gouvernement Ortega qui, lors de la répression de manifestations de 2018, avait envoyé des centaines d’opposants en prison.

Une situation qui s’était reproduite en 2021 pour des dizaines de figures de l’opposition, dont plusieurs candidats potentiels à la présidentielle. La même année, M. Ortega était réélu sans difficulté pour la quatrième fois consécutive.

Le régime de l’ancien guérillero sandiniste, revenu au pouvoir en 2007, est devenu avec le temps de plus en plus autoritaire.

Jeudi matin, les 222 prisonniers politiques, retenus dans diverses prisons du pays ou en résidence surveillée, ont donc été réunis et mis dans un charter, direction Washington. (…)

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Plus de 200 prisonniers politiques libérés au Nicaragua arrivent aux États-Unis (TV5 Monde / 10 février)

Plus de 200 prisonniers politiques, dont deux Françaises et un Américain, ont été libérés jeudi au Nicaragua par le gouvernement du président Daniel Ortega, et sont arrivés à Washington.

Des militants attendent l’arrivée des prisonniers politiques du Nicaragua, désormais libres, à l’aéroport de Washington, jeudi 9 février 2023. afp.com – Andrew Caballero-Reynolds

“Les États-Unis accueillent 222 personnes, qui (…) ont enduré de longues et injustes périodes de détention”, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Leur libération est “une étape constructive” et “ouvre la porte à un dialogue” entre Washington et Managua, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Leur remise en liberté a été décidée de manière “unilatérale” par les autorités du Nicaragua, mais les États-Unis ont ensuite “facilité” leur transport, a précisé une porte-parole du département d’État.

Les autorités américaines comptent fournir à ces dissidents, qui se sont posés en fin de matinée à Washington, un permis de séjour d’une durée initiale de deux ans.

Des proches et des opposants en exil avaient été les premiers à annoncer la remise en liberté du groupe.

Un juge nicaraguayen avait ensuite confirmé “l’expulsion” des 222 prisonniers qualifiés de “traîtres à la patrie”, sans donner leur identité. “Leurs droits civiques ont été suspendus à vie”, a précisé le magistrat Octavio Rothschuh de la Cour d’appel de Managua.

Ils vont également être déchus de leur nationalité nicaraguayenne, en vertu d’une loi adoptée en première lecture jeudi par le Parlement, et dont l’approbation finale est considérée comme acquise.

[…] L’écrivain nicaraguayen Sergio Ramírez, qui a été vice-président de Daniel Ortega pendant son premier mandat (1985-1990) et qui est actuellement en exil en Espagne, s’est félicité de la libération des prisonniers. “Aujourd’hui est un grand jour pour la lutte pour la liberté au Nicaragua avec la sortie de prison de tant de détenus injustement condamnés (…), des prisons où ils n’auraient jamais dû se trouver. Ils vont en exil, mais ils vont être libres”, a tweeté M. Ramírez. (…)

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La nationalité espagnole offerte aux 222 prisonniers politiques expulsés (RFI / 11 février)

Madrid a décidé, vendredi 10 février, d’offrir la nationalité espagnole aux plus de 200 prisonniers politiques libérés jeudi par le Nicaragua et expulsés vers les États-Unis. Auparavant, les autorités nicaraguayennes avaient annoncé avoir lancé des procédures pour déclarer les prisonniers expulsés apatrides.

« Le gouvernement offre la nationalité espagnole à ces 222 prisonniers libérés suite aux informations indiquant que la procédure pour les déclarer apatrides a été entamée » par les autorités du Nicaragua, a déclaré le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, à l’agence de presse Servimedia.

Le ministre socialiste a précisé que les autorités espagnoles allaient se mettre en contact avec ces prisonniers politiques, expulsés vers les États-Unis. Dissidents cubains, critiques des régimes vénézuélien ou nicaraguayen : de plus en plus d’opposants d’Amérique latine ont trouvé refuge ces dernières années à Madrid, devenue une « nouvelle Miami ». L’Espagne a offert la nationalité espagnole à plusieurs d’entre eux.

« Nous sommes des Nicaraguayens et nous continuerons à l’être »

À Washington vendredi, Guillaume Naudin et Justine Fontaine ont interviewé Dora Maria Tellez, libérée et expulsée du Nicaragua avec 221 autres prisonniers politiques la veille. Cette ancienne guerillera sandiniste, devenue granNicaragua: l’évêque Rolando Alvarez condamné à 26 ans de prison pour avoir refusé l’exil forcéde figure de la lutte pour la démocratie, avait été emprisonnée et condamnée par son ancien camarade de lutte, Daniel Ortega.

« Personne ne peut nous enlever notre nationalité. Nous sommes des Nicaraguayens et nous continuerons à l’être. Ce que Daniel Ortega a fait, c’est retirer les droits citoyens de tous les Nicaraguayens : le droit d’élire et d’être élu, le droit de se porter candidat, le droit à la liberté d’expression, le droit à la liberté de mouvement, le droit à la liberté d’organisation, ce sont des droits qu’Ortega-Murillo ont confisqués à tout le Nicaragua », confie-t-elle. (…)

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Nicaragua: l’évêque Rolando Álvarez condamné à 26 ans de prison pour avoir refusé l’exil forcé (RFI / 12 février)

Au Nicaragua, l’une des voix les plus critiques à l’égard du régime dictatorial du président Daniel Ortega vient d’être condamné à 26 ans de prison. Monseigneur Rolando Álvarez, l’évêque de Matagalpa dans le nord du pays, avait refusé de monter à bord de l’avion qui avait amené, ce jeudi, 222 prisonniers politiques aux États-Unis.

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L’évêque nicaraguayen Rolando Álvarez à Managua en mai 2018. AP – Moises Castillo

Il a refusé d’être expulsé de son pays, le Nicaragua. Il a refusé l’exil forcé aux États-Unis, même si cela lui aurait permis d’échapper au joug de la dictature. Sur le tarmac de l’aéroport de Managua, ce jeudi, monseigneur Rolando Álvarez a une fois de plus refusé de céder face au président Daniel Ortega.

L’évêque de Managalpa fait partie des éminents opposants nicaraguayens. Il n’hésite pas à dénoncer avec vigueur les violations des droits de l’homme commises par le régime. Sa voix porte, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. C’est pourquoi l’année dernière sa résidence épiscopale avait été assiégée par la police pendant trois semaines avant qu’il ne se fasse arrêter. Depuis août 2021, le prélat était assigné à résidence.Immédiatement après son refus de monter dans l’avion ce jeudi, Rolando Álvarez, âgé de 56 ans, a été transporté en prison. Le lendemain, il y a été condamné à 26 années de prison ferme pour conspiration. (…)

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