Nicaragua: le Parlement dissout 83 associations, dont l’Académie de la langue (RFI / AFP)


C’est un nouveau coup dans la répression du pouvoir Ortega. Le Parlement du Nicaragua a voté mardi 30 mai la dissolution de l’Académie de la langue espagnole, vieille de près d’un siècle, ainsi que 82 autres ONG et associations accusées de violation de la loi sur les « agents étrangers ».

Selon le ministère de l’Intérieur, ces dernières « ont violé et n’ont pas respecté leurs obligations » légales et ont « fait obstacle au contrôle et la surveillance » auxquelles elles sont astreintes par la loi des « agents étrangers ».

L’entrée principale de l’Académie de la langue du Nicaragua, fermée sur décision du parlement à Managua, le 31 mai 2022. REUTERS – Maynor Valenzuela

Fondée en 1928, l’Académie nicaraguayenne de la langue espagnole, équivalent de l’Académie française, est accusée, comme les autres associations visées, de ne pas s’être pliée à la loi sur les « agents étrangers » de 2020 qui impose à toute personne ou entité recevant des fonds de pays extérieurs de s’enregistrer auprès du ministère de l’Intérieur. Cette loi prévoit également un contrôle pointilleux des comptes et la suppression de droits civiques et politiques.

« L’Académie nicaraguayenne de la langue espagnole regrette profondément l’annulation de la personnalité juridique d’une institution consacrée à l’étude de la langue et à la culture de la littérature nicaraguayenne », déclare l’organisation dans un communiqué. Sa dissolution entrave « le fonctionnement d’une institution, dont le travail a contribué à la mise en valeur du bien culturel le plus précieux: la langue ». L’Académie s’était déjà défendue des accusations portées contre elle en soulignant que ses travaux portent sur la grammaire et le dictionnaire de la langue espagnole.

Près de 200 entités (ONG, associations, organisations humanitaires…) ont été à ce jour dissoutes par les autorités nicaraguayennes, qui les accusent de recevoir des fonds de l’étranger pour fomenter un coup d’État avec le soutien des États-Unis. En mars 2022, vingt-cinq associations avaient été déclarées illégales par le Parlement. Parmi celles-ci, des organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté d’information (…)

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