Chili: prolongation de l’état d’exception en territoire Mapuche (RFI)


Face à l’intensification des violences, le gouvernement chilien prolonge pour quinze jours l’état d’exception dans le sud du pays, en territoire Mapuche, le peuple autochtone le plus important au Chili. 

Le 18 mai 2022, rassemblement devant la prison de Temuco. Le peuple mapuche demande la restitution de ses terres ancestrales cédées principalement à des exploitants forestiers et la libération des prisonniers politiques dont Daniel Canio. Photo : Mario Quilodran / AFP

La région Mapuche, dans le sud du pays, est agitée par un conflit territorial dure depuis des décennies entre certaines communautés et des entreprises forestières qui exploitent des terres considérées par les Mapuches comme « ancestrales » et leur appartenant. Cet état d’exception, décrété à la mi-mai et prolongé pour quinze jours lundi 30 mai, dans la région de l’Araucanie, vise principalement à déployer des militaires sur les axes routiers pour assurer la circulation des citoyens et des marchandises.

Il constitue un véritable virage dans la politique du nouveau gouvernement de gauche car peu après son investiture, en mars dernier, le président Gabriel Boric avait mis fin à l’état d’exception instauré par son prédécesseur de droite, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné. Le nouveau gouvernement souhaitait d’abord rétablir le dialogue avec les communautés Mapuche, plutôt que de maintenir les militaires sur place.

Mais face aux violences qui s’intensifient et aux pressions exercées par les habitants de la région et par la droite, Gabriel Boric a dû revenir sur sa décision alors qu’il avait lui-même fortement critiqué cette mesure sous le gouvernement précédent. Peu après l’investiture du nouveau gouvernement, la nouvelle ministre de l’Intérieur Izkia Siches s’était rendue en Araucanie où elle avait été fraîchement accueillie. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici