🇳🇮 Nouvelle vague d’arrestations au Nicaragua (revue de presse et entretien avec Bernard Duterme – CETRI)


Au Nicaragua, au moins quatorze prêtres catholiques ont été arrêtés en deux semaines, réveillant l’inquiétude du pape François. Le prêtre Gustavo Sandino, du département de Jinotega (nord), est le dernier à avoir été arrêté, le jour de la Saint-Sylvestre. Le premier de cette série, arrêté le 20 décembre, est l’évêque de Siuna, Isidoro Mora.

Entretien avec Bernard Duterme (CETRI / RTBF)

Bernard Duterme (CETRI) était l’invité du Journal de 18h sur La Première (RTBF) pour parler de la situation au Nicaragua, après la nouvelle vague d’arrestations d’opposants supposés au régime Ortega-Murillo. Un sujet de Wahoub Fayoumi (RTBF).

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Nicaragua: inquiétude du pape François après l’arrestation de quatorze prêtres (RFI)

Au moins quatorze prêtres catholiques ont été arrêtés dans le pays depuis le 20 décembre dans le cadre d’une vague d’interpellations d’ecclésiastiques. Au Nicaragua, près de la moitié des 6,3 millions d’habitants sont catholiques.

Ancien guérillero, le président Daniel Ortega, est au pouvoir depuis 2007 et en conflit avec l’Église catholique. Le Vatican a fermé en mars dernier son ambassade et le pape François a qualifié de « dictature grossière » le gouvernement d’Ortega.  Le prêtre Gustavo Sandino a été arrêté le jour de la Saint-Sylvestre après la messe dans sa paroisse au nord du Nicaragua, rapporte notre correspondante régionale Gwendolina Duval. Il est le dernier d’une vague d’arrestation de religieux qui sévit dans le pays ces derniers jours : quatorze prêtres, deux séminaristes et un évêque sont concernés selon le Vatican. En février déjà, un autre prélat, l’évêque Rolando Álvarez, détenu depuis 2022, a été condamné à 26 ans de prison par la justice nicaraguayenne pour trahison. (…)

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Au Nicaragua, la détention d’un évêque marque une nouvelle étape de la répression contre l’Église (Samuel Ravier-Regnat / Libération)

Isidro Mora a été arrêté le 20 décembre par la police nicaraguayenne, qui n’a pas communiqué au sujet de son incarcération. Les Nations unies dénoncent un cas de «disparition forcée» qui s’ajoute à d’autres persécutions contre l’Église catholique, critique de la dictature de Daniel Ortega.

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega et le chef de la police nationale à Managua, le 11 septembre. (César Pérez /AFP)

Neuf jours que les proches d’Isidro Mora sont sans nouvelle de lui. L’évêque du diocèse de Siuna, dans le nord-est du Nicaragua, a été arrêté par la police mercredi 20 décembre, alors qu’il se dirigeait vers la paroisse de Santa Cruz, sur la côte caribéenne de ce pays d’Amérique centrale. La veille, l’homme de 53 ans avait rendu hommage dans son homélie à l’évêque de Matagalpa, Rolando Álvarez, figure de l’opposition à la dictature du président Daniel Ortega et de son épouse Rosario Murillo, condamné le 10 février à vingt-six ans et quatre mois de détention pour «conspiration et diffusion de fausses nouvelles». Isidro Mora avait transmis à son confrère les «prières» de la Conférence épiscopale du Nicaragua, convoquant la parabole évangélique de la brebis égarée : «Nous vivons une époque, frères et sœurs, où nous devons en laisser une pour aller à la recherche des 99.»

Rolando Álvarez, qui a refusé l’exil que souhaitait lui imposer le pouvoir, a été privé à perpétuité de ses droits civiques et de sa nationalité, et se trouve à l’isolement dans une prison proche de la capitale Managua. À propos d’Isidro Mora, cependant, la police n’a toujours pas communiqué, ni sur les accusations portées contre lui ni sur le lieu de son incarcération. Ce jeudi 28 décembre, le bureau pour l’Amérique centrale et les Caraïbes du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a condamné un cas de «disparition forcée», qui s’ajoute à «une nouvelle vague d’arrestations de religieux». Une référence à l’incarcération depuis la mi-décembre d’une dizaine d’ecclésiastiques, parmi lesquels les vicaires Oscar Escoto Salgado (depuis libéré) et Carlos Aviles. «En plus de porter atteinte à la liberté personnelle des religieux, [ces événements] violent la liberté de religion, pilier de tout État démocratique», a souligné l’agence onusienne dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter).

C’est que l’Eglise catholique est devenue, au cours de ces cinq dernières années, une cible récurrente du régime autoritaire dirigé depuis 2007 par Daniel Ortega, à la tête d’un pays d’environ six millions d’habitants dont près de la moitié sont des catholiques. En 2018, lors des manifestations massives déclenchées par un projet de réforme des retraites, le clergé s’était rangé du côté des protestataires, contre la répression policière qui avait coûté la vie à plus de 300 personnes. Depuis, les relations entre l’exécutif nicaraguayen et le Vatican ont dégénéré. Ce dernier a fermé son ambassade à Managua et le pape François a comparé le régime orteguiste à une «dictature hitlérienne», pendant que les attaques à l’encontre de l’Église s’accumulaient au Nicaragua : agressions physiques, insultes publiques, fermeture d’associations, profanation de sites religieux, gel de comptes bancaires (…)

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