🇦🇷 «Politique de la tronçonneuse»: quel bilan en Argentine après quinze mois de présidence de Javier Milei? (Elias Insa  – Slate / France 24)


En réduisant les dépenses publiques et en resserrant la politique monétaire, le président ultralibéral argentin a stabilisé l’inflation et renforcé la monnaie nationale. Mais les plus modestes subissent de plein fouet la récession.

Le président argentin Javier Milei tient une tronçonneuse lors de la Conférence d’action politique conservatrice (Conservative Political Action Conference, CPAC) au Gaylord National Resort & Convention Center de National Harbor, à Oxon Hill (Maryland), le 20 février 2025. | Saul Loeb / AFP

ll s’est fait connaître en brandissant sa fameuse tronçonneuse, symbole des coupes à venir dans les dépenses publiques et de son programme ultralibéral. Lorsque le fantasque candidat d’extrême droite a été élu et pris ses fonctions, en décembre 2023, l’économie argentine était exsangue: le PIB par habitant stagnait depuis 2011 et l’inflation dépassait les 211%. Dans les sondages préélectoraux, les électeurs citaient l’hyperinflation comme étant leur principale préoccupation.

En 2024, la scie à moteur de cet économiste «antisystème» a largement coupé dans les dépenses budgétaires et semble même avoir inspiré un certain Elon Musk aux États-Unis. En Argentine, cette casse s’est matérialisée par un ensemble de mesures prises sous le slogan «no hay plata» («il n’y a pas d’argent»), parmi lesquelles le licenciement de 35.000 travailleurs du secteur public, la suspension des projets d’infrastructures du gouvernement ou encore l’abandon des prestations sociales et des subventions, notamment dans les domaines de l’alimentation, de l’énergie et des transports publics. Samedi 1er mars, lors d’un discours de politique générale devant le Parlement argentin, Javier Milei a promis de poursuivre sa «politique de la tronçonneuse», qui marque «le début d’une nouvelle ère de prospérité pour l’humanité» selon lui.

Cette stratégie brutale s’est-elle avérée efficace? Oui… et non. Le peso, qui se dépréciait de manière chronique et dont Javier Milei avait dit qu’il «valait de la merde» lors de sa campagne électorale, s’est considérablement renforcé au cours des six derniers mois. Et le président argentin a obtenu le premier excédent budgétaire du pays en quatorze ans. Plus important encore pour les Argentins, les politiques d’austérité ont contribué à réduire l’inflation, passant de 25,5 à 2,7% –celle des prix des denrées alimentaires, elle, n’est plus que de 0,9%.

Mais combien de temps sera-t-il possible de maintenir l’inflation à un niveau aussi bas? La situation est loin d’être sans risque, analyse The Insider. D’après le média d’investigation indépendant russe, si Javier Milei veut maintenir l’inflation à un tel niveau à long terme, le pays d’Amérique du Sud devra augmenter l’offre de biens et de services lorsque la demande (en baisse depuis la récession économique et la réduction des aides d’État ordonnée par Javier Milei) aura repris. (…)

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Milei célèbre sa “tronçonneuse” budgétaire et promet davantage de coupes (France 24)

Le président argentin Javier Milei a célébré samedi 1er mars sa “tronçonneuse” sabrant les dépenses de l’État et promis davantage de coupes, dans son deuxième discours sur l’état de la Nation depuis son arrivée au pouvoir il y a quinze mois.

Reportage de France 24