Posada Carriles : deux poids, deux mesures ?
A la veille du jour où devait débuter le procès de L. Posada Carriles, la juge K. Cardone de la cour fédérale d’El Paso (Texas) vient d’annuler le mardi 8 mai 2007 les sept chefs d’inculpation qui avaient été retenus contre lui : ces chefs d’inculpation consistaient en fraude et fausses déclarations contenues dans sa demande de naturalisation suite à son “entrée illégale sur le territoire” des Etats Unis.
France Amérique Latine tient à s’élever contre cette décision inique à l’encontre d’un terroriste protégé par les Etats Unis, d’ordinaire plus prompts à condamner ce genre d’activités à travers le monde. Notre protestation est d’autant plus solennelle que la plupart des médias – en France en tous cas – se sont montrés étrangement silencieux. D’ordinaire prompts à dénoncer les actes de “terrorisme”, seraient-ils doublement complices de la mansuétude offerte par les Etats Unis à ce criminel ?
P. Carriles, ancien policier sous la dictature de Batista, est recruté en 1961 par la CIA et participe à l’invasion ratée de la “baie des Cochons” : arrêté en 1974 au Venezuela, il y est condamné pour l’attentat organisé avec Orlando Bosch contre un DC-8 de “Cubana de Aviacion” qui a explosé en plein vol, causant la mort de 73 civils. Carriles s’évade en 1985, se réfugie au Salvador où il se vante publiquement d’avoir organisé les attentats de 1997 qui ont coûté la vie à Fabio Di Celmo, touriste italien, et blessé plusieurs dizaines d’autres dans un hôtel de La Havane. Il est de nouveau arrêté à Panama en 2000 alors qu’il préparait un nouvel attentat lors du 10ème sommet ibéro américain auquel devait participer Fidel Castro. Condamné à 8 ans de prison en avril 2004, il bénéficie alors d’une grâce pour “raisons humanitaires” de la part de la présidente du Panama. Il entre alors aux Etats Unis, est arrêté à Miami en mai 2005 et séjourne dans une résidence spéciale d’un centre de détention pour “absence de titre de séjour” et attendait d’y être jugé, jusqu’aux récentes décisions de la juge K. Cardone.
Aussi, France Amérique Latine s’associe aux nombreuses protestations émises pressant les Etats Unis de cesser les “manœuvres pseudo-légales” visant à protéger ce terroriste. Ce d’autant que parallèlement, les Etats Unis n’ont pas eu la même mansuétude envers les cinq cubains antiterroristes condamnés à de très lourdes peines de prison.
France Amérique Latine
Le 15 mai 2007