🇵🇪 Le président péruvien, Pedro Castillo, visé par un recours constitutionnel (Le Monde / AFP)


La procureure générale du Pérou accuse le chef de l’Etat de corruption, ainsi que deux de ses anciens ministres. Le Parlement, qui doit examiner ce recours dans les prochains jours, doit réunir 66 voix sur 130 pour suspendre M. Castillo.

Pedro Castillo, le président péruvien à Lima, le 5 octobre 2022. Photo : Cris Bouroncle / AFP

Pour la première fois au Pérou, un président en exercice est visé par un recours constitutionnel pouvant entraîner sa suspension.

« Je formule un recours constitutionnel contre José Pedro Castillo Terrones, en sa qualité de président de la République, comme auteur présumé de délits contre la tranquillité publique sous la forme d’une organisation criminelle aggravée par sa qualité de dirigeant », a écrit, mardi 11 octobre, Patricia Benavides, procureure générale, dans un document publié sur Twitter.

Ce recours, déposé au Parlement, vise également deux anciens ministres de Pedro Castillo, au pouvoir depuis quinze mois : Juan Silva, chargé des transports et des communications, et Geiner Alvarado, chargé du logement. Ils sont soupçonnés de trafic d’influence et considérés comme parties intégrantes à la présumée organisation criminelle pilotée par le président de gauche radicale.

Cité dans six enquêtes

« Il existe des preuves sérieuses de l’existence d’une organisation criminelle au sein du palais présidentiel ayant pour objectif de capter, contrôler et diriger des processus de passation de marchés afin d’obtenir des gains illicites », a relevé Mme Benavides, rappelant qu’il était de la « responsabilité exclusive et entière du Parlement de se prononcer sur le recours constitutionnel dans le cadre de la convention des Nations unies sur la corruption ».

Le Parlement doit examiner le recours dans les prochains jours. Il faudrait au minimum 66 voix sur 130 pour suspendre M. Castillo, dont l’alliance parlementaire de gauche a du plomb dans l’aile et ne réunit qu’un tiers des députés.

« Nous allons rester fermes malgré cette persécution politique », a réagi le président en conférence de presse avec des médias étrangers. « Nous avons actuellement un parquet politique, qui, au lieu de juger les vrais réseaux criminels, fait cela. » (…)

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