Résilience communautaire face à la crise sanitaire au Pérou (Christine Grard, Deborah Delgado, Emmanuelle Piccoli, Eric Arenas Sotelo, Miryam Rivera Holguín, Silvia Romio / CETRI)

Dans la banlieue de Lima comme en Amazonie et dans les Andes péruviennes, les structures communautaires ont favorisé la (re-)mobilisation de ressources collectives qui ont permis d’amortir le choc de la pandémie. La crise a été un moment de réinvention et de renouvellement des dynamiques sociales. Ces solidarités, qui ne doivent pas être idéalisées, invitent ainsi à penser les programmes publics de réponse aux crises conjointement avec les acteurs communautaires.

Approvisionnement en eau potable dans les collines près de San Martín de Porres (Pérou) pendant l’état d’urgence, 22 mars 2020. (Photo : Txolo)

L’Amérique latine a été une des régions les plus touchées par la pandémie. Le Pérou est un des pays avec la plus forte mortalité dans le monde liée au COVID-19, avec près de 36 000 décès mi-décembre et un million de cas détectés pour une population de 32 millions de personnes. Pourtant, contrairement à son voisin brésilien, le gouvernement péruvien a réagi rapidement en déclarant l’état d’urgence sanitaire dès le 15 mars 2020, en confinant les habitants pendant trois mois et demi, en débloquant des ressources pour sa population via des allocations diverses et en prenant des mesures pour les hôpitaux. Parmi les facteurs explicatifs de cette contradiction se trouvent mentionnées les conditions structurelles d’inégalités, la prédominance de l’économie informelle et la faiblesse des services de santé publics (Ascencio, 2020).

Les régions du pays vont être touchées différemment. La côte, parce qu’on y retrouve les plus grandes villes, avec une densité de population très importante, comporte le plus de victimes en termes absolus. Cependant, en termes de nombre de contaminations par habitant, la région amazonienne est la plus touchée. Dans le département de Loreto, la direction de santé régionale estimait fin 2020 que 74% de la population avait contracté le coronavirus (La Republica, 2020). La région andine sera moins touchée, certains évoquant un effet protecteur de l’altitude – la mortalité y est nettement plus faible que dans les autres régions (Thomson et al., 2020). Ceci est à mettre en rapport avec les mesures de protection mises en place par les communautés paysannes.

Durant cette période de pandémie, et particulièrement durant les premiers mois de celle-ci, la vie quotidienne des familles a été marquée par la peur, « mancharisqa » en quechua, due à la méconnaissance de ce virus mortel, à son expansion rapide, (Mujica Bermudez, 2020) et par un stress élevé, lié à de multiples pressions : décès de proches, manque de soins de santé, pertes d’emplois massives, effondrement économique, fermeture totale des écoles, instituts et universités, isolement et violence de genre (Rivera-Holguín et Cavero, 2020).

Au Pérou, ces premiers mois de pandémie ont aussi été marqués par des actions de solidarité et un sens renouvelé de la communauté, dans les régions rurales andines et amazoniennes, mais aussi dans les quartiers populaires des villes. Les stratégies des secteurs populaires se sont ainsi révélées essentielles, que ce soit au niveau familial ou communautaire, pour assurer la survie dans une situation de crise majeure. Les soins mutuels et la prédominance de l’intérêt de la communauté sur les intérêts personnels ont été essentiels dans la crise qui a affecté prioritairement les personnes les plus vulnérables (Velázquez et Rivera-Holguín, 2020).

La crise a exigé la mobilisation immédiate des ressources familiales, communautaires et sociales, à travers l’utilisation de la technologie et des réseaux sociaux. Une série de nouvelles formes d’organisation ont émergé qui transcendent la présence physique, fournissent un soutien psychosocial et mobilisent l’action citoyenne et solidaire (You, 2020). Dans ce texte, basé sur des données croisées issues de différents terrains, nous voudrions revenir sur ces dimensions de la crise sanitaire au Pérou en décrivant certains des mécanismes qui permettent de comprendre la gravité de la crise et surtout la manière dont elle a été vécue et en mettant en évidence la manière dont les communautés andines, amazoniennes et urbaines y ont répondu.

Les travailleurs informels et les zones périphériques urbaines ont été touchés de plein fouet. Dans les villes et les périphéries des villes, le confinement a brutalement plongé des milliers de familles dans l’impossibilité de travailler, pour une durée de trois mois et demi. Les mesures de quarantaine et d’isolement apparaissent rapidement insoutenables sur le long terme pour les personnes dépendantes d’emplois informels dans les villes et exposent toute leur vulnérabilité. Or, les travailleurs informels au Pérou représentent 73% des travailleurs des zones urbaines et rurales (OIT, 2019).

Alors que la production nationale a chuté de 40% entre février et avril 2020 (INEI, 2020), nombre de ces travailleurs doivent rompre le confinement pour tenter de gagner de quoi subvenir à leurs besoins, s’organiser collectivement ou, pour ceux qui ont encore des liens forts avec les communautés rurales, amorcer un mouvement de retour vers les terres andines et amazoniennes d’origine, alors même que ces déplacements avaient été interdits. Les allocations (bons) débloquées par le gouvernement sont généralement insuffisantes pour faire face aux nécessités.

Ce sont ainsi plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont rejoint leurs familles restées en milieu rural, avec l’espoir, dans la période de récolte, de pouvoir y trouver les ressources qui leur manquaient, formant ainsi une nouvelle catégorie de déplacés internes, celle des « retornantes  » (« ceux qui rentrent ») (Ruiz Molleda et Másquez Salvador, 2020). Cependant, la majorité des familles sont durablement installées en ville depuis plusieurs décennies et ne peuvent repartir, abandonner leurs habitations, commerce, relations. La contamination est exponentielle dans la capitale Lima, touchant durement les travailleurs informels. Les grands marchés populaires sont des foyers de contagion majeurs. Dans certains cas, 40 % des vendeurs – et surtout vendeuses – sur les marchés populaires étaient contaminés (RPP, 2020).

Pendant le confinement, la faim est omniprésente dans les quartiers populaires de Lima. Sur le toit de nombreuses cabanes et maisons apparaissent des drapeaux blancs. Ils signalent les familles en détresse, n’ayant plus rien pour se nourrir. Ainsi, les mesures de lutte contre la pandémie replongent les quartiers populaires dans une situation de détresse qui présente des ressemblances avec celle vécue durant le conflit armé des années 1980-1990 et en particulier avec la crise issue de la mise en oeuvre des plans d’ajustement structurel en 1990. Les mères de familles se retrouvent devant le fait accompli de ne plus avoir les moyens concrets de faire face à l’une des tâches majeures qui leur incombent au quotidien : nourrir leurs familles. La souffrance qui en découle n’est pas seulement celle des ventres vides, elle est aussi psychologique et faite d’angoisse : personne ne sait combien de temps cela va durer. La question de comment les gens vont pouvoir tenir le coup sans aucune rentrée financière taraude les esprits. Les ouvriers mis au chômage ne retrouveront peut-être pas leur travail. Il sera difficile de relancer un commerce rentable car les fonds sont épuisés et il ne reste rien pour acheter des marchandises.

La quarantaine se termine le 30 juin, mais l’épidémie demeure forte et des mesures de limitation de la propagation du virus restent imposées durant des mois. La situation de précarité reste donc la même pour les familles des quartiers périphériques de Lima qui demeurent sans emploi. Le travail informel est plus compliqué et plus limité que par le passé. En réponse à ce manque de moyens pour s’alimenter, dans un quartier de cabanes bâti à flanc de colline, à 20 kilomètres du centre de Lima, comme dans d’autres quartiers populaires des villes, des femmes ont organisé des « ollas comunes » (littéralement « casseroles commune »), sortes de cantines populaires. Elles se coordonnent et s’entraident pour l’obtention, l’acheminement et la répartition de donations. Elles cuisinent ensuite avec l’aide d’autres voisines. Dans le quartier, ce sont sept « ollas comunes » qui permettent de nourrir quelque 220 familles depuis la fin du mois de mai. Fin septembre, 622 « ollas comunes » comme celles-là avaient été enregistrées dans 29 districts, permettant de nourrir 70 577 personnes, dont 18 606 enfants de moins de 5 ans. Il est probable que leur nombre soit encore bien plus élevé, car toutes ne sont pas enregistrées.

Ces cantines populaires sont des espaces auto-organisés en réponse à une situation d’urgence. La majorité d’entre elles fonctionnent sans soutien de l’État. Elles gèrent leur propre alimentation et font appel à diverses formes de dons. La capacité de résilience dont ces femmes font preuve s’inscrit dans une histoire d’organisations populaires locales et féminines développées durant les crises précédentes, et elles-mêmes inspirées des organisations paysannes des régions d’où proviennent les migrants.

L’urgence alimentaire ne changera pas en quelques mois. Les « ollas comunes » vont certainement continuer à s’organiser au-delà de 2020 dans les zones où elles se sont (re)mises en place et sans doute se coordonner de plus en plus. Leurs logiques d’informalité et de bricolage leur permettent une grande plasticité d’adaptation de la manière d’affronter le présent et d’envisager le futur, dans un contexte politique et économique mouvant. La capacité de résilience est impressionnante. Celle de compréhension des enjeux par le biais des débats qu’elles mènent autour des casseroles aussi. Elles désirent amener sur la place publique des suggestions politiques concernant leurs quartiers et obliger les décideurs à prendre en compte leur situation dans les décisions qu’ils prennent, ce qui est encore rarement le cas.

Les quartiers où se développent les cantines populaires sont vus comme des espace de « manques » et de « besoins », mais non pas comme ceux d’acteurs sociaux essentiels. Il est impératif que l’État change sa stratégie paternaliste de distribution à des bénéficiaires pour une stratégie d’aide humanitaire qui considère les « ollas comunes » comme des acteurs centraux écoutés et considérés tant dans leur capacité d’organiser l’aide locale que de suggérer les moyens de le faire de façon équitable et efficace.

DANS LES ANDES : DES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES RENOUVELÉES

Si les régions les plus touchées par la pandémie au Pérou sont les régions côtières (avec les plus grandes villes) et amazoniennes, les défis liés à la crise sanitaire sont cependant nombreux aussi dans les Andes.

Les communautés paysannes de la sierra doivent en effet accueillir les « retornantes  », tout en tentant de contenir le virus ; elles doivent s’organiser pour maintenir une production agricole suffisante, trouver des débouchés pour les produits et mobiliser des ressources monétaires supplémentaires, notamment pour faire fonctionner les réseaux de télécommunication pour l’enseignement à distance. A cela s’ajoute la nécessité de soigner les personnes malades, alors que les services de santé locaux sont rapidement saturés. Pour faire face à ces défis parfois contradictoires, les structures politiques des communautés andines (les « comunidades campesinas », mais aussi les rondes paysannes, « Rondas campesinas ») se renouvellent, en développant de nouvelles fonctions pour protéger et organiser les communautés, en coordination ou non avec les municipalités des Centros poblados, districts et provinces.

Dès mars 2020, dans le nord des Andes, ce sont notamment les rondes paysannes, organisations de vigilance et de justice dans les communautés paysannes (Piccoli, 2011), qui organisent la sécurité sanitaire et contrôlent l’accès aux communautés. Dans d’autres régions, se sont les organes politiques des “comunidades campesinas” elles-mêmes qui se chargent d’organiser des quarantaines dans des maisons communautaires ou au domicile pour les “retornantes”. Certaines communautés mettent en place des comités de surveillance COVID spécifiquement dédiés à la gestion de la crise sanitaire, avec un comité élu parmi les membres de la communauté. Il est chargé de coordonner localement les actions de gestion de la population et de prévention (vérification du port du masque et du respect des consignes dans les magasins locaux, etc.).

Les communautés rurales s’adaptent au nouveau contexte et coordonnent les actions communautaires et étatiques. La crise contribue à renouveler et transformer, au moins temporairement, le leadership communautaire. Les plus jeunes, les plus à même d’utiliser les outils de télécommunications et les réseaux sociaux, ont été placés au premier plan, favorisant un renouvellement générationnel. Avec l’impératif de distanciation physique, les communications passent par les téléphones portables et les radios communautaires. Ces dernières sont utilisées pour diffuser des informations de prévention et d’organisation collective. Elles servent aux professeurs pour partager la matière de leur cours avec les élèves. Des messages mobilisateurs, notamment religieux, y sont aussi relayés.

La gestion de la propagation est souvent très stricte. L’accès aux communauté est fermé aux personnes extérieures pour plusieurs semaines, voire mois, par les autorités communautaires. Des campagnes de désinfection ont aussi été organisées. Pour les « retornantes  », les communautés organisent notamment des quarantaines. Une place leur est réservée à l’écart, notamment dans les locaux communautaires. Par ailleurs, ces personnes étant souvent revenues dans les zones rurales sans ressources économiques ou alimentaires, les membres de la communauté collectent de la nourriture auprès des familles pour la leur donner ainsi qu’à ceux qui en ont le moins. Ils organisent également des « ollas communes » où la nourriture est distribuée à ceux qui en ont besoin.

Face à l’immobilisation imposée par le confinement et à l’impossibilité de négocier leurs produits agricoles individuellement sur les marchés, des intermédiaires vont parfois vendre en ville, via le porte à porte ou dans des lieux dédiés (des marchés paysans aux normes sanitaires très strictes sont mis en place dans certaines villes). Une partie des produits circule aussi davantage au niveau local durant cette période, au lieu d’être envoyée vers les grandes villes. Des circuits de vente directe sont mis en place alors que les grands marchés sont fermés. Des produits sont aussi envoyés aux membres des familles restés dans les villes.

Dans les familles rurales, l’accès aux services de santé est difficile. Les patients sont suivis au poste de santé, parfois dans les hôpitaux, mais le transfert était compliqué et le système saturé. Les personnes âgées malades sont prises en charge par leurs proches, le plus souvent des femmes dans leur maison. L’importance du soin et de la présence auprès de malades a ainsi souvent justifié la prise de risque. Les formes traditionnelles de soin et l’étiologie andines (Mujica Bermudez, 2018) sont aussi mobilisées pour faire face à la maladie, en l’absence de l’accessibilité pour tous d’un traitement ou d’oxygène.

Au travers de ces différentes actions, on retrouve des pratiques de solidarité traditionnelle andine de travail collectif, réinventées face à une nouvelle menace. L’ayni, qui est un mécanisme de solidarité et de réciprocité, et la minga/mink’a, qui est une pratique communautaire de coopération solidaire entre les membres de la communauté, reprennent force (Alberti, Mayer, 1974 ; Walsh‐Dilley, 2017 ; Robledo, 2020). Ces dynamiques de solidarité sont aussi renouvelées en se combinant aux pratiques apprises dans d’autres contextes de vie, comme les villes. Dans ces moments difficiles, des différences interpersonnelles passent au second plan, la situation de crise force les populations à faire front pour répondre collectivement aux problèmes les plus immédiats.

Bien qu’on ait observé un renouvellement communautaire et des formes de solidarité fortes, la situation ne doit pas être idéalisée. Certaines vulnérabilités se sont accrues pendant cette période. Ainsi, les retours massifs ont aussi généré des conflits au sein des communautés en raison d’habitudes différentes vis-à-vis de la participation aux dynamiques communautaires, de la reconnaissance des autorités ou de la participation au travail agricole au sein des familles. Des cas de conflits intrafamiliaux ont poussé certains « retornantes  » à regagner les villes.

Enfin, la charge de travail des femmes a augmenté. Chargées le plus souvent des activités domestiques (nourriture, soins), du soin aux animaux dans l’élevage ainsi que des activités de vente et de commerce, elles ont eu plus à faire alors que les hommes, davantage orientés vers le travail hors de la maison, ont eu moins de charges. Les disparités se sont ainsi tendanciellement accrues, même si des rééquilibrages ont aussi pu avoir lieu. La présence permanente de tous les membres du foyer en période de confinement a aussi augmenté les tensions et les violences domestiques.

Il est néanmoins interpellant de voir que ce sont bien les organisations et les dynamiques communautaires qui ont favorisé la résilience ayant permis une certaine sécurité des populations rurales. Rien de neuf à cela finalement, l’histoire des communautés rurales andines est tout entière traversée de cette constatation de l’importance des organisations communautaires pour faire face aux défaillances de l’État et aux crises multiples. Il serait crucial de reconnaître ce rôle plus amplement pour permettre de maintenir la résilience face aux crises à venir.

EN AMAZONIE : DES COMMANDOS INDIGÈNES CONTRE LE COVID-19

Contrairement à la région andine, la région amazonienne est très fortement touchée par la pandémie, particulièrement les populations urbaines, ensuite l’ensemble des populations des zones amazoniennes. De multiples facteurs ont facilité la propagation du COVID-19. Premièrement, la communication semble avoir été largement défaillante en direction des communautés indigènes d’Amazonie, tant sur les symptômes du virus que les modalités de protection (usage du masque, lavage de mains etc.). Dans certains cas, une communication spécifique n’a eu lieu qu’au mois de mai. Deuxièmement, les programmes d’aide sociale (les programmes de transfert monétaire conditionnés Juntos, Pension 65, mais aussi les bons d’aide de l’État face au confirment) ont constitué des moments de propagation du virus, avec des regroupements de populations rurales dans les villes autour des établissements bancaires. Troisièmement, les « retornantes  » fuyant les villes ont constitué une autre source de contagion pour les communautés où ils arrivaient. En l’absence d’un plan institutionnel structuré d’accueil, d’accompagnement et de prévention, ces mouvements massifs de population ont facilité une propagation sans précédent du coronavirus dans la région, où en outre, les services médicaux sont pratiquement absents.

Il est intéressant de voir que les groupes indigènes, notamment ceux situés dans des zones frontières, ont réagi de différentes manières à la situation, en continuité étroite avec leurs us et coutumes. On a pu observer, au sein de plusieurs groupes, des pratiques de soin basées sur des plantes médicinales, mais aussi l’usage de traitement de vapeurs, de diètes, de diverses pratiques corporelles. Les informations circulaient entre les groupes familiaux au sein de différentes régions du pays, mais aussi au-delà des frontières nationales. Des formes de solidarités ont ainsi pu être observées entre les groupes wampis du Pérou et les shuar/achuar d’Equateur, qui ont signé des accords pour échanger des plantes médicinales, mais aussi freiner l’exploitation minière illégale. D’autres échanges et formes de solidarité s’observent entre groupes Secoyas de part et d’autres de cette frontière.

Ainsi, si on peut affirmer que les frontières nationales qui séparent des groupes ethniques en Amazonie ont impliqué un lent et graduel processus de destruction des formes de vie traditionnelles de ces groupes, il est aussi important de reconnaître les dynamiques de renforcement de certains aspects identitaires dans les groupes ethniques qui dépassent aussi ces frontières. Ainsi, pour les groupes Awajuns, Wampis, Shuars et Achuars dans la zone de frontière entre le Pérou et l’Equateur, mais aussi pour les populations Shipibos de la région d’Ucayali, la pandémie a été l’occasion d’un processus de revitalisation des savoirs médicinaux locaux, parallèlement à un processus de perte de confiance accélérée envers des hôpitaux surchargés. (…)

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