Uruguay: mort de Tabaré Vázquez, l’homme qui a amené la gauche au pouvoir (Théo Conscience / RFI)

L’ancien président uruguayen Tabaré Vázquez (2005-2010 et 2015-2020) est décédé ce dimanche 6 décembre, des suites d’un cancer du poumon. En trente ans de carrière politique, le chef de file du Frente Amplio a permis à la gauche d’accéder au pouvoir et il s’est fait le champion de la lutte contre le tabagisme.

L’ancien président uruguayen Tabaré Vazquez, à Montevideo, le 27 novembre 2014. Pablo Porciuncula / AFP

Il était le principal dirigeant politique uruguayen de ces 30 dernières années. Élu président de la République par deux fois sous les couleurs du Frente Amplio (coalition de gauche), Tabaré Vázquez s’est éteint ce dimanche 6 décembre, à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer du poumon. Homme de gauche et de compromis, il avait su gagner le respect et l’admiration des Uruguayens au-delà des clivages politiques.

L’actuel président, Luis Lacalle Pou (Partido Nacional, centre droit), a salué la mémoire d’un homme qui « a servi son pays », et « mené sa dernière bataille avec courage et sérénité ». « Il fut le président des Uruguayens. Le pays est en deuil », a-t-il ajouté. « Merci Tabaré, c’est un honneur de t’avoir connu », s’est quant à lui ému Pepe Mujica, président de l’Uruguay de 2010 à 2015, entre les deux mandats de Tabaré Vázquez. « Merci pour ton esprit scientifique, la grandeur de ton engagement pour défendre les laissés-pour-compte ».

Premier président de gauche de l’histoire du pays

Tabaré Vázquez naît en 1940 dans le quartier ouvrier de la Teja, à Montevideo. « Je suis né dans un foyer très modeste, mais avec une énorme dignité. Celle que mes parents ont su lui donner, par le travail, en pensant au futur de leurs enfants », se souvenait-il récemment lors d’une interview accordée à la télévision uruguayenne. Charpentier, serveur, livreur de journaux, il enchaîne les petits boulots avant de commencer à 21 ans des études de médecine. Il décide de se spécialiser en oncologie après avoir vu le cancer emporter successivement sa sœur, sa mère et son père. 

Il adhère clandestinement au Parti socialiste en 1983, alors que la dictature uruguayenne (1973-1985) s’essouffle. Charismatique et épris de compromis, il gravit rapidement les échelons au sein du Frente Amplio, large coalition de gauche rassemblant anciens guérilleros Tupamaros et sociaux-démocrates. En 1989, il offre à sa formation politique son premier coup d’éclat électoral en remportant la mairie de la capitale, Montevideo, où vit près de la moitié de la population du pays. 

Après deux échecs à l’élection présidentielle, il l’emporte fin 2004 avec 50,45% des voix au premier tour, et devient le premier chef d’État de gauche de l’histoire du pays, promettant de gouverner « les yeux dans l’utopie et les pieds sur terre ». Il prend ses fonctions en 2005, alors que le pays traverse une grave crise économique. Son plan d’urgence social, appuyé sur une ambitieuse réforme fiscale, fait chuter la pauvreté dans le pays. À la fin de son premier mandat, elle touche 19% de la population, contre 36% cinq ans auparavant. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


Tabaré Vázquez, premier président de gauche
de l’Uruguay, est mort
( Aude Villiers-Moriamé / Le Monde)

Président à deux reprises de l’Uruguay, Tabaré Vazquez est mort le dimanche 6 décembre, à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer du poumon. L’actuel chef d’État uruguayen, Luis Lacalle Pou, a salué la mémoire de son prédécesseur : « Il a affronté sa dernière bataille avec courage et sérénité. Il a servi son pays et, grâce à ses efforts, a obtenu des avancées importantes. Tout le pays est en deuil. »

Né le 17 janvier 1940 dans un quartier ouvrier de la capitale uruguayenne, Montevideo, quatrième enfant d’une famille de cinq, Tabaré Vázquez enchaîne divers emplois – charpentier, vendeur de journaux – dès la fin du lycée pour subvenir aux besoins de sa famille. « Historiquement, j’appartiens à la classe des travailleurs », avait-il déclaré en février 2020, lors d’une cérémonie en son hommage au siège de la confédération syndicale uruguayenne. (…)

(…) Lire la suite de l’article (réservé aux abonné.e.s) ici