🇻🇪 Venezuela : arrestation d’une avocate opposante et expulsion de fonctionnaires de l’ONU (La Presse / AFP / France 24)


De nombreux pays et ONG s’alarment après le placement en détention le 12 février de l’avocate Rocío San Miguel, et dénoncent la «vague de répression» menée par le gouvernement Maduro. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a annoncé jeudi 15 février « suspendre les activités » du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) dans le pays et ordonné le départ de son personnel sous 72 heures, après les critiques sur la détention de l’avocate.

Le sort d’une avocate critique de Maduro inquiète l’UE, les États-Unis et l’ONU (La Presse / AFP)

L’avocate Rocío San Miguel lors d’une conférence à Caracas, le 14 septembre 2011. Photo Fernando Llano, Associated Press.

Les États-Unis et l’UE ont dit mardi [13 février] être « profondément préoccupés » par le placement en détention pour « conspiration » d’une avocate vénézuélienne critique du gouvernement Maduro, l’ONU dénonçant un « plan coordonné visant à réduire au silence les critiques et les opposants présumés ». L’avocate Rocío San Miguel, 57 ans, spécialiste des questions militaires et directrice de l’ONG « Contrôle citoyen » qui surveille les violations des droits humains, a été arrêtée le 9 février à l’aéroport de Caracas alors qu’elle s’apprêtait à quitter le Venezuela.

En compagnie de cinq membres de sa famille – sa fille, ses deux frères, son père et son ex-mari –, elle a été présentée devant un tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme  et le Parquet a demandé le placement en détention provisoire des ex-époux.

Mme San Miguel est poursuivie pour « trahison », « conspiration » et « terrorisme ». Son ex-mari José Gonzales De Canales Plaza, colonel de l’Armée de l’air en retraite, est poursuivi pour « révélation de secrets politiques et militaires concernant la sécurité de la nation ». Les quatre autres membres de la famille ont été placés en liberté surveillée. Aucun détail n’a été fourni concernant les poursuites dont ils font l’objet.

« Lors de cette audience, Rocío San Miguel n’a pas eu d’avocats en qui elle avait confiance pour garantir son droit à l’assistance juridique, dans le cadre de la procédure régulière établie par l’article 44 de la Constitution », a dénoncé l’équipe juridique de l’avocate dans un communiqué.

Sans nouvelles depuis son arrestation, les avocats avaient dénoncé « une disparition forcée ». Ils ont indiqué avoir appris uniquement mardi que Mme San Miguel était incarcérée à l’Hélicoïde, le centre de détention des services de renseignement vénézuéliens à Caracas.

L’avocate est accusée par les autorités d’être impliquée dans une conspiration présumée contre le président Nicolás Maduro. Elle aurait apporté son concours à un projet d’attaque d’une base militaire près de la frontière avec la Colombie, dans le but de saisir des armes et d’assassiner le président.

Son arrestation intervient alors que le gouvernement a annoncé avoir déjoué cinq complots, impliquant selon la justice des militaires, des journalistes et divers militants. Trente-six personnes ont été arrêtées. (…)

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Le Venezuela expulse le personnel de l’ONU chargé des droits de l’homme (La Presse / AFP)

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a annoncé jeudi 15 février « suspendre les activités » du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) dans le pays et ordonné le départ de son personnel sous 72 heures, après les critiques sur la détention de l’avocate Rocio San Miguel.

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil. Photo Federico Parra, AFP.

« Nous regrettons cette annonce et évaluons les prochaines actions à mener. Nous continuons à dialoguer avec les autorités et les autres parties prenantes. Notre principe directeur a été et reste la promotion et la protection des droits humains du peuple vénézuélien », a réagi la porte-parole du HCDH à Genève, Ravina Shamdasani.

Le HCDH, dirigé par Volker Türk, avait auparavant sur le réseau X exprimé sa « profonde inquiétude » après le placement en détention de la « militante des droits de l’homme » Rocío San Miguel, poursuivie pour « terrorisme », demandant « instamment sa libération immédiate et le respect de son droit à la défense ».

Le ministre Yvan Gil a dénoncé le « rôle inapproprié que cette institution a développé, qui loin de se montrer comme une entité impartiale, l’a conduite à devenir le bureau privé des putschistes et des terroristes qui complotent en permanence contre le pays ».

Selon lui, la suspension restera en vigueur « jusqu’à ce qu’ils rectifient publiquement devant la communauté internationale, leur attitude colonialiste, abusive et violant la Charte des Nations unies ». Il a cependant assuré que le Venezuela « continuera à coopérer avec le bureau du Haut Commissaire à Genève ».

L’ONG vénézuélienne de défense des droits humains Provea a estimé que cette décision « accroît la vulnérabilité des victimes aux abus et tente d’empêcher le contrôle par les organismes internationaux ». (…)

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Reportage de France 24