🇳🇮 🇧🇷 🇷🇺 🇻🇪 🇨🇺 Visites diplomatiques du ministre des affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, en Amérique latine (revue de presse)
La semaine dernière, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est rendu au Brésil, au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua. Il y a rencontré ses homologues, avec lesquels il a notamment discuté de la position de ces États quant à la guerre en Ukraine.
Retour sur la visite de Sergueï Lavrov en Amérique du Sud (Christophe Ventura / IRIS / 24 avril)
À l’occasion de la visite en Amérique latine du ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, Christophe Ventura revient sur les liens qu’entretient la Russie avec les pays latino-américains et les enjeux de cette visite.
Sergueï Lavrov en Amérique latine, une lutte d’influence avec Washington? (RFI / 21 avril)
Avec la tournée en Amérique latine du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans certains États anti-américains, la Russie tente-t-elle de consolider son alliance anti-occidentale sur ce continent ?
Après le Moyen Orient, l’Asie, l’Afrique, voici donc l’inoxydable ministre russe des Affaires étrangères en tournée diplomatique en Amérique latine. L’objectif pour Sergueï Lavrov est clair : il s’agit de renforcer l’influence de Moscou dans cette partie du monde. Il renoue ainsi avec la politique extérieure de l’URSS qui avait développé des liens étroits et idéologiques avec des pays comme Cuba, le Nicaragua et plus tard le Venezuela.
Des liens qui n’ont jamais été rompus, y compris sur le plan des échanges commerciaux. Entre 2000 et 2020, ces échanges sont ainsi passés de 5 à 20 milliards de dollars. Sergueï Lavrov va donc parler économie avec ces États, mais surtout resserrer les liens politiques avec ses alliés traditionnels.
Un déplacement important au Brésil
Au-delà de ces visites attendues et logiques, il y a eu le déplacement au Brésil. Un déplacement important pour Moscou à plusieurs titres. Le Brésil, c’est bien sûr la principale économie du continent, membre des Brics comme la Russie. Depuis l’élection de Lula, le Kremlin sait qu’il dispose d’un allié potentiel plus conciliant.
Le Brésil a de grandes ambitions internationales, il vient d’opérer un rapprochement avec la Chine lors de la visite récente de Lula à Pékin. Et surtout, il fait entendre sa différence sur la guerre en Ukraine : il n’applique pas les sanctions occidentales, estime que les États-Unis et l’Europe contribuent à la prolongation du conflit. Et donc, si le Brésil n’est pas un affidé de la Russie, son positionnement intéresse fortement le régime de Vladimir Poutine.
Une réaction américaine timide
Face à cet activisme russe, Washington réagit étonnamment assez peu. C’est l’un des paradoxes de la politique extérieure des États-Unis, elle est stratégique avant d’être géographique. Depuis la fin des années 90, cette arrière-cour des États-Unis comme on disait alors, a cessé d’être une priorité pour Washington, qui fut pourtant très actif dans les affaires internes de ces pays. À l’exception notable de la Colombie, avec laquelle Washington a maintenu des liens économiques et sécuritaires très importants. (…)
Écouter le podcast de RFI ici
Sergueï Lavrov à Cuba après sa visite éclair au Nicaragua (Euronews / 21 avril)
Le Chef de la diplomatie russe termine à La Havane une tournée diplomatique en Amérique latine qui l’avait également conduit au Brésil, au Venezuela et au Nicaragua.
La tournée de Sergueï Lavrov se poursuit en Amérique latine (TV5 Monde / 20 avril)
Suite de la tournée de Sergueï Lavrov en Amérique Latine. Le ministre russes des affaires étrangères est arrivé à Cuba. Il veut créer une union contre ce qu’il appelle “le chantage de l’Occident”.
Avec des explications de Janette Habel.
«La visite de Sergueï Lavrov en Amérique du Sud n’est pas de la même nature selon les pays» (Inverview de Christophe Ventura / RFI / 18 avril)
Le ministre russe des Affaires étrangères est en tournée dans des pays de l’Amérique latine hostiles aux Etats-Unis, sur fond de guerre en Ukraine. Entretien avec Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Écouter l’interview de Christophe Ventura ici
Critiqué pour son ambiguïté avec la Russie, Lula condamne «la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine» (Libération / 19 avril)
Le président brésilien avait récemment accusé les Etats-Unis «d’encourager la guerre» en Ukraine, reprenant la rhétorique de la Russie et de la Chine. Sans avoir jamais infligé des sanctions financières à Moscou.
Emmanuel Macron n’est pas le seul à essuyer des reproches pour ses prises de position sur l’invasion russe de l’Ukraine. Sous le feu des critiques américaines pour se faire «l’écho de la propagande russe et chinoise», le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a clairement condamné mardi 18 avril au soir la «violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine» par la Russie.
Lundi, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, avait réagi aux propos du président Lula qui, lors d’un récent déplacement en Chine, avait accusé les Etats-Unis «d’encourager la guerre» en Ukraine et dit qu’ils devraient plutôt «commencer à parler de paix». Ces critiques font écho à celles formulées par Moscou et Pékin, qui blâment les pays occidentaux pour la guerre qui a débuté en février 2022 avec l’invasion russe de l’Ukraine. A l’inverse de plusieurs puissances occidentales, le Brésil n’a jamais imposé de sanctions financières à la Russie ou accepté de fournir des munitions à Kyiv et tente de se positionner, tout comme la Chine, en tant que médiateur.
Mardi, lors d’un déjeuner en l’honneur du président roumain Klaus Iohannis, en visite à Brasilia, Lula a réitéré sa volonté de paix : «Tout en condamnant la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mon gouvernement défend une solution politique négociée au conflit.»
Le principal conseiller en politique étrangère du président Lula, Celso Amorim, a lui qualifié d’«absurdes» les déclarations de John Kirby. «Nous avons plusieurs points de convergence [avec la Russie], mais le Brésil a condamné à plusieurs reprises, sous le gouvernement actuel, l’invasion de l’Ukraine», a déclaré à GloboNews Celso Amorim, également ancien ministre des Affaires étrangères du Brésil lors des deux premiers mandats de Lula (2003-2010).
Remercié par Lavrov
Les déclarations du porte-parole américain avaient déjà été rejetées lundi par le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, après avoir reçu son homologue russe Sergueï Lavrov. «Je ne sais pas comment ou pourquoi [John Kirby] est arrivé à cette conclusion. Mais je ne suis pas du tout d’accord», a-t-il dit. (…)
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