🇵🇪 Pérou : une mobilisation qui ne faiblit pas malgré la répression (Revue de presse)


Les manifestations et les blocages ont repris au Pérou depuis quelques jours pour réclamer la démission de la Présidente Dina Boluarte. Depuis le lundi 9 janvier, on compte 17 décès dus à la répression. Parallèlement, une enquête a été ouverte par la procureure du Pérou accusant Boluarte de “génocide”.


Au Pérou, des manifestants réclament la démission de la présidente Boluarte
(France 24) – Le 5 janvier 2023

Manifestations et blocages ont repris dans une trentaine de provinces du Pérou mercredi pour réclamer la démission de la présidente Dina Boluarte, qui a succédé en décembre à Pedro Castillo, destitué par le Parlement.


Les manifestations réclamant la démission de la présidente du Pérou Dina Boluarte, qui a succédé en décembre à Pedro Castillo, destitué par le Parlement, ont repris mercredi 4 janvier dans plusieurs régions du pays après une pause lors des fêtes de fin d’année, a annoncé le gouvernement.

Les affrontements avec les forces de sécurité, notamment dans le centre et le sud du pays, où le président déchu bénéficie de soutiens, ont fait jusqu’ici 22 morts et plus de 600 blessés.

“Il y a dix points de blocage, notamment à Puno”, dans le sud-est du pays, a déclaré à la presse le Premier ministre, Alberto Otarola, après la mise en place d’un centre de gestion de crise à Lima. Selon lui, 30 provinces du pays sur 195 sont affectées.

Dans la capitale Lima, la police a dispersé avec des gaz lacrymogènes une foule de dizaines de manifestants partis de la Plaza Dos de Mayo et qui essayaient d’atteindre le Congrès. À Arequipa (sud), la police tentait de débloquer des routes en utilisant la même méthode, selon un correspondant de l’AFP. Certaines voies de circulation sont également bloquées dans les régions de Junin (centre), Cusco et Apurimac (sud-est), selon l’AFP et la presse locale.

Touristes évacués

La liaison ferroviaire entre Cusco et la citadelle inca du Machu Picchu, joyau touristique du Pérou, a été suspendue mercredi par précaution et pour une durée indéterminée afin d’assurer la sécurité des touristes, a indiqué dans un communiqué la compagnie PeruRail. Mardi, 2 000 touristes ont été évacués du site, selon la police. Le ministère de la Culture a précisé que l’accès à la citadelle et aux parcs archéologiques se déroulait normalement mercredi, malgré les manifestations.

En décembre, des milliers de visiteurs avaient été bloqués au Machu Picchu et à Cusco, la liaison en train ayant été interrompue et l’aéroport fermé à la suite d’une tentative de prise de contrôle par les manifestants.

Dans les régions où des manifestations ont repris mercredi, bâtiments publics et aéroports sont gardés par la police et l’armée, les militaires étant autorisés à assurer le maintien de l’ordre après la proclamation de l’État d’urgence à la mi-décembre.

Appel au calme

À Lima, Dina Boluarte a appelé à la fin des manifestations, “à la paix, au calme et à l’unité pour promouvoir le développement du pays”. Mercredi, la présidente du Pérou a demandé à l’ex-dirigeant bolivien, Evo Morales, de ne pas interférer dans les affaires internes du Pérou et a dit “envisager” de lui bloquer l’accès au pays. (…)

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Au moins 17 morts au Pérou : affrontements entre forces de l’ordre et manifestants
(France 24) – Le 10 janvier 2023

Des affrontements au Pérou entre forces de l’ordre et manifestants réclamant le départ de la présidente Dina Boluarte ont fait au moins 17 morts lundi 9 janvier à Juliaca, lors d’une tentative d’invasion de l’aéroport de la ville, dans le sud-est du pays.


La présidente sous enquête après la répression des manifestations
(La presse) – Le 11 janvier 2023

(Lima) La présidente du Pérou Dina Boluarte fait face, avec plusieurs hauts responsables, à une enquête sur la répression des manifestations antigouvernementales qui ont fait 40 morts depuis décembre dans le pays andin.

Les proches de manifestants tués lors d’affrontements à Juliaca, dans le sud du Pérou, attendent la remise des corps devant la morgue de la ville, le 10 janvier 2023

La procureure de l’État, Patricia Benavides, « a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire contre la présidente Dina Boluarte, le président du Conseil des ministres Alberto Otarola, le ministre de l’Intérieur Victor Rojas, le ministre de la Défense Jorge Chavez », a annoncé mardi le parquet sur Twitter.

Cette enquête concerne des faits de « génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations des mois de décembre 2022 et janvier 2023 dans les régions d’Apurimac, La Libertad, Punon, Junin, Arequipa et Ayacucho », a-t-il ajouté.

L’enquête vise également l’ex-président du Conseil des ministres Pedro Angulo et l’ex-ministre de l’Intérieur César Cervantes, qui avaient fait partie du gouvernement de Dina Boluarte du 7 au 21 décembre. Un total de 22 personnes étaient mortes dans des manifestations durant ces deux semaines.

Au moins 40 personnes sont mortes et plus de 600 ont été blessées dans les manifestations qui ont suivi la destitution et l’arrestation le 7 décembre du président socialiste Pedro Castillo, accusé de tentative de coup d’État pour avoir voulu dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir.

Grève illimitée

Les manifestants réclament entre autres le départ de Mme Boluarte, qui a succédé à M. Castillo, et la tenue immédiate d’élections anticipées, déjà avancées de 2026 à avril 2024.

Bien qu’issue du même parti d’inspiration marxiste (Peru Libre) de M. Castillo, Dina Boluarte est considérée comme une « traîtresse » par les protestataires.

L’épicentre de la contestation est la région aymara (peuple amérindien) de Puno, à la frontière avec la Bolivie et sur les rives du lac Titicaca, où un grève illimitée est en vigueur depuis le 4 janvier et où ont eu lieu de graves affrontements, saccages et pillages.

Les autorités ont décrété mardi dans cette région un couvre-feu de trois jours, après la mort de 18 personnes lors de manifestations depuis lundi.

À Juliaca, à 1300 km au sud de Lima, des dizaines de familles de victimes vêtues de noir faisaient la queue à la morgue pour recevoir le corps d’un proche, après des affrontements meurtriers près de l’aéroport de cette ville de la région de Puno. « Mon frère est mort parce qu’il a été abattu, il a été tué par la police », a dit un homme à la radio La Decana.

En pleine crise politique et institutionnelle, le gouvernement péruvien a obtenu mardi soir la confiance du Parlement avec 73 voix pour, 43 voix contre et six abstentions. Il aurait dû démissionner s’il avait perdu ce vote, imposé par la Constitution.

Le Pérou doit recevoir mercredi une mission de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH), dépêchée dans le pays pour enquêter sur les manifestations et la réponse des forces de l’ordre. (…)

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Pérou : une enquête pour génocide ouverte contre la présidente, couvre-feu dans le département de Puno (Le Monde/ AFP) – le 10 janvier 2023

Au moins dix-huit personnes sont mortes depuis lundi dans des affrontements avec les forces de l’ordre dans cette zone frontalière de la Bolivie.

Des proches des dix-huits victimes des affrontements récents avec les forces de l’ordre attendent devant la morgue de l’hôpital de Juliaca avec des cercueils vides. Le 10 janvier 2023. JUAN CARLOS CISNEROS / AFP

Pour tenter d’enrayer les violences, un couvre-feu de trois jours a été a décrété, mardi 10 janvier, dans le département de Puno, a annoncé le premier ministre péruvien, Alberto Otarola, lors d’une session plénière du Parlement.

Les manifestations antigouvernementales se poursuivaient mardi avec des blocages de routes dans six départements. L’épicentre des protestations reste cependant le département qui compte le plus de représentants du peuple amérindien aymara, celui de Puno, à la frontière avec la Bolivie, où des pillages de magasins et des attaques contre des véhicules de police ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.

Au moins dix-huit personnes ont été tuées depuis lundi à Jualica lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants, selon le défenseur du peuple (médiateur local). Les victimes présentent des blessures par balle, a déclaré un responsable de l’hôpital Carlos Monge de Juliaca, où elles ont été emmenées.

Les manifestants réclament, entre autres, la démission de Dina Boluarte, arrivée à la tête du Pérou après la destitution et l’arrestation, le 7 décembre, du socialiste Pedro Castillo, accusé de tentative de coup d’Etat pour avoir voulu dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir. Les manifestations ont fait au moins 40 morts en un mois et plus de 600 blessés depuis le mois de décembre.

« Génocide, homicide qualifié et blessures graves »

La procureure du Pérou, Patricia Benavides, « a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire contre la présidente, Dina Boluarte, le président du conseil des ministres, Alberto Otarola, le ministre de l’intérieur, Victor Rojas, le ministre de la défense, Jorge Chavez », a annoncé le parquet sur Twitter.

Cette enquête concerne des faits de « génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations des mois de décembre 2022 et janvier 2023 dans les départements d’Apurimac, de La Libertad, de Punon, de Junin, d’Arequipa et d’Ayacucho », a-t-il ajouté.

Des centaines de manifestants rassemblés sur la place principale de la ville de Puno, dans le sud du Pérou, pour soutenir le président déchu, Pedro Castillo, le 9 janvier 2023. JUAN CARLOS CISNEROS / AFP

L’enquête vise également l’ex-président du Conseil des ministres Pedro Angulo et l’ex-ministre de l’intérieur César Cervantes, qui avaient fait partie du gouvernement de Dina Boluarte du 7 au 21 décembre.

Tensions avec la Bolivie

Une grève illimitée a lieu depuis le 4 janvier dans le département de Puno. Il s’agit également du point de départ d’une marche organisée par plusieurs collectifs de citoyens et de paysans, dont l’arrivée dans la capitale, Lima, est prévue vers le 12 janvier.

Lundi, le Pérou a interdit l’entrée sur son territoire à l’ancien président bolivien Evo Morales pour son « intervention » dans les affaires politiques internes du pays. (…)

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