🇻🇪 Accord historique entre Vénézuéliens à Mexico. Les États-Unis lâchent du lest (RFI)


Un « second accord partiel de protection sociale du peuple » a pu être trouvé ce samedi 26 novembre à Mexico, entre le pouvoir et l’opposition vénézuéliennes. Et dans la foulée, les sanctions américaines pesant sur le secteur pétrolier du régime de Caracas ont commencé à être levées. Washington a autorisé le groupe pétrolier Chevron à reprendre partiellement ses activités d’extraction de pétrole dans le pays de Nicolás Maduro.

De gauche à droite : le délégué de l’opposition vénézuélienne Gerardo Blyde Pérez, le ministre des Affaires étrangères du Mexique Marcelo Ebrard, le diplomate norvégien Dag Nylander et le président de l’Assemblée nationale du Venezuela, Jorge Rodriguez, ce samedi 26 novembre à Mexico. AP – Fernando Llano

Par communiqué, le département du Trésor américain a décrété que le géant Chevron était autorisé à relancer en partie les activités de sa co-entreprise détenue au Venezuela, en partenariat avec Petróleos de Venezuela (PdVSA), à la condition que « PdVSA ne reçoive aucun revenu des ventes de pétrole réalisées par Chevron ».

Cette décision a été rendue après l’annonce d’un accord partiel entre le gouvernement du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) et l’opposition, au Mexique, et alors que les États-Unis cherchent des hydrocarbures de substitution compte tenu de la perte du brut russe, en raison des sanctions adoptées depuis la guerre en Ukraine.

Le dialogue inter-vénézuélien a repris vendredi à Mexico, tandis que Caracas accueille, depuis lundi, la reprise des négociations entre le gouvernement de Bogota et la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN). Le processus actuel a commencé en août 2021 au Mexique, mais M. Maduro l’avait suspendu deux mois plus tard.


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À l’époque, le président vénézuélien, après des expériences déjà infructueuses en 2018 et 2019, entendait protester contre l’extradition aux États-Unis d’Alex Saab, un homme d’affaires vénézuélien proche du pouvoir et poursuivi pour blanchiment de capitaux. Les pourparlers sont restés interrompus pendant quinze mois.

Les représentants du décrié président Maduro ont annoncé l’accord à la mi-journée ce samedi. En mai, le gouvernement américain avait déjà permis à Chevron de « négocier les termes de potentielles futures activités au Venezuela », une première entorse à l’embargo sur le pétrole vénézuélien imposé par Washington en 2019.

Dans ces discussions, le numéro un de Caracas espérait donc la levée des sanctions économiques américaines sur son pays, et notamment de l’embargo sur les exportations de pétrole. L’opposition, elle, réclamait des solutions à la crise humanitaire, le respect des droits humains et des garanties pour des élections libres et observables.

En attendant d’en savoir plus, ce samedi, un haut responsable américain a qualifié l’accord, selon l’Agence France-Presse, d’étape importante dans la bonne direction. Ce dialogue constitue « un espoir pour toute l’Amérique latine » et « le triomphe de la politique », a pour sa part réagi le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard.

Accord à Mexico : Washington est satisfait

Pour Washington, il s’agit d’une main tendue au gouvernement de Nicolás Maduro après « une étape importante dans la bonne direction ». Les Américains autorisent donc Chevron à reprendre partiellement ses activités d’extraction de pétrole au Venezuela, en partenariat avec la compagnie nationale vénézuélienne.

Le géant californien s’est d’ailleurs lui-même félicité de cette nouvelle. En raison des sanctions imposées depuis plusieurs années, Chevron pouvait uniquement réaliser des opérations de maintien de ses installations.

Les autorités américaines précisent tout de même que cette reprise d’activité implique certaines conditions. La compagnie vénézuélienne ne touchera aucun argent sur les ventes de pétrole réalisées par Chevron. Ses revenus serviront à payer la dette due à l’entreprise américaine.

Washington prévient également que cette levée de sanctions reste partielle et que la suite dépendra grandement de la coopération du gouvernement de M. Maduro et de l’avancée des négociations avec l’opposition. (…)

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Voir également :
Venezuela : après l’« accord partiel » entre le pouvoir et l’opposition, les Etats-Unis allègent l’embargo pétrolier (Le Monde / AFP)
Venezuela : Le gouvernement et l’opposition reprennent le dialogue (Espaces Latinos)
Le Venezuela bientôt libéré de son statut de paria ? (L’Humanité / article réservé aux abonné.e.s)