Appel des indigènes de l’Amazonie équatorienne à soutenir leur lutte contre l’impunité des entreprises transnationales/ Indígenas de la Amazonía ecuatoriana hacen un llamado de apoyo en su lucha contra la impunidad corporativa .
Quito 18 juin 2018. Personne n’est au-dessus de la loi. 350 000 dollars canadiens, c’est le prix à payer en quelques semaines, pour que les habitants de l’Amazonie puissent faire appel devant la Cour Suprême du Canada. Leur objectif est de faire appliquer la sentence écuatorienne pour la réparation d’une des pollutions les plus importantes du monde qui fut causée par les opérations pétrolières négligentes de Chevron. FAL vous appelle à participer à la collecte de solidarité (lien en bas de page)
Les Équatoriens affectés par Chevron (UDAPT-Union des victimes des opérations pétrolières de Texaco) lancent un appel pour changer les lois et les comportements qui renforcent la structure mondiale de l’impunité des entreprises transnationales. Des entreprises comme Chevron constituent une menace pour l’environnement et la survie sur la terre.
La Cour Nationale de l’Équateur a condamné Chevron à payer plus de 9,5 milliards de dollars étasuniens pour l’assainissement des terres et de l’eau gravement polluées par Chevron. Cependant, l’entreprise a retiré tous ses actifs de l’Équateur. Ainsi les communautés ont dû chercher à faire appliquer le jugement en Argentine, au Brésil et au Canada.
Concernant le Canada, la Cour Suprême a reconnu en octobre 2018 que cette demande relèvait de l’intérêt public. Malgré cela , la Cour de l’Ontario a déclaré que, même si la réalité économique de Chevron ne correspond pas à la réalité juridique, les lois en vigueur ne doivent pas être modifiées, car elles pourraient porter atteinte aux entreprises canadiennes. Par ce jugement, les intérêts des entreprises sont placés au-dessus des droits humains.
Ce procès a provoqué un large débat parmi les membres du barreau canadien. L’appel de la UDAPT devant la Cour Suprême du Canada va montrer si les juges décident d’adopter une approche innovatrice concernant la responsabilité des transnationales et l’équité de la justice, ou s’ils appliquent les lois actuelles qui favorisent l’impunité des entreprises transnationales. Dans le cadre de ce procès, la UDAPT a rejoint des campagnes internationales avec des centaines d’organisations qui luttent pour les droits humains, et proposent en particulier l’adoption d’un instrument international contraignant, visant à obliger les entreprises transnationales à respecter les droits humains. La bataille emblématique des Équatoriens a permis de démasquer l’architecture de l’impunité qui permet la violation des droits humains et de l’environnement par les entreprises transnationales. Les communautés affectées équatoriennes font confiance a la Cour Suprême du Canada, étant donné que ses sept juges ont reconnu précédemment leur droit de chercher à homologuer la sentence au Canada.
Néanmoins, l’accès à la Cour Suprême est soumis à des conditions financières, vu que la Cour de l’Ontario a statué que les victimes équatoriennes doivent payer 350 000 dollars canadiens jusqu’au début du mois de juillet, s’ils souhaitent poursuivre cette importante bataille. Pour les indigènes et paysans qui vivent en Amazonie y qui n’ont pas d’argent, la collecte de ce montant est très difficile. S’ils ne réussissent pas à fournir cette somme à temps, l’impunité va prévaloir.
Leur victoire représenterait une avancée importante pour les peuples qui souffrent des violations des droits humains dans le monde. Ainsi un mouvement international a été créé pour la collecte des 350 000 dollars canadiens donnant accès à la justice. C’est l’occasion de rompre cette impunité qui empêche les habitants du monde de défendre leurs droits face aux entreprises transnationales. Ce procès pourrait marquer un tournant.
Mobilisez-vous aux côtés des habitants de l’Amazonie!
Il s’agit de collecter 350 000 dollars canadiens (230 000 euros) avant le 6 juillet!
Merci de participer à la collecte en cliquant ici