🇦🇷 Argentine: les femmes dans la rue, le candidat anti-avortement Milei dans le viseur (TV5 Monde / Mediapart)


Plusieurs milliers d’Argentines ont manifesté jeudi 28 septembre pour défendre le droit à l’avortement, légal dans le pays depuis trois ans, mais “en danger”, estiment nombre d’entre elles en cas de victoire du candidat ultralibéral et anti-avortement à la présidentielle d’octobre, Javier Milei.

La manifestation aux dominantes de vert, couleur devenue symbole de la lutte pour l’avortement, a parcouru le centre de Buenos Aires de la place de Mai, siège de la présidence, jusqu’au Parlement, pour marquer la Journée mondiale pour le droit à l’avortement.

Manifestation pour le droit à l'avortement, le 28 septembre 2023 à Buenos Aires, en Argentine

Manifestation pour le droit à l’avortement, le 28 septembre 2023 à Buenos Aires, en Argentine. AFP. Emiliano Lasalvia


Plusieurs milliers d’Argentines ont manifesté jeudi pour défendre le droit à l’avortement, légal dans le pays depuis trois ans, mais “en danger”, estiment nombre d’entre elles en cas de victoire du candidat ultralibéral et anti-avortement à la présidentielle d’octobre, Javier Milei.

La manifestation aux dominantes de vert, couleur devenue symbole de la lutte pour l’avortement, a parcouru le centre de Buenos Aires de la place de Mai, siège de la présidence, jusqu’au Parlement, pour marquer la Journée mondiale pour le droit à l’avortement.

“On se rassemble pour défendre les droits des femmes, parce qu’on craint un recul, selon le résultat des élections”, a déclaré Martha Gazzano, une psychologue de 47 ans, marchant aux côtés de sa fille de 15 ans.

Reportage de TV5 Monde

Javier Milei, un économiste ultra-libéral et libertaire de 52 ans, a secoué la politique argentine en arrivant mi-août en tête de la primaire présidentielle, sorte de “répétition générale” du scrutin du 22 octobre. À ce jour, il est en tête des intentions de vote et disputerait un second tour face à Sergio Massa, ministre de l’Economie et candidat de la coalition gouvernementale (centre-gauche). Javier Milei a exprimé à plusieurs reprises son opposition à l’avortement, qu’il qualifie d'”assassinat aggravé par ascendant”. “Evidemment la femme a les droits sur son corps, mais l’enfant n’est pas son corps”, estime-t-il. Toutefois, il a indiqué qu’il s’en remettrait à un référendum s’il était élu président.

Manifestation pour le droit à l'avortement, le 28 septembre 2023 à Santiago du Chili

Manifestation pour le droit à l’avortement, le 28 septembre 2023 à Santiago du Chili. AFP. Javier Torres


L’Argentine a légalisé en janvier 2021 l’avortement jusqu’à la 14ème semaine. En Amérique latine, l’IVG étaient seulement autorisé à Cuba et en Uruguay, pays pionniers, et plus récemment en Colombie et au Mexique. Au Brésil, pays de 203 millions habitants, la Cour suprême a commencé à examiner un recours réclamant la dépénalisation de l’avortement jusqu’à la douzième semaine de grossesse, l’IVG n’étant autorisé que dans de rares exceptions dans ce pays très religieux, avec notamment un essor des églises évangéliques. Des rassemblements pour le droit à l’IVG se sont tenus aussi au Chili, où il n’est toléré qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, ou encore au Venezuela. (…)

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Les féministes argentines mobilisent face à la menace d’extrême droite (Ludovic Lamant / Mediapart)

Des manifestations féministes se sont déroulées partout en Argentine, jeudi 28 septembre, à trois semaines d’une présidentielle marquée par la poussée du candidat d’extrême droite Javier Milei. « Pour conjurer la peur, il faut encore plus de féminisme », préviennent les manifestantes. Reportage à Buenos Aires.

Lors de la mobilisation féministe à Buenos Aires, le 28 septembre 2023. © Photo Emiliano Lasalvia / AFP

Florencia Casal a fait le déplacement depuis La Matanza, l’une des villes les plus pauvres de la banlieue de Buenos Aires. À 34 ans, elle milite au quotidien pour une meilleure inclusion des femmes au sein du réseau des maisons de quartier de sa commune. Et son message, ce jeudi après-midi, alors que le cortège de plusieurs milliers de personnes se met en route depuis la place de Mai, en plein cœur de la capitale, est direct : « Il faut qu’il perde, que l’on puisse poursuivre nos combats. »

« Il », c’est Javier Milei, candidat d’extrême droite, ultralibéral, qui est sorti gagnant des primaires organisées en août et qui semble bien parti pour au moins accéder au second tour de la présidentielle. Cet économiste libertarien et vedette des plateaux télé réactionnaires s’est accaparé le concept de liberté, jusqu’à en faire le nom de son parti (« La liberté avance »).

Alors, les féministes qui défilent à Buenos Aires, sous les rayons de soleil du printemps austral, veulent se le réapproprier et faire entendre que « la liberté est à [elles]».

Les collectifs féministes à l’initiative de la marche, dont Ni Una Menos (« Pas une de moins »), surgie à partir de 2015 pour dénoncer les féminicides, ont fait circuler des tracts, dont l’un clame : « Pour conjurer la peur, il faut encore plus de féminisme ».Ils s’étaient aussi entendus sur un mot d’ordre à rallonge : « Pour l’avortement, pour l’éducation sexuelle intégrale [des cours d’éducation sexuelle dispensés dans les écoles – ndlr], pour des vies dignes. Contre les droites, les plans d’ajustement budgétaire, le FMI ». (…)

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