En Argentine, la peur de repasser à la casserole du FMI (Mathilde Guillaume/ Libération)
Après la hausse brutale du dollar, le pays est de nouveau plongé dans le marasme économique. Considéré par la population comme une trahison, l’appel à l’aide lancé par Buenos Aires au Fonds monétaire international signe l’échec de la politique libérale du président Mauricio Macri.
Taux directeur, risque pays, bons, swap, dollar link : en temps de crise, comme ils l’ont été ces dernières semaines, les Argentins se gargarisent de ces termes barbares comme on frotte frénétiquement un talisman pour conjurer d’effrayantes perspectives. D’ordinaire utilisé par des spécialistes en costumes sombres, ce jargon bruisse ici dans la queue du supermarché, sur les trottoirs devant les bars avec une cigarette à griller, entre infirmières en pause devant la machine à café. Mais il est un nom qu’on ne prononçait jusque-là qu’à voix basse, comme si sa seule évocation allait réveiller un monstre endormi : «FMI». La semaine dernière, le Président, Mauricio Macri, lors d’une annonce surprise et solennelle, a rompu ce pacte tacite: «De manière préventive, j’ai décidé d’entamer des discussions avec le FMI pour qu’il nous accorde une ligne de soutien financier.»
Chute libre
Douze ans après avoir réglé la totalité de sa dette au Fonds Monétaire International, en un seul paiement comme on claque une porte, l’Argentine revient donc dans le giron de l’organisation. Dans l’imaginaire collectif local, il est connecté à tous les maux argentins : en toile de fond, la dictature, mais surtout l’austérité et une série de crises économiques, dont la plus terrible qu’ait jamais subie le pays, il y a dix-sept ans, et ses cacerolazos (….)
(…) Suite de l’article de Mathilde Guillaume sur: http://www.liberation.fr/planete/2018/05/21/en-argentine-la-peur-de-repasser-a-la-casserole-du-fmi_1651688