🇦🇷 En Argentine, Javier Milei accusé de « révisionnisme », lors des marches en mémoire de la dictature (Huffington Post / AFP)


 «Plus que jamais, jamais plus ! » Par dizaines de milliers, des Argentins ont envahi les rues de Buenos Aires et d’autres villes de province, ce dimanche 24 mars, jour du souvenir des victimes de la dictature militaire (1976-83). Les marches étaient teintées d’accusations de révisionnisme du gouvernement d’extrême droite présidé par Javier Milei.

Buenos Aires, 24 mars 2024

endant de longues heures, le centre de Buenos Aires a été paralysé, plusieurs avenues menant à l’emblématique Place de Mai regorgeant de marées humaines, dans l’un des rassemblements les plus suivis des dernières années, en ce « Jour de la mémoire ».

Ce 24 mars commémore précisément le coup d’État de 1976 portant au pouvoir la junte militaire, qui allait faire 30 000 morts et disparus, selon un bilan des organisations de droits humains.

Un bilan désormais de plus en plus ouvertement contesté par l’exécutif du président Javier Milei (lui parle de moins de 9 000), et sa vice-présidente Victoria Villarruel, proche des milieux militaires (fille et nièce d’officiers, dont un fut inquiété pour son rôle sous la dictature).Contesté, au nom d’une « vérité complète », d’une « mémoire et justice pour tous », référence aux victimes des guérillas d’extrême gauche des années 70. Une « guerre », donc, (entre État et guérillas) avec ses « excès », davantage qu’une dictature, selon cette lecture du pouvoir.

« Vraiment 30 000 ! », « Tout est stocké dans la mémoire ! » « Oui à la mémoire, non à la peur ! », « Oui aux droits, non à la droite », exprimaient dimanche des banderoles et pancartes, aux côtés des portraits de disparus brandis à bout de bras. D’autres marches étaient prévues dans des villes de province.

Pour marquer ce « Jour de la mémoire », le gouvernement a diffusé une vidéo de douze minutes, dans laquelle il expose « sa version » du bilan de la dictature, fait parler des victimes des ex-guérillas, et une nouvelle fois conteste le bilan des 30 000 victimes. Il cite notamment en ce sens un ex-guérillero, qui affirme qu’il créa lui-même le chiffre de 30 000.

« Nous refusons le négationnisme du gouvernement, et l’apologisme du terrorisme d’État. Ils étaient bien 30 000 ! » a répliqué dimanche le militant des droits humains et Prix Nobel de la Paix 1 980, Adolfo Pérez Esquivel (92 ans) à la foule réunie Place de Mai. (…)

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