🇦🇷 Argentine : le président d’extrême droite Javier Milei promet du «conflit» aux parlementaires avant de demander de la «patience» et de la «confiance» à la population (Libération-AFP / TV5 Monde)


Dans son premier discours vendredi 1er mars sur l’état de la nation, le Président élu en novembre a une nouvelle fois tenu un discours belliqueux. Il a également annoncé la fermeture de l’agence de presse publique Telem et une «loi anti-caste».

Le président argentin, Javier Milei, lors de son discours sur l’état de la nation, 1er mars 2024 (Agustin Marcarian / REUTERS)

Javier Milei avait programmé sa longue tirade à une heure de grande écoute, 21 heures, pour que «le plus grand nombre possible d’Argentins puisse écouter le président après leur travail», selon la présidence. Dans son premier discours sur l’état de la nation ponctué de menaces envers ses alliés et de messages censés rassurer la population, le président d’extrême droite argentin, Javier Milei, s’est dit vendredi déterminé à pousser plus avant ses réformes «avec ou sans soutiens» politiques. Il a d’ailleurs mis en garde les parlementaires qui, en février, lui ont infligé son premier revers en retoquant son train de réformes dérégulatrices (660 dispositions) : «Nous allons changer le pays pour de bon […] avec ou sans le soutien des dirigeants politiques, avec toutes les ressources légales de l’exécutif.» «Si vous cherchez le conflit, vous aurez du conflit», a-t-il menacé.

Il a rappelé aux députés, qu’il traitait ces dernières semaines de «nid à rats», «corrompus», «symboles de la caste» politique, que par décrets, modifications réglementaires, ou projets de lois, il dispose d’outils de «lutte contre le déficit budgétaire qui est pour nous la mère des batailles». Le chef de l’Etat a en revanche tendu une main à la classe politique, aux influents gouverneurs des provinces, dirigeants de partis, ex-présidents, pour forger un «nouveau contrat social» sur la base de dix principes éminemment libéraux : équilibre budgétaire «non négociable», propriété privée «inviolable», dépense publique réduite au niveau «historique» de 25 % du PIB, notamment. Un «Pacte de Mai», comme il l’a baptisé, qui serait signé à Cordoba (Nord) symboliquement le 25 mai, jour de l’anniversaire de la Révolution de Mai (1810) qui mena à l’indépendance (1816).

Il a promis dans la foulée des jours meilleurs à sa population. «ll faut encore du temps avant que nous puissions récolter les fruits de l’assainissement économique et des réformes […] mais pour la première fois de l’histoire, nous attaquons le problème par sa cause. Pour cela je vous demande patience et confiance», a-t-il déclaré. «L’effort va valoir la peine» leur a assuré Milei, dont le gouvernement a opéré en moins de trois mois une dévaluation de plus de 50 %, une libéralisation des prix, une large déréglementation et des coupes budgétaires drastiques. Le président, qui claironne ses premiers résultats – excédent budgétaire mensuel en janvier, inédit en douze ans – se sent pour l’heure conforté par les sondages. Malgré l’électrochoc du pouvoir d’achat, il reste autour de 50 % d’image positive, pas loin de son score à la présidentielle (56 %). Un soutien dans les sondages qui n’avait pas empêché des premières manifestations quelques semaines après sa prise de fonction et une grève générale fin janvier. (…)

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Premier discours sur l’état de l’Union pour Javier Milei (TV5 Monde)

Javier Milei a prononcé hier son premier discours sur l’état de la nation. Le président ultralibéral plaide la dérégulation et l’austérité budgétaire, il s’est même dit prêt “à aller au combat” avec le Parlement.

Reportage de TV5 Monde

Pour rappel, voir :
Argentine : mobilisations contre les mesures d’austérité du gouvernement de Milei (revue de presse)
Argentine: entre inflation et “audit” de l’aide, les soupes populaires comptent leurs pâtes (Leila Macor / AFP / TV5 Monde)