🇲🇽 L’avortement légalisé partout au Mexique (France 24)


Le 6 septembre, le Mexique a dépénalisé l’avortement sur l’ensemble de son territoire, allant dans le sens d’autre pays d’Amérique latine et à contre-courant des États-Unis.


La Cour suprême mexicaine a estimé, mercredi 6 septembre, que le “système juridique qui pénalise l’avortement dans le Code pénal fédéral est inconstitutionnel” parce qu’il “viole les droits humains des femmes et des personnes en capacité de gestation”. Une décision qui confirme sa volonté de dépénaliser l’avortement au niveau national.

Manifestation en faveur du droit à l’IVG à Mexico, le 28 septembre 2022. (Marco Ugarte / AP)

Le Mexique a dépénalisé l’avortement sur l’ensemble de son territoire, allant dans le sens d’autre pays d’Amérique latine et à contre-courant des États-Unis. La Cour suprême mexicaine a estimé, mercredi 6 septembre, que “le délit d’avortement dans le Code pénal fédéral est inconstitutionnel” parce qu’il est “contraire au droit à décider des femmes et des personnes en capacité de gestation”.

“La criminalisation de l’avortement constitue un acte de violence et de discrimination pour raison de genre”, lit-on encore dans le communiqué par la Cour suprême. “Toutes les femmes et les personnes en capacité de gestation pourront avoir accès à des avortements dans les institutions fédérales de santé”, s’est félicité le Groupe d’information sur la reproduction choisie (Gire), qui avait saisi la Cour suprême.

Il y a tout juste deux ans, le 7 septembre 2021, la même Cour suprême avait commencé à dépénaliser l’avortement, estimant que “l’on ne pourra pas poursuivre une femme qui avorte”.

La Cour invalidait l’article du Code pénal du Coahuila (l’un des 32 états de la Fédération) prévoyant une peine de prison pour les femmes avortant volontairement.

L’avortement est déjà dépénalisé dans une douzaine des 32 états qui composent le Mexique.

Mexico ouvre la voie

Une bannière plaidant pour la dépénalisation de l’avortement lors d’une manifestation organisée à Mexico, le 28 septembre 2020. Rebecca Blackwell / AP

En 2007, la capitale Mexico avait été la première juridiction du Mexique et d’Amérique latine à autoriser l’avortement.

Le Mexique, près de 130 millions d’habitants, est un pays catholique à 80 %. La séparation de l’Église et de l’État a été proclamée dès la Réforme de 1857.

Le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé son arrêt Roe v. Wade qui garantissait depuis 1973 le droit constitutionnel des Américaines à avorter, et a rendu à chaque État sa liberté de légiférer en la matière.

Depuis, le pays est fracturé entre la vingtaine d’États ayant interdit ou strictement restreint l’accès à l’avortement, principalement situés dans le sud et le centre du pays, et ceux des côtes qui ont adopté de nouvelles garanties.

Avec ces changements, des femmes américaines vivant au Texas se rendent parfois à Monterrey (nord du Mexique) pour avorter. Des réseaux mexicains livrent également des kits de médicaments abortifs de l’autre côté de la frontière. En Amérique latine, l’avortement est légal en Argentine, en Colombie, à Cuba et en Uruguay. (…)

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