🇧🇴 Bolivie. Affrontements entre partisans d’Evo Morales et actuel gouvernement (revue de presse)


L’ex-président bolivien Evo Morales a affirmé dimanche 27 octobre que des hommes encagoulés  avaient tiré quatorze coups de feu contre son véhicule et blessé son chauffeur, à Cochabamba, dans le centre de la Bolivie. Une version contestée par les autorités. La Bolivie est désormais le théâtre de graves tensions entre les partisans d’Evo Morales et le gouvernement. Par ailleurs, ce vendredi 8 novembre, la Cour constitutionnelle de Bolivie a confirmé l’interdiction pour un président d’exercer plus de deux mandats. Ce qui met fin à toute possibilité pour Evo Morales de se représenter aux élections de 2025.

La police lance des gaz lacrymogènes pour disperser les partisans de l’ancien président Evo Morales qui bloquent les routes depuis plusieurs jours. Parotani, Bolivie, le 1er novembre 2024. AP – Juan Karita

En Bolivie, la Cour constitutionnelle confirme l’inéligibilité de l’ancien président Evo Morales (Le Monde / AFP / 9 novembre)

Elu à trois reprises, Evo Morales ne pourra pas se représenter à l’élection présidentielle de 2025. La Cour constitutionnelle de Bolivie vient de confirmer l’interdiction pour un président d’exercer plus de deux mandats.

Dans un arrêt rendu public vendredi 8 novembre, qui confirme une décision rendue par elle-même en décembre 2023, la cour déclare qu’un mandat électif peut s’exercer « uniquement pour deux périodes, consécutives ou non, sans possibilité d’extension à un troisième mandat ». Cet arrêt répond à une demande d’un parlementaire, qui avait sollicité la cour pour dissiper tout doute sur l’interprétation de sa décision de 2023.

Evo Morales et l’actuel président, son ancien allié et ministre de l’économie Luis Arce, se disputent le contrôle du parti au pouvoir ainsi que l’investiture pour l’élection présidentielle d’août 2025. (…)

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En Bolivie, la gauche poursuit sa guerre fratricide (Luis Reygada / L’Humanité / 4 novembre)

Blocages routiers, crise économique, prise d’otage de deux cents militaires par les partisans d’Evo Morales qui entame une grève de la faim… La situation paraît chaque jour plus explosive dans le conflit qui oppose l’ex-président à l’actuel gouvernement de Luis Arce.

L’ancien président bolivien Evo Morales (à droite) discute avec un homme dans le village de Lauca, où il est en grève de la faim, le 3 novembre 2024. © FERNANDO CARTAGENA / AFP

Jusqu’où ira la gauche bolivienne dans ce qui ressemble de plus en plus à une entreprise de sabordage ? La rivalité qui oppose l’ex-président Evo Morales et l’actuel chef de l’État, Luis Arce – sur fond de guerre fratricide pour porter la candidature du parti MAS (Mouvement vers le socialisme) lors de la prochaine élection présidentielle (août 2025) – paraît franchir un nouveau palier, peut-être la dernière marche avant une nouvelle étape plus violente.

Voilà déjà plus de vingt jours qu’une grande partie du pays est paralysée, conséquence des blocages des principales routes – la plupart dans le département-fief d’Evo Morales, Cochabamba, par ses partisans. Ceux-ci cherchent à faire monter la pression pour obtenir du gouvernement la levée de l’interdiction qui empêche leur leader de se porter candidat en 2025 ainsi que l’extinction des poursuites judiciaires le visant, qualifiées de véritable « persécution ». Evo Morales, qui a dirigé la Bolivie entre 2006 et 2019 avant de se faire renverser par un coup d’État, est visé par pas moins de cinq procédures, dont une enquête pour le viol supposé d’une mineure durant son mandat, il y a huit ans.

Au fil des jours, les partisans de l’ancien leader syndical ont aussi commencé à réclamer la démission du président Luis Arce, dénonçant entre autres la supposée mauvaise gestion des affaires économiques du pays de celui qui fut durant douze ans ministre de l’Économie de Morales. De son côté, le gouvernement central a recouru à l’armée pour commencer à débloquer des routes, non sans provoquer des heurts avec les manifestants loin d’être pacifiques. (…)

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Bolivie: les partisans de l’ancien président Evo Morales prennent en otage une vingtaine de soldats (RFI / 1er novembre)

L’ancien président bolivien Evo Morales a annoncé vendredi 1er novembre entamer une grève de la faim pour exiger un dialogue avec le gouvernement du président Luis Arce. Un peu plus tôt dans la journée, des partisans de Morales ont pris en otage une « vingtaine » de soldats après s’être emparés d’une caserne dans la région du Chapare, dans le centre de la Bolivie, ont annoncé des sources militaires. Les défenseurs de Morales bloquent depuis le 14 octobre les principales routes du pays en soutien à leur dirigeant, visé par une enquête pour le viol présumé d’une adolescente.

Des policiers aident un collègue blessé lors d’affrontements avec les partisans d’Evo Morales qui ont érigé des barrages routiers. Parotani, Bolivie, le 1er novembre 2024. AP – Juan Karita

« Je vais entamer une grève de la faim jusqu’à ce que le gouvernement installe […] des tables de négociation », a déclaré Evo Morales à la presse dans la région de Chapare, son fief politique dans le centre du pays.

Un peu plus tôt, vendredi 1er novembre, « des groupes armés irréguliers » se sont emparés d’une caserne, « prenant en otages des militaires » et saisissant « des armes et des munitions », ont indiqué les forces armées dans un communiqué publié vendredi 1er novembre sur le réseau social X. Une source de la Défense a déclaré à l’Agence France-Presse, sous couvert d’anonymat, qu’une « vingtaine » de militaires avaient été pris en otage.

Les affrontements continuent entre la police et les manifestants (Le Matin / 30 octobre)

Des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants, qui bloquent depuis mi-octobre les principales routes de Bolivie en soutien à l’ancien président Evo Morales, ont fait mardi 29 octobre au moins trente blessés, près de la ville de Mairana, dans le centre du pays.

Au total, plus de vingt barrages ont été signalés dans le pays, la plupart dans l’État de Cochabamba, fief d’Evo Morales. AFP

«Il y a vingt-neuf blessés (…) dont vingr-sept policiers», a déclaré la ministre de la Santé, Maria René Castro, précisant que les deux autres étaient un journaliste et un manifestant. L’hôpital local avait fait état plus tôt de douze policiers et un civil blessés. Les manifestants ont également brièvement retenu plusieurs policiers et deux journalistes de la chaîne de télévision Red Uno.

Depuis le 14 octobre, les partisans de l’ancien président Evo Morales (2006-2019) bloquent les principales routes de pays pour protester contre la «persécution judiciaire» selon eux de leur leader, mais aussi contre la gestion par le gouvernement de la crise dans laquelle est plongé le pays. (…)

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L’ex-président Morales dénonce une attaque de l’État, sa version contestée dans le pays (RFI / AFP / 27 octobre)

L’ex-président bolivien Evo Morales a affirmé dimanche 27 octobre que « des hommes encagoulés » avaient tiré quatorze coups de feu contre son véhicule et blessé son chauffeur, à Cochabamba, dans le centre de la Bolivie. Mais cette version des faits ne fait pas l’unanimité dans le pays.

L’ancien président bolivien Evo Morales, à Cochabamba, le 12 octobre 2024. (Patricia Pinto/REUTERS)

Tout a débuté avec une vidéo postée sur les réseaux sociaux d’Evo Morales. On y voit l’ex-président dans un véhicule prétendument attaqué et criblé de balles, décrit notre correspondante à La Paz, Camille Bouju. Peu après, Morales prend la parole : il accuse le gouvernement de Luis Arce d’avoir tenté de l’assassiner.

« La voiture avec laquelle je suis arrivé a reçu 14 balles. Moi, ça m’a surpris. Heureusement, aujourd’hui, nous sommes en vie […]. Ce sont des hommes encagoulés qui ont tiré […]. C’était planifié, c’était pour tuer Evo », a déclaré l’ancien président Evo Morales dans un entretien avec la station de radio Kawsachun Coca. Le président Luis Arce « a détruit la Bolivie et maintenant, il veut éliminer notre mouvement en finissant avec la vie d’Evo. On va voir comment on va se préparer […]. Un état de siège est en marche », a-t-il aussi lancé.

Dans une vidéo diffusée par la radio, on peut voir trois trous dans le pare-brise d’une camionnette où Evo Morales est assis sur le siège passager, vraisemblablement dus aux coups de feu. Le chauffeur a du sang sur la tête et une femme lui demande de « se dépêcher ».

L’ex-président bolivien Evo Morales a dénoncé devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) avoir été la cible d’une tentative d’assassinat de la part d’« agents d’élite de l’État bolivien », alors qu’il se rendait à son émission de radio hebdomadaire à Cochabamba, dans le centre du pays.  « Je dénonce de manière urgente » devant la CIDH « que des agents d’élite de l’État bolivien ont tenté de m’assassiner aujourd’hui », a-t-il déclaré sur le réseau social X.

« Nous avons aussi des images selon lesquelles, après ce qui s’est passé, un hélicoptère de l’aéroport de Chimoré [à Cochabamba] emmène six personnes […]. Nous ne savons pas s’il s’agit de militaires ou de policiers, mais la seule chose qu’ils veulent vraiment, c’est assassiner Evo Morales », a déclaré à l’AFP Anyelo Céspedes, un député proche de l’ancien président. « Hier, il y a eu un changement de haut commandement militaire et aujourd’hui, on essaie de tuer Evo Morales », a-t-il ajouté, faisant référence à la nomination par le président Arce d’un nouvel état-major militaire samedi.

On n’a qu’une vidéo et des témoignages de Morales. D’autres sources sur place disent qu’il s’agit d’une tentative de l’arrêter avec les forces spéciales et que le véhicule n’aurait pas forcément obtempéré et il se serait passé des choses. Pour l’instant, on ne sait pas trop. Est-ce que cela va provoquer plus d’affrontements, de violence ? De toute façon, on est déjà à un point de non-retour… (…)

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Mais très vite, sa version des faits est remise en cause. Les internautes relèvent plusieurs incohérences dans la vidéo : le chauffeur ne porte pas la même tenue, le tableau de bord est différent d’une prise à l’autre. En d’autres termes, il s’agirait d’un coup monté.  Une théorie reprise par certains membres du gouvernement, qui ont rapidement réfuté les accusations et parlé d’un auto-attentat, prémédité par Evo Morales lui-même (…)

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Tiroteado el vehículo que transportaba a Evo Morales en Bolivia (El País / 27 de octubre)

Article de El País

Tentative d’assassinat présumée d’Evo Morales : une “mise en scène” selon le gouvernement bolivien (France 24)

Le gouvernement bolivien a accusé lundi 28 octobre l’ex-président Evo Morales d’avoir “mis en scène” la tentative d’assassinat dont il affirme avoir été victime, assurant que l’incident s’était produit alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle. “M. Morales, personne ne croit à votre mise en scène, mais vous allez devoir répondre devant la justice bolivienne de tentative de meurtre” contre un membre des forces de l’ordre, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Eduardo del Castillo, lors d’une conférence de presse.

Photo publiée par Radio Kawsachun Coca montrant des impacts de balles sur le véhicule dans lequel se trouvait l’ancien président bolivien Evo Morales, à Cochabamba, en Bolivie, le 27 octobre 2024. © Kawsachun Coca, AFP

L’ancien président (2006-2019) a dénoncé dimanche dans une vidéo avoir été victime d’une attaque par balles à bord du véhicule dans lequel il circulait dans la région de Chapare, dans le centre du pays : “Des agents d’élite de l’État bolivien ont tenté de m’assassiner”, a-t-il affirmé.

Malgré un jugement le disqualifiant, Evo Morales veut se présenter à la présidentielle d’août 2025 contre son ex-allié et désormais rival Luis Arce, à la tête du pays.

Selon l’ancien chef d’État, sa voiture a reçu 14 impacts de balle et son chauffeur a été blessé, alors qu’il se rendait à son émission hebdomadaire sur la radio Kawsachun Coca à Cochabamba, son fief. Mais le ministre de l’Intérieur a donné une tout autre version de l’incident. Il a expliqué que dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue dans le Chapare, l’une des principales zones de production de coca du pays, des points de contrôle avaient été mis en place.

Selon lui, la police postée sur l’un d’eux a fait signe à l’un des véhicules du cortège d’Evo Morales de ralentir, mais le conducteur a ignoré l’ordre. (…)

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