🇧🇷 Brésil :  19ème édition du campement « Terra Livre » (Terre Libre) à Brasilia (Goodplanet / RFI)


Des milliers d’autochtones de sont mobilisés du 24 au 28 avril à Brasilia pour réclamer l’homologation de nouvelles réserves sur leurs terres ancestrales, à l’occasion d’un rassemblement annuel de membres de communautés indigènes venus de tout le Brésil. Le dernier jour, le président Lula a signé des décrets légalisant six nouvelles réserves autochtones, les premiers depuis 2018.

Des autochtones brésiliens participent au 19e campement « Terra Livre » qui a lieu toute la semaine dans la capitale Brasilia. Photo : Getty Images / Andressa Anholete

Des milliers d’indigènes défendent leur droit à la terre à Brasilia (Good Planet / AFP)

La 19ème édition du campement « Terra Livre » (terre libre), qui a débuté lundi 24 avril, a pour slogan cette année « sans homologation (des réserves indigènes), pas de démocratie ».

Il s’agit du premier grand rassemblement de ce type à Brasilia depuis le retour au pouvoir en janvier du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui s’est montré favorable à cette homologation, contrairement à son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Au milieu des bâtiments à l’architecture futuriste de la capitale brésilienne, les autochtones arborent pour la plupart des tenues traditionnelles, avec des coiffes de plumes majestueuses et des peintures corporelles.

« Nous avons passé une semaine à voyager pour venir ici et ce que nous voulons, c’est l’égalité des droits pour tous les peuples autochtones, dans tout le Brésil », dit à l’AFP-TV Joyce Paumari Hiraka, 24 ans, le visage décoré de motifs tribaux.

Une grande marche d’environ deux kilomètres réunissant plusieurs milliers de manifestants a eu lieu lundi le long l’emblématique Esplanade des ministères, jusqu’au Congrès brésilien, au rythme de chants rituels.

Des conférences et des activités culturelles sont également organisées tout au long de la semaine dans la capitale brésilienne.

« La démarcation de nos terres est très importante pour nous, pour empêcher les intrusions de ceux qui viennent détruire la forêt », explique André Guajajara, 33 ans, venu de l’Etat de Maranhao (nord-est).

Les terres indigènes, réservées à l’usage exclusif des autochtones, sont considérées par les spécialistes comme un rempart essentiel contre la déforestation en Amazonie, causée notamment par l’expansion des activités minières et agricoles.

« Notre territoire est un îlot de forêt, il y a beaucoup de destruction tout autour. Il faut que le gouvernement s’occupe de l’environnement, comme nous le faisons, nous les peuples indigènes », estime Yakari Kuikuro Mehinaku, qui vit dans une réserve de la région d’Alto Xingu, dans l’Etat du Mato Grosso (centre-ouest). (…)

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À Brasilia, Lula légalise six réserves indigènes : une première en cinq ans (RFI / AFP)

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a signé vendredi 28 avril, au dernier jour du Terra Libre à Brasilia des décrets légalisant six nouvelles réserves autochtones, les premiers depuis 2018, .La signature de ces décrets représente une victoire pour les indigènes. Ces réserves leur garantissent l’usage exclusif des ressources naturelles, en préservant leur mode de vie traditionnel. 

Le président Lula et le cacique Raoni Metuktire, à Brasilia le 28 avril 2023. Photo : AP – Eraldo Peres

Le président brésilien Lula a signé vendredi 28 avril des décrets légalisant six nouvelles réserves autochtones, aux côtés de personnalités indigènes de premier plan, comme le cacique emblématique Raoni Metuktire, qui lui a remis une coiffe traditionnelle de plumes bleues et rouges. La cérémonie a eu lieu au dernier jour du Campement « Terra Livre » (« Terre Libre »), rassemblement annuel de milliers d’autochtones venus de tout le pays, à Brasilia. « En quatre ans, nous allons faire plus (pour les peuples indigènes) que lors des huit années où nous avions déjà gouverné le pays (2003-2010) », a assuré le président de gauche, qui a entamé son troisième mandat en janvier.

La dernière homologation remontait à cinq ans, presque jour pour jour, quand le peuple Guato s’était vu reconnaître le droit inaliénable d’occuper 20 000 hectares de ses terres ancestrales dans l’État de Mato Grosso (centre-ouest), le 26 avril 2018, sous la présidence de Michel Temer (centre-droit). Aucune nouvelle terre indigène n’avait été légalisée sous le mandat de Jair Bolsonaro (2019-2022), prédécesseur d’extrême droite de Lula, qui avait promis avant d’arriver au pouvoir de « ne pas céder un centimètre de plus » aux autochtones. Sous la présidence de Jair Bolsonaro, la déforestation annuelle moyenne avait augmenté de 75% par rapport à la décennie précédente.  

« C’est un processus qui prend du temps, mais nous allons faire en sorte que soient légalisées le plus grand nombre possible de réserves indigènes. Si nous voulons atteindre la déforestation zéro d’ici 2030, nous avons besoin de réserves indigènes homologuées », a déclaré vendredi Luiz Inacio Lula da Silva. Ces réserves sont considérées par les scientifiques comme un rempart contre la déforestation, enjeu majeur du combat contre le réchauffement climatique. (…)

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